Nigéria : le Président Buhari reçoit une délégation de Médina Baye Niass dirigée par Baba Lamine
Le président de la République fédérale du Nigeria Muhammadu Buhari a reçu, lundi au «State House», une délégation venue de Médina Baye Niass à Kaolack au Sénégal, conduite par Mouhamadoul Amine Ibrahima Niass dit Baba Lamine. Lors de la rencontre, le Président de la première puissance économique du continent est revenu sur les relations qu’il entretient avec le Président sénégalais Macky Sall.
Les relations entre Abuja et Dakar sont bonnes, très bonnes même comparées à celles que notre pays entretient avec certains pays, notamment nos plus proches voisins. Ces excellentes relations s’expliquent d’abord par l’histoire avec El Hadji Ibrahima Niass dit Baye. Ensuite et depuis quelques temps par l’amour et le respect que les actuels dirigeants se vouent.
Cette fraternité entre les deux pays s’est une nouvelle fois distinguée, hier, à Abuja. C’était lors d’une audience que le président de la République fédérale du Nigeria Muhammadu Buhari a accordé à une délégation venue de Médina Baye Niass à Kaolack et dirigée par le fils de Baye Niass Mouhamadoul Amine Ibrahima Niass dit Baba Lamine.
Lors de cette audience à la State House, à Abuja, le chef de l’Etat de la première puissance économique africaine (avec un Pib de 461 milliards $ en 2018) a fait une révélation sur le président de la République du Sénégal. Le Président Muhammadu Buhari a déclaré que son homologue sénégalais, Macky Sall, le considère comme un père.
Buhari, selon un communiqué de son assistant spécial chargé des médias et de la publicité, Garba Shehu, a ensuite demandé au chef de la délégation principalement composée de fils de Baye Niass, mais également de Nigérians disciples de Cheikh Al Islam établis dans ce pays du golfe de Guinée, de transmettre ses meilleurs vœux à leur Président, qui l’appelait affectueusement «Baba». Il faut savoir que le terme «baba» est utilisé au Nigeria pour désigner un homme âgé assez vieux pour être son père et à qui on voue respect et considération.
«Transmettre ses meilleurs vœux au Président sénégalais, Macky Sall. Je vous assure que je suis très proche de votre Président. Il m’appelle ‘’Baba’’», a déclaré le Président Muhammadu Buhari.
Sur un autre registre, le Président Buhari a salué la compréhension mutuelle entre musulmans et chrétiens au Sénégal, affirmant que son administration était déterminée à forger une nation forte et unie à partir des diverses communautés religieuses et ethniques dans son pays.
Aussi, le Président nigérian a déclaré à l’endroit de la délégation sénégalaise que la famille de El Hadji Ibrahima Niass, qui a beaucoup contribué à faire connaitre la Tarikha Tijaniya dans son pays, n’était pas nouveau pour lui ni pour les Nigérians. Il a ainsi cité des communautés spécifiques autour de lui qui sont des disciples de El Hadji Ibrahima Niass et qui pratiquent la Tarikha Tijaniya. Avant de les féliciter pour leur approche méthodique, pacifique et constructive.
«On dit généralement que les différences divisent les gens. Au Nigeria, nous comprenons qu’un malentendu ne peut en aucun cas provoquer une division entre nous. Nous sommes un peuple… Les exigences de notre peuple, quelle que soit sa religion et son groupe ethnique au Nigeria, sont les mêmes… Ils ont besoin de sécurité, d’éducation et de participation dans une économie inclusive. Sur ce point, nous sommes très justes envers tous les Nigérians», a-t-il terminé.
Entre Cheikh Ibrahima Niass Baye et le Nigeria, c’est une histoire d’amour. Le fondateur de la Fayda Tijanya a de son vivant fait de ce pays de l’Afrique de l’Ouest son pays adoptif, le Nigeria lui a bien rendu en accumulant le plus grand nombre de talibés de Baye Niass dans le monde.
C’est vers la fin 1929-début 1930, alors que la crise économique qui venait d’éclater aux États-Unis commençait à gagner le reste de la planète, que Baye Niass déclara à la face du monde qu’il était ce saint annoncé par Mawlana Cheikh Ahmed Tidiane, comme son propre héritier et le seul habilité à propager la Fayda décrite par Aboul Abbas en ces termes : «l’effluve viendra avec un de mes disciples à tel point que les hommes entrent dans notre voie (tarîqa) par groupes, par peuples. C’est cette impulsion née à Kaolack en pleine crise économique qui s’est propagée partout dans le monde et surtout au Nigeria qui reste jusqu’à ce jour le premier foyer des talibés de Baye à travers le globe.
Sidy Djimby NDAO – Les Echos