Baobolong (Nioro) : plus de 70.000 hectares cultivables sont perdues à cause de l’avancée du sel
Le Baobolong défluent du fleuve Gambie s’assèche dans sa partie aval en milieu de saison sèche. Jadis le baobolong collectait les eaux de pluie mais avec la remontée du sel aucune culture ne s’y exerce. les bas-fonds qui le jouxtent servent à la culture du riz pluvial, du maraîchage de contre saison. toutefois ces espaces sont aussi menacés par le sel. D’où l’urgence de mesures hardies.
La vallée du Baobolong s’étend du Sud-ouest de Nioro jusqu’à Maka−Yopp soit une longueur de 150 km. Sur sa rive gauche dans le département de Nioro, elle prend un affluent le Milimiyang Bolong qui se prolonge sur 26 km vers le Nord.
Selon les témoignages, le baobolong prend sa source en Gambie, plus précisément à Yiliyassa. Il a traversé tout le département de Nioro. Il est un véritable potentiel économique dans le département de Nioro du rip.
Il sert à l’abreuvement du bétail et à des activités de pêche en certains endroits mais également l’agriculture saisonnière et le maraîchage constituent des activités génératrices de revenu pour les habitants de la zone.
Selon Cheikh Thiam, agriculteur de fonction et habitant de Ndiayene, dans la commune de Medina Sabakh vers les années 1958 , la culture du riz était très convoitée par les populations car elle donnait de bon rendement. La pêche était très rentable, et c’est ce qu’a confirmé un pêcheur du nom de Cheikh Mbacké Dieng. « Nos grands parents travaillaient ici, mon père était un grand pêcheur. Il vendait du poisson aux populations et c’était très bénéfique pour lui, »a-t-il laissé entendre.
Selon toujours lui l’élevage constituait un gagne pain pour les populations . L’environnement était vraiment très beau. « Jusqu’à présent, les villages de la zone de Packane ,( Packane Demba Djindah, Packane Ndionary, Samba Atta , Keur Boubou entre autres villages pratiquent la culture du riz pluvial et le maraîchage, » informe t-il.
Mais avec l’avancée du sel, les eaux deviennent impraticables , les terres incultivables , la déforestation continue son chemin et l’élevage devient quasiment impossible dans la zone.
« Toute la zone de Pakane et de KAYMOR est approvisionnée en tomate, oignon et d’autres légumes cultivables dans la zone. Des milliers de tonnes de riz y sont récoltées chaque année. Mais avec l’avancée du sel les populations commencent à perdre des milliers d’hectares, » a expliqué Malick Ba Directeur exécutif de l’ONG SYMBIOSE.
Ce pendant , des stratégies étaient mise en place mais ça n’a pas donné grande chose. Ces populations ont eu l ‘appui des ONG comme L’ONG symbiose qui a démarré une construction d’une digue anti_sel à Packane . Mais cela n’était pas suffisant. Le projet Balbafor a également initié un barrage anti-sel à Dialacouna. Tout cela pour stopper l’avancée du sel.
Selon Monsieur Mame Malick Ba , venu assister à la sortie effectuée par l’association Malabar family au niveau de cette vallée, « La grande Solution c’est d’endiguer l’avancée du sel en mettant en place un grand barrage au niveau de Keur Diatta dans la commune de Porokhane », a informé monsieur Malick Ba.
Même la nappe phréatique est endommagée car dans certains villages environnants leurs eaux de puits ne sont pas consommables, » a conclu le directeur exécutif de l’ONG SYMBIOSE.
Pour rappel cette visite a était tenue à l’occasion de l’act 5 du festival culturel du rip.
Sékou Diallo