Moustapha Diakhaté : « l’heure est à la préparation de l’après Macky Sall »
L’ancien président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), Moustapha Diakhaté, ne veut plus émettre des doutes quant à la fin des mandats de Macky Sall. Pour lui, ce qu’il faut préparer, c’est l’après 2024.
Invité de l’émission Jury du dimanche, il déclare ceci : « La question du troisième mandat est réglée et par la constitution et, dans une moindre mesure, par le Président Macky Sall. Le débat est clos ».
Pour Diakhaté, « l’heure est à la préparation de l’après Macky Sall avec des projets et programmes de développement et non à des guerres de succession ».
L’ancien ministre conseiller du chef de l’État invite ses camardes à commencer à réfléchir sur un programme solide adossé sur le Pse qui sera présenté, le moment venu, aux Sénégalais.
« Je n’ai pas encore senti la guerre de succession au sein de l’Apr. Mais, nous devons préparer notre parti, pour son organisation dans les 557 communes du Sénégal, dans les différentes catégories sociales et professionnelles, pour avoir un appareil solide qui va travailler, réfléchir pour préparer une belle offre politique en 2024 », a-t-il notamment suggéré.
« Celui qui remplacera Macky Sall devrait avoir un leadership fort. Autrement dit, qu’il soit capable d’identifier un cap pour son pays, capable d’entrainer les populations vers ce cap », a fait savoir le responsable de l’Apr.
Rappelant avoir quitté le Pds en 2009 suite à un choix politique porté sur son « ami Macky Sall », Moustapha Diakhaté soutient n’avoir jamais été intéressé par des prébendes ou par des portefeuilles. L’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakar de signaler que sa liberté de ton n’est point détachable de sa personne. C’est dans la foulée qu’il réitère sa déclaration selon laquelle le Président Macky Sall aborde son deuxième et dernier mandat. » Quand il prêtait serment en 2012, les mandats étaient déjà limités à 2. L’année dernière, il a dit qu’il était réélu, il ne prête donc pas droit pas à un troisième mandat. Je n’ai fait que répéter ce que la Constitution »
Et quand le Président, interpellé sur la question du mandat, a préféré ne répondre ni par oui ni par non, Diakhaté ne se privera pas de faire son commentaire. « Je n’apprécie pas cette réponse. Il ne peut pas dire oui. Il ne peut oas dire non. Les membres de son gouvernement doivent se poser beaucoup de questions. »
Pour ce qui concerne les rencontres que le Président est en train d’initier avec ses compagnons historiques, Moustapha Diakhaté donnera une appréciation mi-figue mi-raisin. » Ces rencontres, je les apprécie positivement, même si je n’ai jamais été associé à ces discussions. » Depuis mon dernier limogeage, je ne l’ai pas revu. Je n’ai pas reçu d’invitation. Mais je n’étais pas à Dakar ».
Une appréciation positive qu’il ne manquera pas d’entacher par la remarque qui suit. » La question fondamentale, c’est aujourd’hui le management du parti. L’urgence n’est pas de rencontrer les anciens du parti, mais c’est de mettre le parti à l’endroit. » Pire, l’endroit choisi pour dérouler ces rencontres ne convient nullement selon lui. » J’aurais souhaité que ce soit ailleurs. » Le leader politique estime que le Palais est une résidence pour le Président de la République et non un lieu de rencontre pour un chef de parti, au risque de se prêter à une » rupture d’égalité entre le Président et les autres partis politiques. »
Martelant mordicus son appartenance à l’Apr malgré ses soubresauts politiques, Moustapha Diakhaté affirme ne guère chercher à rencontrer le Président Macky Sall, même s’il irait répondre à son invitation. « Je ne cherche même pas à le rencontrer. Si je le rencontre, ce sera une question de minutes… Je maintiens ma position. Il a limogé Sory Kaba. Si je tiens les mêmes propos que Sory Kaba , il est normal qu’il me limoge…Je suis toujours membre de Lapr et je compte le rester « .
Néanmoins, il dit continuer à considérer que » l’Apr est un fan’s club » et que le secrétariat national est la seule structure qui fonctionne non sans signaler que le mandat du Président à ce poste de patron national du parti a expiré depuis 6 ans. « C’est le Président du parti qui est responsable. C’est lui qui doit assurer le bon fonctionnement du parti et il ne le fait pas… »