[Tribune] l’Église catholique doit-elle soutenir Guy Marius Sagna pour obtenir sa libération ? – Par Blaise Guignane Sene
Pour bien des raisons, je réponds ipso facto par l’affirmative.
Je ne m’étais plus lancé dans certaines réflexions et avais pris du recul, pour mieux sauter ? Non mais pour observer les hommes perdre le seul don divin qui fait qu’ils sont : l’humanité
Les faits pour lesquels Guy Marius est maintenu en détention sont certes sanctionnés dans leur juste proportion mais l’essence même de son entreprise avait été louable et courageux. Rien ni personne ne doit entraver à la liberté citoyenne : les marches, les manifestations sont des acquis qui ne doivent plus être bannies par les autorités. D’ailleurs les pays du monde et leurs dirigeants comprennent que les aspirations du peuple sont incompatibles avec leurs intérêts politiques entre autres. Chaque personne est libre de dire ce qu’il pense dans le respect de la liberté des autres. De même aucune Institution de la République ne doit être désacraliser. Rien à faire !!!
Ici au Sénégal, l’on risque même de se faire abattre pendant une simple marche sportive. C’est dire qu’il est nécessaire au Sénégal que certaines restrictions soient souples et équitables. Cela me permet de plaider le cas « Guy » devant l’Église catholique qui ne doit pas être en reste dans la manifestation de la vérité. Non seulement, elle doit, à chaque dérive, rappeler à l’État son rôle de garant de la liberté citoyenne mais encore soutenir un fils catholique aujourd’hui privé de ses droits.
Mon avis est que l’Église, dans sa mission de pasteur doit ramener la brebis égarée. Son soutien n’est pas visible alors que le combat mené par Guy est entier : il est équitable, sans limite et universel. Aussi l’Église ne peut-il pas appeler les jeunes à s’engager en politique (gestion de la Cité) et ne pas au moins élever la voix pour des cas précis. Il est clair qu’au Sénégal le religieux a toujours eu un impact sur le politique. Nous n’avons pas besoin d’être politiste ou autre pour le savoir. De Senghor à Macky en passant par Diouf Abdou, tous ont d’une maniére ou d’une autre sollicité une autorité religieuse.
Dans ce pays, si les autorités étatiques ne peuvent pas jouer leur rôle qui se veut équitable et impartial, ils sont appelés à démissionner. Il est inconcevable que la République soit souple ici, tendre de l’autre côté, douce à droite et brutale à gauche, sévère devant, éphémère derrière. Tous les citoyens, toutes les communautés religieuses sont sur le même pied. C’est pour cela que les décisions et sanctions doivent être véridiques et efficaces.
Une médiation, dans le sens de calmer le jeu et apaiser les esprits, doit prévaloir du côté de l’Église pour obtenir la libération de Guy Marius Sagna.Jeté en pâture, un fait est certain : il souffre dans sa chair et son âme.
Le Sénégal, dit-on, est le pays du « massla » (ce qui est grave). Si tel est la cas, pourquoi Guy ne peut en bénéficier ? Or d’autres ont mis le Sénégal sens dessus dessous et en ont bénéficié. Il est urgent que l’Église se penche sur ce cas.
Nous voyons, par exemple, dans certains pays africains les dirigeants religieux catholiques bloquer des forfaitures et se positionner comme gardiens des libertés bafouées par des politiciens véreux et sans scrupule. Aujourd’hui le Sénégal a besoin d’un souffle nouveau dans sa marche vers l’émergence. Si nous amassons tout l’argent des bailleurs et que les libertés ne sont pas garanties, nous faisons de la comédie et rien de plus.
Sans prendre partie, l’Église est appelée à faire libérer Guy et doit, dans sa mission, inciter l’État du Sénégal à améliorer le vécu des sénégalais. La source de nos malheurs ne découle pas d’une marche que Guy a organisée mais d’une flexibilité et d’un laxisme des autorités qui sont dans l’obligation de trouver des solutions aux préoccupations du moment : la santé, l’éducation,la sécurité, l’environnement etc.
Tels sont les soucis qui minent le quotidien des sénégalais.
Blaise Guignane SENE
PS : La direction de KLINFOS.COM rappelle que l’auteur de ce texte n’est pas un journaliste de la rédaction de KLINFOS mais un contributeur dont nous diffusions l’opinion et ce dans une dynamique de libre expression plurielle.