Cameroun: « Il faut une vraie industrie pornographique en Afrique », Christelle Fotso
Christelle Fotso est une jeune camerounaise auteure de l’ouvrage ‘Défigurée’. En parcourant le contenu, force est de constater qu’elle aborde le thème de la sexualité. Au cours d’une interview accordée à afrik.com, la fille du richissime homme d’affaire camerounais Victor Fotso a indiqué que l’Afrique doit se doter d’une industrie pornographique et ceci doit débuter par la ville de Bandjoun dans l’Ouest du Cameroun.
«Dans Défigurée, je parle de la nécessité de créer de l’Afro porno qui serait bio. (…) il faudrait qu’il y ait une vraie industrie du porno sur le continent. Et cela devrait commencer par Bandjoun pour dépasser ces questions-là. Nous ne sommes pas que des corps et un corps appartient uniquement à l’être qui le porte. La sexualité doit pouvoir devenir une recréation comme une autre sans tout de suite concerner tout le monde. Les autres et tous ceux pour qui le corps des femmes ne doit pas leur appartenir», a-telle lâché.
Pour Christelle Fotso, la raison est toute simple: la jouissance demeure un privilège masculin dans un pays comme le Cameroun. C’est la raison pour laquelle il n’est pas un pays érotique, mais simplement physique.
« C’est le masculin qui est en question et sa virilité de pacotille. Les femmes camerounaises souffrent du fait que les mâles camerounais, permettez-moi le mot, « inbaisables ». La femme camerounaise et celles d’autres pays du continent parce que la femme africaine n’existe pas, doit être libre pour jouir sans entrave ».
En abordant une thématique qui heurte la sensibilité, l’avocate s’attendait sans doute à des critiques venant des africains conservateurs. Mais elle estime que ce sont ces attaques qui renforcent les positions qu’elle défend:
« J’aime être combattue encore plus que j’aime être insultée. Le jour où, j’espère qu’il ne viendra pas, je serai aimée ou juste lue par les conservateurs. Je me poserai des questions et je saurai que j’ai cessé de penser pour devenir un produit. Je suis fière d’être critiquée, attaquée et parfois haïe par les conservateurs qui sont souvent simplement les idiots utiles du patriarcat… Je le dis sans équivoque : il y a des personnes à qui je tiens absolument à déplaire et leurs attaques, plus elles sont violentes, me ravissent », précise–t-elle.