Cheikhou Kouyaté, ex capitaine des Lions : « Idrissa Gana, Sadio Mané et moi »
Le capitaine des Lions Cheikhou Kouyaté dit ses inquiétudes quant à la décision de la Confédération africaine de football (Caf) d’organiser la Coupe d’Afrique des nations (Can) en hiver. Le milieu de terrain de Crystal Palace, en Premier League anglaise, est également revenu sur la dernière édition de la Can et la colère noire qu’il a piquée après la finale perdue par le Sénégal. Il a également évoqué ses relations avec ses coéquipiers, ou encore sa reconversion. Cheikh Kouyaté s’est confié au journal britannique, The Gardian.
Des semaines après la décision de la Confédération africaine de football (Caf) d’organiser la Coupe d’Afrique des nations (Can) en hiver, les critiques fusent de partout. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la décision n’a fait que des mécontents, pour le moment. C’est le cas du capitaine de l’équipe nationale du Sénégal, Cheikhou Kouyaté. L’ancien joueur d’Anderlecht dans le championnat belge estime que c’est une grosse bourde de la part de la Caf. «Imaginez, si vous jouez pour un club en Europe et que vous deviez soudainement partir au milieu de la saison et laisser tomber votre équipe ? C’est tellement difficile pour moi et mes frères africains… Personne ne veut manquer une partie de la saison, surtout à un moment aussi important de l’année. Cela nous met tous dans une position très difficile. Imaginez à quoi cela va ressembler l’année prochaine. Si vous prenez le cas de Liverpool, ils seront privés de trois de leurs meilleurs joueurs à savoir Sadio Mané, Mohamed Salah et Naby Keïta. Pour nous (Crystal Palace) il y aura Jordan Ayew, Wilfried Zaha et Jeffrey Schlupp…», a déclaré le numéro 8 du Sénégal, estimant que les managers doivent avoir une équipe solide sur laquelle ils peuvent compter tout le temps.
«J’ai été menacé d’expulsion de France…»
Poursuivant, Kouyaté est revenu sur ses débuts en Europe. Lui qui a rejoint la Premier League il y a presque six ans était venu tenter sa chance en Europe à 17 ans. Il se rappelle que sans permis de travail, il a été menacé d’expulsion de France. Dans l’entretien, il explique qu’il a été adopté par son agent basé en Belgique, avant d’être finalement recruté par Anderlecht. Mais, selon lui, ce sont ses performances pour le Sénégal aux Jeux olympiques de 2012, à Londres, qui ont tout déclenché pour lui et beaucoup de ses coéquipiers internationaux. «Après les Jeux olympiques, tant de joueurs ont obtenu des contrats avec de grands clubs européens – cela a ouvert les portes à tant de membres de notre génération… Nous avons parcouru un long chemin… nous venons de petites villes sans rien, sans perspective. Si vous voulez réussir, vous devez vous battre aussi dur que possible… Il y a tellement de grands joueurs au Sénégal, mais il faut avoir de la chance pour y arriver. Pour moi, Sadio et Idrissa, nous savions que nous devions saisir cette chance», dit-il, ajoutant avoir gardé une souvenir amer de la finale perdue devant l’Algérie (1but à 0). «La défaite du Sénégal en finale de la Coupe d’Afrique des nations le 12 juillet a été un très mauvais moment».
«Ma femme est une très bonne cuisinière. Nous avons généralement du poulet Yassa»
Plus loin dans l’entretien, le quadruple champion de Belgique avec Anderlecht est revenu sur sa vie à Londres et sa relation avec ses coéquipiers de Crystal Palace. «Habituellement, nous nous retrouvons chez l’un d’entre nous pour manger… Nous jouons à un jeu à l’entraînement et si vous perdez, nous devons venir chez vous pour manger. Parfois, nous allons chez Mamadou Sakho, chez moi ou chez Christian Benteke. Ma femme est une très bonne cuisinière. Nous avons généralement du poulet Yassa… Mais c’est différent à chaque fois. Par exemple, lorsque nous allons chez Jordan, nous avons de la nourriture ghanéenne», a dit le Lion. Qui a également évoqué la partie de saison de son équipe, Crystal Palace, actuellement 11e du classement de la Premier League.
«Nous avons un objectif : terminer plus haut que nous l’avons fait l’année dernière… Mais la première priorité doit être de nous assurer d’être à l’abri de la relégation».
Reconversion : mettre en place une académie, à l’image de Génération Foot ou Diambars
Pour finir, l’enfant de Khar-Yalla a évoqué sa reconversion une fois sa carrière terminée. Sur ce point, il a révélé avoir de grands projets pour son pays le Sénégal, notamment avec la mise en place d’une académie, à l’image de Génération Foot ou encore Diambars. «Nous devons continuer dans cette voie, car vous pouvez voir à quel point ils ont réussi. Pour moi, c’est un rêve de faire quelque chose comme ça à l’avenir. Nous voulons aider le plus de gens possible à avoir une chance», a-t-il terminé.
Sidy Djimby NDAO Pour Les Echos
