Coronavirus en Chine, les parents des étudiants sénégalais implorent Macky : « qu’il nous rapatrie nos enfants avant de rapatrier leurs dépouilles »
Suite à la sortie du Président Macky Sall indiquant que le Sénégal ne disposait pas de moyens logistiques pour rapatrier ses fils bloqués en Chine, dans la région de Wuhan où sévit l’épidémie du coronavirus, les parents des 13 étudiants sont montés hier au créneau, le cœur meurtri, au bord des larmes, pour implorer le chef de l’Etat à ne pas lâcher ses fils.
Confinés dans la région de Wuhan en Chine et menacés par l’épidémie du coronavirus, les 13 étudiants sénégalais ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs parents, désemparés, vivent une situation dramatique, notamment depuis que le chef de l’Etat s’est désengagé de tout rapatriement de ses fils, faute de moyens logistiques adéquats. Loin d’avaler cette pilule amère du président de la République, ces parents d’étudiants ont fait entendre leur cri du cœur, en conférence de presse hier, au siège de Amnesty.
Dans une ambiance chargée d’émotion, le porte-parole du collectif des parents d’étudiants, Yoro Ba, est revenu sur les déclarations du Président Macky Sall qui, dit-il, a fini de jeter le désarroi, la confusion et l’émoi dans l’esprit de beaucoup de parents qui auront simplement retenu que le Sénégal allait livrer ses fils à une mort annoncée. Une décision qui survient, ajoute-t-il, au moment où des pays comme la France, le Maroc, l’Algérie ou encore la Mauritanie ont fait des diligences pour rapatrier leurs compatriotes. Toutefois, avec cette situation qui empire de jour en jour avec son lot de morts – près d’un demi milliers en dix jours – Yoro Ba reste confiant quant à un éventuel sursaut d’orgueil de la part de nos autorités.
En tout cas, le souhait des étudiants, de leurs enfants bloqués en Chine, reste le rapatriement. «Ils veulent sans équivoque leur exfiltration immédiate afin que le Sénégal ne rapatrie les dépouilles de ses fils victimes de coronavirus. Si le malheur survenait, ils ne veulent point être incinérés. Les enfants sont en parfaite santé et exigent un minimum, leur droit d’être secourus par leur mère-patrie», renseigne le porte-parole du collectif des parents d’étudiants. Ce, d’autant plus que l’urgence d’évacuation de Wuhan ne concerne que 13 étudiants seulement. Envahi par la fibre paternelle, l’émotion a fini de s’emparer du conférencier. Et, c’est au bord des larmes qu’il poursuit son discours. «Plus que tout, plus que jamais, nos enfants ont besoin d’entendre de leur Président, de leur peuple, que la mère-partie ne les lâchera jamais, que la mère patrie ne les a jamais lâchés», rapporte le parent, le trémolo dans sa voix.
D’ailleurs, il reste persuadé que le Sénégal dispose de moyens pour rapatrier ses enfants. Il en veut pour preuve le dispositif mis en branle pour contenir le virus Ebola.
«Le Sénégal a su faire face dans un passé récent, avec brio, au virus de l’Ebola avec la création d’une cellule de crise et l’aménagement d’un site de mise en quarantaine», rappelle-t-il. Mieux, conscient que le Sénégal a su construire une diplomatie de haut rang estimée et enviée de ses pairs, le collectif des parents d’étudiants révèle que le Sénégal «a bel et bien les ressources amicales, diplomatiques, humaines, financières et logistiques pour procéder au rapatriement d’urgence de ses enfants». En tout état de cause, le collectif reste confiant, notamment suite à la rencontre de concertation avec le chef de l’Etat, au cours de laquelle l’Etat a promis de prendre des mesures diligentes.
«Le collectif a foi aux autorités sénégalaises pour prendre toutes les dispositions idoines, conservatoires qui s’imposent pour ne serait-ce que rassembler tous ces étudiants dans un premier temps dans un lieu sûr et sécurisé, facile d’accès, facile d’approvisionnement en denrées, en masques et autres équipements sécuritaires», indique Yoro Ba.