Drame

Pikine : le fœtus de Ndioba Seck a reçu 4 coups de couteau, ses présumés meurtriers ont assisté à ses funérailles

Ndioba Laye Seck Police
Ndioba Seck

L’affaire Ndioba Seck, dite Ndioba Laye, fait toujours couler de la salive dans le pays. Mais, elle charrie aussi de l’indignation et surtout un sentiment d’horreur, suite aux soixante-quatre (64) coups de couteau que la restauratrice a reçus. Preuve de la violence des faits, le fœtus qui se trouvait dans son ventre a reçu quatre coups de l’arme blanche dans la furie meurtrière du ou des auteur(s) de la boucherie.

Les détails de la boucherie à Pikine Guinaw-rails Sips, en banlieue dakaroise, (voir édition du 28 janvier 2020), sont vraiment glaçants. Ils donnent en effet froid dans le dos et continuent de s’égrener tels un chapelet, même si les quatre suspects K. Bèye, S. Sonko, A. Baldé, alias Moto, vendeur de motos, et A. Niang, ont été déférés par la police locale au parquet de Pikine/Guédiawaye, lundi dernier, pour meurtre avec préméditation, complicité de meurtre et association de malfaiteurs présumés.

Alertés de la tragédie à l’arrêt cars Sips, les sapeurs-pompiers ont embarqué le corps sans vie de Ndioba Seck Laye au centre hospitalier du centre-ville pour sacrifier à la traditionnelle autopsie, qui révélera le nombre de coups d’objet pointu (couteau ?) plantés sur la victime en état de grossesse de six (6) mois. Cette nouvelle a fait alors l’objet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. Ce qui a poussé beaucoup de gens à évoquer la thèse du double meurtre. Mais, dans la furie meurtrière du ou des auteur(s) supposé(s) de l’ignominie, le fœtus qui se trouvait dans le ventre de la restauratrice a été gravement touché par les nombreux coups de l’arme blanche. Il a en effet reçu quatre (4) coups sur les violents soixante-quatre (64) infligés à sa maman. «Quand le ou les auteurs des faits s’acharnaient avec une violence inouïe sur la jeune femme, ils lui ont porté plus de coups d’objet pointu dans le ventre que le reste du corps. Ainsi, ils ont atteint à quatre reprises le bébé dans les entrailles de sa mère. Ce que l’autopsie du médecin légiste du centre hospitalier réquisitionné en la matière a révélé avec force détails dans les conclusions de son rapport final», ont soutenu nos informateurs.

Outre le supplice effroyable infligé à l’enfant à naitre, renseignent toujours nos contacts médicaux, il est à signaler que feue Ndioba Seck Laye portait dans son ventre un bébé de sexe féminin. Même si le téléphone portable de la jeune femme a mystérieusement disparu durant la nuit du meurtre, les flics de Guinaw-rails, appuyés par trois (3) éléments de la Sûreté urbaine de Dakar (Su) et ceux de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, ont réussi à reconstituer un tant soit peu les derniers instants de vie de la victime, qui était très accroc au réseau social WhatsApp. «Elle passait le plus clair de son temps à communiquer sur le réseau social WhatsApp», ont confié nos interlocuteurs. Et après une fouille du journal d’appels du cellulaire de la défunte, grâce au concours d’une société de téléphonie mobile, renchérissent-ils, «nous avons vu que la jeune femme a cessé de se connecter sur WhatsApp à 21h50mn». Une réquisition à médecin spécialiste est envisagée pour tenter de percer le mystère de l’heure exacte du décès tragique de Ndioba.

Après avoir fouillé le répertoire de téléphone de la victime, les enquêteurs sont tombés sur les numéros des nommés K. Bèye, S. Sonko et A. Niang. Le premier nommé a passé un seul coup de fil sur le cellulaire durant la matinée de l’horreur. Niang affirme avoir passé cinq (5) appels sur les sept (7) trouvés sur le journal d’appels. Tandis que Sonko en a fait à vingt-cinq (25) reprises durant tout le mois de janvier. Ainsi, comme dans toute enquête, les policiers relèvent les différents numéros, lancent la traque aux suspects et apprennent la présence de Bèye et de Sonko dans la foule qui s’était massée devant la maison de la famille éplorée pour assister aux funérailles. Avec l’appui des proches de la victime, ils repèrent les deux sus nommés dans l’assistance et les invitent en douce à les suivre au commissariat. Niang a été géolocalisé à Dakar, cueilli et conduit à la police. Quant au nommé A. Baldé, il a été appréhendé à son lieu de travail.

A. Baldé, vendeur de motos qui lui a valu le sobriquet «Alioune moto», a réfuté en bloc les accusations de meurtre avec préméditation sur la jeune femme. Il reconnait certes avoir invité celle-ci pour un dîner-galant, mais il affirme que Ndioba n’a pas pu venir au rendez-vous. Il reconnait toutefois avoir passé un coup de fil sur sa puce Tigo 76 697 13…à la restauratrice durant la nuit du drame. Ce qui constitue le numéro du dernier appel sur le portable de la défunte. Baldé a été géolocalisé durant la même nuit dans le secteur de Guinaw-rail Sips et Thiaroye sur mer. Ceci, grâce à la précieuse collaboration d’un opérateur de téléphonie.

Après avoir confié la reconstitution des derniers instants de vie de la victime, via les appels et autres messages écrits et en audio, à la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, les enquêteurs de Guinaw-rail guettent encore les conclusions de fouille sur le téléphone portable de Ndioba. Cette démarche consiste à tenter de confondre les suspects arrêtés ou de mettre la main sur éventuellement le ou le(s) vrai(s) auteur(s) du drame, même si nos contacts restent sceptiques sur l’efficacité de ladite démarche des flics aux fins de prouver à suffisance l’implication ou la responsabilité pénale des suspects.

Les Echos

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