Coronavirus-« Éviter d’invoquer le hadith ou le Coran à des fins de propagande » un imam de Fatick contredit Bamba Ndiaye
La levée de boucliers se poursuit contre Ouztaz Bamba Ndiaye suite à sa déclaration sur le bien fondé du non rapatriement des étudiants Sénégalais bloqués à Wuhan, Chine, épicentre de l’épidémie de Coronavirus. Dans une lettre qui est parvenue à SeneNews, l’imam Ibra Ndiaye, inspecteur de l’Éducation à la retraite reprecise les enseignements de l’hadith du prophète cité par l’ancien ministre. Voici en substance sa sortie.
» Après mon sermon du vendredi dernier sur la question beaucoup de personnes ont réagi. L’ancien ministre A. Bamba Ndiaye a cité un hadith qui dit de ne pas entrer dans une localité s’il y a une épidémie et de ne pas la quitter si elle y sévit encore au moment où on y est encore. Le souci du Prophète (saw) est clair : il faut éviter de propager une maladie et avoir l’attitude de retenue pour ne pas augmenter le tort à la Communauté. Le hadith ne peut s’appliquer aux jeunes sénégalais en détresse en Chine pour deux raisons bien simples :
1-Le virus s’est propagé hors de Chine, en Australie, aux Phillipines, en Europe et même en Afrique. Donc faire sortir des gens pas encore contaminés en respectant les règles médicales d’isolement ne compte aucun inconvénient.
2-Le risque de contamination des jeunes Sénégalais comprend pour eux un autre danger : ils sont isolés, éloignés de leurs familles et connaissent déjà la précarité. Or l’Islam ordonne de secourir les musulmans en détresse et tout être humain d’ailleurs. L’argument de les laisser en Chine ne garantit pas que le virus qui est sorti par d’autres voies ne viendra pas au Sénégal.
L’attitude de l’ex-ministre A. Bamba Ndiaye est encore plus stupide : si on ne les rapatrie pas temps, le virus pourrait arriver au Sénégal par d’autres voies. Si on tergiverse jusqu’à ce qu’ils soient atteints, le mal serait double, le virus serait déjà au Sénégal et on n’a pas rapatrié à temps ceux qui ne l’avaient pas encore. Avec cette différence de taille : le rapatriement par l’Etat de nos compatriotes a moins de risque de propager le virus que l’arrivée de voyageurs ordinaires par d’autres voies, car même certains d’entre eux sont contaminés.
Un avion médicalisé a moins de risque qu’un taxi-brousse 7 places venant d’un pays limitrophe, d’un train ou d’une simple traversée de la frontière par charrette ou à pied. On l’a déjà vécu avec Ebola, croire que le virus ne voyage que par avion c’est supposer qu’il n’atteint que les riches.
Il faut donc éviter d’invoquer le hadith ou le Coran à des fins de propagande qui n’ont rien à voir avec l’Islam mais qui ressemblent plutôt aux claques des Samba Tatiou surtout en ces moments où les meetings du maître de Ndoubélane sont diablement insipides.