Lancement du cycle des grandes conférences du Coud : le Dg Abdoulaye Sow dessine les contours d’un campus d’élites
Le Directeur du Coud ne veut plus que les campus universitaires restent des lieux d’hébergement, de restauration ou encore le théâtre d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Abdoulaye Sow veut en faire des lieux de vie, de rencontre, de partage et d’échanges intellectuels afin de faire du campus, un campus d’élites. Il a également annoncé la parution d’un hebdomadaire dénommé «Campus» et n’a pas manqué d’inviter les étudiants à y jeter «leurs pierres» au lieu de le faire sur l’avenue Cheikh Anta Diop.
Le lancement du cycle des grandes conférences initié par le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), coïncidant avec le 34e anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop, a été l’occasion pour le Directeur du Coud Abdoulaye Sow d’afficher ses ambitions dans l’espace universitaire. En effet, le patron du Coud a décidé d’imprimer ses marques afin que l’université retrouve son lustre d’antan.
«Nous voulons que nos campus ne soient plus des lieux d’hébergement, de restauration parfois d’intifada ou de ‘’Ngenté-toubab’’ (manger sans bourse délier). Nous voulons aussi qu’ils soient des lieux de vie, de rencontre, de partage et d’échanges intellectuels. Nous voulons que nos campus soient des campus d’élites. L’université est par essence un espace d’élite, qui doit être aimé, qui doit rester un mythe», rappelle Abdoulaye Sow, qui se désole de constater dans la foulée que ce mythe est en train d’être perdu avec les pierres jetées chaque matin sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Ainsi, pour se départir de cette attitude va-t’en-guerre, le patron du Coud a décidé de responsabiliser davantage les étudiants.
«Nous encourageons et soutenons les activités pouvant occuper sainement et culturellement les étudiants, mais que ces activités viennent des étudiants eux-mêmes. Nous avons voulu, avec le département des activités culturelles et sportives, que ce cycle des grandes conférences soit l’initiative des étudiants, que les étudiants restent au cœur de l’activité», ajoute Abdoulaye Sow qui révèle, dans cet ordre d’idées, que même les actes financiers sont posés par les étudiants en toute transparence.
«Kay débattre au campus»
A l’en croire, c’est dans l’action que les étudiants vont apprendre à gérer. Outre le cycle des grandes conférences initié par le Coud dans son nouveau programme culturel, Abdoulaye Sow annonce également la compétition «Kay débattre au campus» qui, dit-il, va démarrer dans un mois et va mettre en compétition des facultés pour promouvoir la culture et l’expression de la prise de parole. S’y ajoute le programme « Campus culture» qui va aussi animer les cités universitaires pendant 72 heures.
Abdoulaye Sow invite les étudiants à «jeter leurs pierres» sur Campus hebdo
Dans sa volonté de donner un nouveau souffle à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Directeur du Coud a invité les étudiants à adopter une nouvelle forme de contestation moins violente et autre que la rue. C’est ainsi qu’il a lancé l’hebdomadaire dénommé «Campus», un journal dédié à l’étudiant. Une plateforme qui, dit-il, permettra aux étudiants de publier des articles sur des thématiques relatives à la vie du campus et à la vie de l’université. «Je ne souhaite pas que ce journal soit orienté sur la communication du directeur. Je ne souhaite pas un journal laudateur qui porte sur mon action. Je veux que ce cadre soit un cadre d’expression libre des étudiants ; qu’il touche du doigt ce qui ne marche pas et ce qu’on doit faire pour faire avancer les choses. C’est de cette façon que nous allons progresser», explique Abdoulaye Sow qui invite les étudiants à s’inspirer de Cheikh Anta Diop.
«Cheikh Anta n’a jamais été devant les caméras. C’est son travail, sa réflexion et son engagement qui font qu’on parle de lui. Je veux que chacun des acteurs soit jugé à travers ses actions, non pas à travers ses communications», renchérit le patron du Coud, qui rappelle que le comité de rédaction du journal est essentiellement composé d’étudiants. «Je veux que les pierres qu’ils jettent sur l’avenue Cheikh Anta Diop, qu’ils les jettent dans le journal afin que je puisse lire et apporter des réponses appropriées», plaide Abdoulaye Sow.