Affaire Djidiack et Cie: jusqu’à présent, il n’y a ni victime ni plaignant… c’est curieux !
L’affaire des faux visas confiée au Doyen de juges d’instruction est en cours d’être élucidée. Seulement, cette élucidation risque de se faire sans l’ambassade d’Italie. Car, selon nos sources, le consulat n’a jamais reçu de faux documents et ne s’est donc pas constitué partie civile. Aucune partie civile ne s’est, en fait, signalée dans cette affaire.
La semaine dernière, l’affaire des faux visas dans laquelle a été indexé, inculpé et placé sous mandat de dépôt Djidiack Diouf, le manager de Viviane Chidid, mais aussi d’autres personnes dont Ndèye Kouly Kane, agent à l’ambassade d’Italie, avait fait les choux gras de la presse. Les affirmations, accusations et supputations sont allées bon train à l’endroit de ces personnes mises déjà au ban de la société.
Pour l’élucidation de cette affaire, la culpabilité des uns et des autres reste cependant à être éclairée par dame justice, précisément le Doyen des juges d’instruction qui a en charge d’instruire l’affaire. Cependant, selon les investigations du journal «Les Échos», jusqu’à présent, aucune victime ne s’est signalée.
Il est de coutume, dans une affaire de faux visas, que ce soit le consulat ou une personne lésée qui saisisse la justice pour demander réparation. Mais, dans le cas de Djidiack Diouf et Cie, personne ne s’est signalée. Des sources fiables nous soufflent que le consulat d’Italie n’a jamais porté plainte et n’a reçu aucun document faux dans cette affaire. C’est bien après qu’ils ont appris qu’un de leurs agents, notamment madame Ndèye Kouly Kane, est inculpée dans cette affaire.
Comment la gendarmerie a appris qu’une histoire de faux visas est en train de se concocter ? Est-ce suivant des écoutes téléphoniques ? Si c’est le cas, l’on se demande si les gendarmes ont le droit d’écouter les citoyens sans l’autorisation d’un juge. Cela pose aussi un problème de sécurité dans nos conversations téléphoniques. Quoi qu’il en soit, si la possession du faux peut être présumée, l’usage de ce faux n’est jusque-là pas prouvé. Ce, puisque, la dame, qui jure avoir connu «Petit Mbaye» à Tivaouane et que ce dernier lui a juste demandé de lui rapprocher un rendez-vous à l’ambassade, n’a jamais eu à déposer un faux document au niveau de l’ambassade d’Italie où elle travaille.
Le 12 février dernier, Djidiack Diouf, Mamadou Mbaye alias «Petit Mbaye», Ndèye Kouly Kane et trois autres personnes ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt par le Doyen des juges d’instruction. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans un document, entre autres chefs d’inculpation.
Le 10 février dernier, le manager de Viviane Chidid et Cie ont été cueillis par les gendarmes de la Section de Recherches qui les soupçonnent de trafiquer des faux visas. Djidiack Diouf est accusé de monter de concerts fictifs à l’étranger pour faire voyager des candidats à l’émigration. Viviane Chidid a par la suite soutenu publiquement n’avoir jamais été au courant de cela et qu’elle va se porter partie civile. Les inculpés attendent d’être programmés pour une audition au fond.
Avec Les Echos