Le magistrat Samba Ndiaye Seck parle de son limogeage: « je suis quitte avec ma conscience, je continue ma carrière »
Limogé de son poste de directeur de Cabinet du secrétaire d’État chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance, en octobre dernier, Samba Ndiaye Seck parle enfin de cette affaire qui l’a fait connaitre à la majorité des Sénégalais. Dans une interview accordée au site d’informations de sa ville natale, le magistrat explique comment il a vécu cet épisode noir de sa carrière avec sa famille et ses amis. Mais déjà, il dit à qui veut l’entendre qu’il n’a rien et qu’il n’a jamais été aussi tranquille avec sa conscience.
Au mois d’octobre dernier, alors que le Sénégal se faisait auditionner par le Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations-Unies, la délégation sénégalaise soutenait que le gouvernement du Sénégal était prêt à allouer une réparation financière à Karim Wade pour se conformer aux constatations du Comité. La décision a vite fait la Une de la presse. Le gouvernement devait alors réagir pour mettre les choses au clair.
C’est le ministère des Affaires étrangères qui s’y colle le premier. L’institution dirigée par Amadou Ba communiquera que ladite délégation n’a jamais pris des engagements allant dans le sens d’une «réhabilitation» ou d’une «réparation». Le gouvernement croyait alors dépasser cette affaire. Mais les faits sont têtus. Au vu des vidéos de l’audition qui ont été mises en ligne, c’est bien ce qu’a dit Moustapha Kâ, un des membres de la délégation sénégalaise.
«C’était juste un poste que ceux qui m’avaient mis là-bas ont jugé que je ne peux plus continuer»
Devant cette preuve irréfutable, l’État du Sénégal décide de sévir. Et la sanction n’a pas été moindre. Le 21 octobre, après un épisode de cacophonie au sommet de l’État, les magistrats Samba Ndiaye Seck, directeur de Cabinet du secrétaire d’État chargé des Droits humains et de la Bonne gouvernance et Moustapha Ka, directeur des Droits de l’Homme sont démis de leur fonction.
Depuis lors, personne n’a entendu les deux magistrats évoquer la question. Jusqu’à hier. En effet, dans une interview accordée au site d’informations xibarubambouck.com, le magistrat natif de Koungheul évoque pour la première fois cette affaire. Interpellé sur la manière dont il a vécu cette affaire, le magistrat dira ne pas vouloir trop m’appesantir sur cette question avant d’évoquer le destin.
«Je parlerai juste en tant que musulman. C’est juste une question de destin. Nous sommes quitte avec notre conscience. Nous avons un sentiment que ça a fait très mal à nos proches et amis etc. Il faut juste le ranger sur le terrain du destin», dit-il.
Et d’ajouter : «le destin est parsemé de hauts et de bas. Notre Prophète Mouhammad (Paix et Salut Sur Lui) a subi plus que ça. Ce n’est rien par rapport à ma carrière. Je suis magistrat dans l’administration centrale de la justice en attendant d’être redéployé ailleurs. C’était juste un poste que ceux qui m’avaient mis là-bas ont jugé que je ne peux plus continuer».
«Je pense avoir bien rempli ma fonction. Très bien même»
Poursuivant sa réponse, Samba Ndiaye Seck dit que cette affaire est désormais derrière lui. «Pour vous rassurer, j’ai même oublié cette affaire, parce que ce n’est rien du tout. Je vis, je suis en bonne santé Alhamdoulilah et je continue ma carrière. Il me reste beaucoup d’années, nous souhaitons la santé pour rebondir sur d’autres choses», ajoute-t-il.
Relancé par le journaliste qui lui demande s’il avait le sentiment d’avoir bien fait son travail, le magistrat répond, sans hésiter, par l’affirmative.
«Naturellement, c’est difficile pour un homme de juger ses actes. Mais je pense avoir bien rempli ma fonction. Très bien même. Je suis quitte avec ma conscience. Comme je l’ai dit, c’est juste le destin. Un musulman, un être humain subit le destin. Et je demande à tous mes proches de le prendre comme ça» termine-t-il.