Football

Transversales Rmc Sport: José Mourinho, du «Zé Mario» au «Special One»

José Mourinho
José Mourinho

Qu’on l’adule ou qu’on le déteste, José Mourinho intrigue et ne laisse personne indifférent. Par son élégance, son culot, son arrogance et ses « punchlines » légendaires, il a marqué les bancs de touche et les salles de presse des plus grands clubs de football. José Mário dos Santos Félix Mourinho dit José Mourinho est un homme à part, un entraîneur unique. Pourtant, peu connaissent les origines du Portugais. Dans un film inédit diffusé ce jeudi, RMC Sport revient sur l’enfance et les débuts de José Mourinho, jusqu’à ses succès aux quatre coins de l’Europe : du Portugal à l’Italie, en passant par l’Espagne mais surtout l’Angleterre, où il a décroché le surnom légendaire : « The Special One ». En donnant la parole à ses proches de la première heure et à certaines stars du football européen ayant joué sous les ordres du technicien portugais (John Terry, Anthony Martial, Kurt Zouma, Ashley Cole, Ricardo Carvalho, Thiago Motta, Karim Benzema ou encore Zlatan Ibrahimovic), RMC Sport démonte les clichés qui demeurent sur « Le Mou », et permet de découvrir les secrets du « Special One ».

O futebol, une histoire de famille

Le parcours de José Mourinho n’a rien d’un hasard. Fils d’une mère institutrice et d’un père gardien de but, celui que l’on surnomme alors « Zé Mario » vit le jour le 26 janvier 1963 aux abords du Estádio do Bonfim, le stade du Vitoria Sétubal, club portugais dans lequel évoluait son père de 1969 à 1974. Pour la petite histoire, au lendemain de sa naissance, alors que son père, José Manuel Félix Mourinho, s’apprête à affronter le Sporting Portugal dans une rencontre de Primeira Liga, il choisit d’inscrire son fils comme « socio » du Vitoria Setubal, « supporteur-actionnaire ». Plus qu’un simple abonné, José Mourinho junior devient donc dès son plus jeune âge gestionnaire du club. Inévitablement, le jeune José baigne dans l’univers du ballon rond.

Âgé de seulement 13 ans, « Le Mou » assiste aux séances d’entraînement prodiguées par son père devenu entraîneur. Il apprend à analyser et pister les équipes adverses tout en prêtant une oreille attentive aux consignes tactiques. Mais José, dans l’optique de jouer au football, intègre l’équipe de jeunes du Belenenses avant de passer par Rio Ave, Belenenses, Sesimbra et Comércio e Indústria. Toutefois, en manque de rythme et de puissance, « Zé Mario » met un terme à sa modeste carrière pour se consacrer à la gestion des hommes et à l’élaboration de tactiques de jeu.

Du « zé » au « Special One »

C’est au Benfica Lisbonne que José Mourinho fait ses premiers pas dans la cour des grands et découvre le banc d’un club de football professionnel, le 20 septembre 2000. Au terme d’une expérience mitigée (6 victoires, 3 nuls et 2 défaites), il se fait limoger moins de trois mois plus tard. Pourtant, pas de quoi décourager « Le Mou », qui prendra deux ans plus tard la tête du FC Porto (2002-2004). Une aventure qui le mènera à la victoire ultime puisqu’il décrochera en 2004 sa première Ligue des champions, offrant au club portugais son deuxième sacre européen avec une victoire contre l’AS Monaco (3-0), après avoir notamment éliminé Manchester United, l’Olympique lyonnais ou le Deportivo La Corogne.

Devenu incontournable dans le monde restreint des entraîneurs de football, José Mourinho ne résiste pas aux sirènes de la Premier League et devient le nouveau coach de Chelsea en 2004 – l’entraîneur le mieux payé du monde. C’est à son arrivée en Angleterre qu’il s’autoproclame « The Special One ». En trois saisons, Mourinho fait mieux que tous les entraîneurs précédents des Blues, avec deux titres de champion d’Angleterre, une Coupe d’Angleterre, deux Coupes de la Ligue et une supercoupe d’Angleterre (FA Community Shield). Seule la Ligue des champions se refusera à lui avec comme meilleurs résultats deux demi-finales en 2004-2005 et 2006-2007. José Mourinho continuera d’écrire ses lettes de noblesse à l’Inter Milan (2008-2010) où il remportera le championnat, la Supercoupe d’Italie lors de l’exercice 2008-2009 puis la Serie A, la Coupe d’Italie et la Ligue des champions lors de la saison 2009-2010, offrant ainsi un triplé historique aux Nerazzurri. « Zé Mario » devient ainsi le troisième entraîneur à gagner la C1 avec deux clubs différents (FC Porto 2004 et Inter 2010).

L’échec espagnol

Au terme de son aventure italienne et au lendemain de sa victoire en Ligue des champions avec l’Inter, José Mourinho pose ses valises au Real Madrid et est accueilli en héros. Mais dans la capitale espagnole (2010-2013), la vie du coach portugais se complique. Pour la première fois (en excluant ses mini-aventures à Benfica et Leiria), il ne remporte pas le championnat la première saison (comme c’était arrivé à Porto, Chelsea et l’Inter), mais il ne connaîtra pas de saison blanche, avec la conquête de la Copa del Rey en 2011. La saison suivante (2011-2012), il remporte la Liga haut la main, mais à l’image de son expérience à Chelsea, la C1 semble se refuser à lui. Enfin, lors de sa troisième saison à la tête du banc merengue, José Mourinho remporte la Supercoupe d’Espagne (contre le FC Barcelone), mais laisse filer le championnat au profit de son rival catalan, perd la Coupe du roi en finale contre l’Atlético Madrid et est éliminé en demi-finale de la Ligue des champions par le Borussia Dortmund. Des échecs à répétition, qui marqueront la fin de l’aventure espagnole du « Special One ».

De retour en Angleterre la saison suivante (2013-2014), José Mourinho mène Chelsea jusqu’en demi-finale de la Ligue des champions. Il remportera son troisième titre de champion d’Angleterre en 2015, son premier depuis son retour à Chelsea. Mais le 17 décembre 2015, après une succession de mauvais résultats, José Mourinho est limogé et décide de rejoindre Manchester United, le 27 mai 2016. Il remporte son premier trophée majeur avec le club après la victoire de son équipe en finale de la Coupe de la Ligue face à Southampton le 26 février 2017, et devient par la même occasion le premier entraîneur de l’histoire des Red Devils à remporter deux titres, avec la Ligue Europa, lors de sa première saison au club. Orgueilleux, « Le Mou » use ses hommes et son entourage avec son exigence et sa communication corrosive. Ainsi, à la fin de l’année 2018, ayant perdu le contrôle de son vestiaire et sa communication, il se fait licencier de Manchester United. L’histoire se répète pour l’entraîneur portugais. Il a beau être une star, il n’est jamais resté plus de trois ans à la tête des plus grands clubs européens. Depuis 2019, José Mourinho devient le nouvel entraîneur de Tottenham Hotspur, en remplacement de Mauricio Pochettino, limogé la veille.

L’un des meilleurs tacticiens de sa génération

Deux Ligues des champions, huit titres nationaux et quinze victoires en Coupe, le palmarès de José Mourinho est tout simplement exceptionnel. Si le manageur portugais remplit la salle des trophées des clubs partout où il passe, il est surtout champion national dans quatre pays différents (Portugal, Angleterre, Italie, Espagne) tout en ayant remporté la coupe nationale dans toutes ces nations. Enfin, en comptabilisant les saisons passées à Porto, à Chelsea, à l’Inter Milan et au Real Madrid, il détient le record d’invincibilité en championnat à domicile avec 150 matchs sans défaite en 8 saisons (38 matchs invaincu avec Porto, 60 avec Chelsea, 38 avec l’Inter et 14 avec Madrid), et compte pléthore de récompenses individuelles. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des meilleurs tacticiens de sa génération.

Guillaume Paret -LePoint

Top 10 de l'info

Haut