Coronavirus : le Frapp demande à Macky Sall de réunir les conditions suivantes
CORONA DEGAGE !
Sénégalais.e.s, Frères et sœurs africain.e.s,
Hôtes étranger.e.s vivant parmi nous,
Depuis plusieurs jours nous entendons et écoutons votre peur.
Vous vous demandez si un pays avec un (01) infirmier pour 8.000 habitants au lieu de la norme d’un infirmier pour 300 habitants peut faire face au corona virus ? Si un pays avec un (01) agent de service d’hygiène pour 33.000 habitants peut faire face au corona virus ? Si un pays avec un hôpital pour 542.403 habitants loin de la norme d’un hôpital pour 150.000 habitants peut vaincre le corona virus? Si un peuple qui ne dispose que d’un seul centre de mise en quarantaine, centre qui ne répond même pas aux normes après 60 ans d’indépendance, peut relever le défi du corona virus? Si un pays sans une unité de virologie nationale après 60 ans d’indépendance peut gagner le corona virus ? Comment vaincre le corona virus quand nous n’avons pas la souveraineté sanitaire avec 80% de notre programme élargi de vaccination (PEV) dépendant de l’extérieur ? Comment vaincre le Corona virus quand notre continent est appauvri par un virus plus ancien qui le rend plus vulnérable à tout et qui s’appelle Colonia virus ? Ces questions justes et légitimes le FRAPP se les pose comme vous tous. Mais à aucun moment nous ne devons douter de notre courage et de notre force. Ensemble nous vaincrons le corona virus !
Le FRAPP prend acte des mesures prises par l’administration Macky Sall contre le Corona virus. Le FRAPP demande au président Macky Sall de réunir les conditions :
-d’un dépistage à large échelle
-d’une prise en charge intégrale des patients
-d’un confinement à domicile de toutes personnes vivant dans les poches d’éclosion
Dans le cadre de la lutte contre le Corona Virus, Le FRAPP propose :
-de voter une loi de finance rectificative augmentant le budget du ministère de la santé et de l’action sociale
-d’augmenter les centres de mise en quarantaine (dans un premier temps, un centre par département par exemple)
-de lancer la mise sur pied d’unités de virologie nationale
– de rendre disponibles les produits (gels, masques…)
-d’avoir une réponse sanitaire panafricaine au corona virus
-de négocier avec les autres pays africains un moratoire sur la dette extérieure
– de limiter la fuite des capitaux
-de solliciter la coopération médicale de la Chine, de Cuba…
Pour le FRAPP, les ressources du pays doivent bénéficier à tous et surtout en période d’épreuve.
Justement parce que nous sommes en période de coronavirus, le FRAPP demande à l’Etat d’augmenter le budget du ministère de la santé et de l’action sociale qui a connu une baisse de 7% de 2019 à 2020.
Justement, c’est parce que nous sommes en période de grave risque qu’aujourd’hui encore plus qu’hier la gestion des ressources du Sénégal doit être démocratique, transparente.
Justement parce qu’il y a le coronavirus et que nous devons protéger ceux parmi nous qui sont vulnérables le FRAPP demande que l’Etat paie les 9 milliards qu’il doit aux agents de l’ex Sotrac, que l’Etat réunisse les conditions pour que les 22 notaires puissent exercer leur profession, que l’Etat fasse respecter les décisions de justice comme celles favorables aux travailleurs de Pcci restés 14 mois sans salaire, que l’Etat respecte les accords « réalistes et réalisables » signés avec les enseignants, les syndicats de la santé…Que l’Etat veille sur les enfants talibé, nos concitoyens dans les autres pays les plus touchés par le corona virus, les prisonniers (il doit être possible de gracier pour réduire drastiquement la surpopulation carcérale)…
Justement, parce qu’il y a le corona virus, les révolutionnaires du FRAPP estiment qu’il faut baisser le prix de l’électricité et rendre l’eau accessible en quantité comme au niveau du prix pendant cette période.
Justement, c’est parce que face au corona virus il faut l’unité nationale que le FRAPP invite l’Etat du Sénégal à corriger les injustices, à ne pas en commettre de nouvelles.
A nos soldats de la santé et de l’action sociale qui sont en ligne de front, le FRAPP exprime tout son soutien.
Le FRAPP invite Noo Lank et Aar li nu bokk à la mise sur pied d’un comité national de crise citoyen pour suivre l’évolution de la situation mais aussi et surtout être à l’avant-garde de la lutte citoyenne contre le corona virus. En attendant, le FRAPP lance la campagne « Corona dégage ! » comme contribution à la lutte. Le FRAPP invite tous les révolutionnaires (c’est-à-dire ses membres) ainsi que ses sympathisants, les populations à se mobiliser pour barrer la route au corona virus. Le FRAPP invite les citoyens à assumer pleinement leur devoir individuel face au corona virus. Ne doivent triompher aujourd’hui ni égoïsme ni concurrence. Mais solidarité, complémentarité, responsabilité.
En 1995, de jeunes intellectuels chinois dénonçaient l’impérialisme et publièrent un livre intitulé : « La Chine peut dire Non ». C’est cela le secret de la Chine. Le Sénégal aussi doit dire non. L’Afrique peut et doit dire non à l’impérialisme pour pouvoir faire face aux corona virus d’aujourd’hui et de demain.
Oui, demain c’est déjà aujourd’hui. Car le FRAPP a la conviction que nos agents de santé et de l’action sociale, malgré la faiblesse des moyens, et notre peuple surmonteront cette épreuve du corona virus.
Pour le FRAPP, le Sénégal et l’Afrique de demain ne peuvent plus continuer à être exploités, opprimés, dominés, appauvris par le néocolonialisme et le parasitisme de ses élus. L’Afrique de demain c’est un gouvernement fédéral avec une politique de santé commune, une politique commune de l’emploi, une politique agricole commune…et non des micro Etats incapables.
Plus qu’hier, nous pensons que nous avions raison d’insister sur la nécessité de la souveraineté alimentaire (produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons), de la souveraineté sanitaire, de la souveraineté monétaire, de la souveraineté budgétaire, de nous appuyer sur les entreprises nationales…Sur la nécessité d’un gouvernement fédéral africain.
Si le FRAPP est satisfait de la fermeture de nos frontières avec certains pays par le président Macky Sall, même si elle est intervenue avec un certain retard, le FRAPP tient à dire au peuple que les révolutionnaires ne peuvent donner un blanc-seing aux élus du peuple. C’est pourquoi notre rôle de veille et d’alerte est nécessaire aujourd’hui plus que jamais.
C’est pourquoi nous invitons l’Etat, tout au long de cette lutte contre le corona, à donner les chiffres vrais sur le nombre de malades et à gérer de manière transparente les ressources du pays. L’Etat doit aussi se rappeler que le Sénégal ne se réduit pas à Dakar. Le FRAPP demande à l’Etat de veiller à ce que tous les citoyens puissent disposer de nourriture car le risque est grand que les rush sur les aliments affectent les couches vulnérables.
Le FRAPP demande à l’Etat de ne pas faire de la politique politicienne en profitant du coronavirus et de la peur pour restreindre arbitrairement les libertés démocratiques. Ailleurs les rassemblements sont permis jusqu’à un certain nombre de participants et ici ils sont tout bonnement interdits. Aujourd’hui plus qu’hier, le FRAPP pense qu’il faut que l’assemblée nationale soit un lieu de débat démocratique sur la gestion du corona virus et non un lieu de passage en force.
Le FRAPP termine – pour ne pas conclure car nous reviendrons sur cette question – en invitant tout un chacun à méditer les propos tenus par le Khalife général des tidianes récemment en Gambie. « Jusqu’à présent l’Afrique n’est pas indépendante. Elle n’a ni indépendance économique ni indépendance politique. Et si nous n’avons pas ces deux, nous n’avons rien. Nous sommes trop dépendants de l’impérialisme. La coopération est possible. Mais continuer à être dépendants ce n’est pas possible. ». Sans indépendance économique et politique point de système de santé capable de protéger notre peuple.
Le Secrétariat exécutif national du FRAPP
Dakar, Mardi 17 mars 2020