Histoire

Sagne Bambara : présentation de la famille de Cheikh Mouhidine Samba Diallo

Sagne Bambara
Sagne Bambara

La famille de Cheikh Mouhidine occupe une place de choix dans l’histoire. En effet, elle œuvre pour le bien commun de toute la umma islamique. Cette famille demeurant aujourd’hui à Sagne Bambara (village situé à 14km de Kaolack) tisse de fortes relations avec toutes les familles religieuses du Sénégal.

Dans les lignes qui suivent, nous allons vous présenter la famille de Cheikh Mouhidine d’ Imam Dia’far jusqu’à Mame Alpha Hama DIALLO (père de l’actuel khalife de Sagne Bambara).

A°) HISTORICITE

La famille de Cheikh Mouhidine Alpha Samba DIALLO appartient à celle d’Imam Dia’far (grand frère de Seydina Aliou) par le biais de son fils Abdoulaye Boun Dia’far. Ce dernier, de son vivant, fonda un village entre Naza et Chame du nom de Badiya Khalifatou. Par la suite, l’un de ses arrières petits fils Mouhammad lamine Anne Sary (15ème grand père de Cheikh MOUHIDINE Samba DIALLO) natif de Palestine décida après avoir appris le coran et la sunna du prophète Mouhammad (Paix et salut sur lui) de partir à la Mecque poursuivre ses études islamiques. Dans cette ville sainte, il entendit les gens parlaient du soufi Cheikh Abdou Khadr Djéylani (khadasalahou sirlahou). Après son séjour, il partit à Bagdad afin de trouver ce saint homme pour qu’il lui apprenne « le Tasawoufe ».

Aminé d’ambition et de volonté, il gagna rapidement la confiance du cheikh. Un jour, Cheikh Abdou Khadr Djéylani (khadasalahou sirrahou) l’appella et lui dit : « prends quelques de mes livres et ma fille Fatimatou Zahra ( samsoul khouda) en mariage et va dans d’ autres horizons répandre l’ islam ». Sur ce, après avoir accompli ses séjours, il alla s’installer à Akwane en Egypte. Par la suite, son fils Yakya lui aussi quitta l’Égypte pour venir à Gnéla (Soudan). Son fils Ismael, quelques temps après quitta le Soudan pour s’installer à Abacha (Tchad). Ensuite, Moussa le fils d’Ismaël rejoignit Sokoto au Niger. Dans cette région, il eut beaucoup de Talibés et commença à avoir la popularité dans ce pays. Quelques périodes après, son fils Ibrahima quitta Sokoto pour Macina (Mali).

Arrivé à la maison du roi, il trouva celui-ci attristé. C’est ainsi, qu’on lui fit savoir que la fille du roi avait mal à l’oreille et que les guérisseurs n’osaient pas s’approcher d’elle, car le roi n’admettait pas que sa fille pleure. Ibrahima, armé de sa foi en Dieu fait quelques miracles envers la fille. Et cette dernière retrouva sa santé. Le roi l’appelle et lui proposa de rester chez lui afin d’être son conseiller. Ibrahima accepta à condition qu’il se convertisse à l’islam. Ainsi, le roi accepta la proposition d’Ibrahima.

Ainsi, Ibrahima épousa la fille du roi et fonda à côté du royaume de Macina un village du nom de dia’farâbé ; il eut de ce couple un fils du nom d’Ilo DIALLO, homonyme du roi. C’est par là que la famille s’est transformé en peulh car il n’avait pas des noms de famille mais des prénoms comme Yakya, Moussa. Cet homonyme du roi Ilo DIALLO eut un enfant du nom de Yoro DIALLO, ce dernier aura un enfant du nom de Hama DIALLO ; Hama, Pathé DIALLO ; Pathé, Boubou DIALLO ; ce dernier aura comme fils Alpha Samba DIALLO (grand père de Cheikh MOUHIDINE Samba DIALLO).

B°) ALPHA SAMBA DIALLO

Alpha Samba DIALLO quant à lui ne tardera pas à quitter Macina (Mali) en direction du Sénégal dans la région de Kaolack à Sono-Moussa (actuellement, Camps des Gardes) où il effectua la prière de 17 h sous un arbre.

Après la prière, il prédit : qu’une grande mosquée sera édifiée à cet endroit, mais beaucoup parmi nous ne seront plus de ce monde au moment de la dite construction. Après cette prédiction, il partit à Sinsé Boguou (actuel Sing Sing en face de l’EFI) pour s’y installer. En 1902, il se dirigea vers Dakar pour y rechercher un parent du nom d’Ousmane Traoré.

Quelques temps après, son séjour à Dakar il partit à Ndiarème (Diourbel) pour ouvrir une école coranique, puis au Fouta sous la menace des blancs qui l’exilèrent à cause de son amitié avec Cheikh Ahmadou Bamba. Dès les choses se calmèrent, il revint à Ndiarème. A son retour à Siné Boguou, il trouva sa femme Zeynab Tall, (petite fille d’El Hadji Omar TAll) était partie à la recherche de son cheval qu’il lui avait donné en dote. Alpha Samba DIALLO suivit les traces de sa femme jusqu’à Sagne et les habitants le reconnurent et le demandèrent de rester avec eux. Il accepta, car sa mission première était de servir le prophète (Paix et salut sur lui) par l’enseignement du coran et de sa sunna. Il ouvra une école coranique à Sagne, puis à keur Modou Ndao.

Il fut un unificateur, un bien faiseur, un modèle, un soufi, un formateur, un éducateur infatigable. Alpha Samba fut un monument islamique incontestable car il ne cessa d’œuvrer pour le bien collectif. L’exemple de l’histoire de Lyndiane est la preuve car c’est par ses prières que les blancs sont parvenus à construire l’huilerie qui tombait à chaque fois qu’ils construisaient. Par ailleurs, il les ordonna de tuer chaque année des vaches et des moutons et d’en faire des plats succulents pour les gens. Tant qu’ils feront ses sacrifices, l’usine va prospérer et des familles y vivront. En plus, il avait formulé des prières pour la construction du palais présidentiel en 1902. Alpha Samba DIALLO avait tissé aussi des relations avec Cheikh Ahmadou Bamba.

En 1907, ce dernier revint de son exil du Gabon ; les deux religieux peulhs tissèrent de fortes relations à Touba et à Ndiarème. Cette même année Cheikh Ahmadou Bamba fut exilé en Mauritanie par les blancs. Un jour, Alpha Samba DIALLO pria sous l’arbre où il enseignait le coran, prosternant très longtemps et respire très fort. Après la prière, il dit : « mon âme a vu quelque chose que mon corps ne parvient pas à supporter ; cet homme que les blancs déplacent d’un endroit à un autre, aura des disciples partout dans le monde, j’ai vu aussi une grande mosquée vers laquelle beaucoup de fidèles convergent ». Il faut aussi préciser que c’est difficile, voir impossible de cerner la vie de ce grand homme. Ce dernier entretenait de bonnes relations avec toutes les familles religieuses.

Un jour, avant de nous quitté il avait appelé son talibé Baba Diarra et son fils Hama DIALLO âgé de 9ans en leur disant : « aujourd’hui c’est jeudi et jeudi prochain je ne serais plus de ce monde », son disciple Baba Diarra lui dit : « donnez-moi la permission de vous construire un grand mausolée ». ALPHA Samba répondit : « Dieu m’a fait savoir qu’il ne me laissera pas sous le soleil » ; il dit aussi à son fils Hama DIALLO que : « mon souhait était de vous transmettre tout mon savoir mais vu ton âge, j’ai demandé à Dieu de vous instruire ». Par la suite il recommanda : « aux disciples de l’enterrer là où il enseignait le coran et non dans la mosquée et après chaque prière de faire des chants religieux zikr : la-ilaha ilalah Mouhammadou Rassoulilahi jusqu’à 40 jours, après chacun est libre de rentrer chez lui ».

Aux 40ème jours ses disciples vinrent pour lui dire au revoir, trouvèrent qu’un arbre poussait là il fut enterré d’une hauteur de 1.5m. Aujourd’hui des milliers de personnes viennent de partout à travers le monde pour faire des prières sous cet arbre. Il mourut un jeudi en 1939 à Sagne Bambara.

C°) ALPHA HAMA PÈRE DE CHEIKH MOUHIDINE SAMBA DIALLO

Alpha Hama DIALLO est né en 1930 à Sagne Bambara. Orphelin à l’âge de 9ans ; Alpha Hama partit à Tataguine chez Cheikh Moussa Camara pour continuer ses études coraniques. Après ses études il partit à Thiès pour passer son permis de conduire, ensuite il partit à Dakar chez son grand père Chérif Moulaye Assane.

Ce dernier lui enseigna « la charia, le fikh, le tafsir et le tasawoufe ». Un jour, Chérif lui dit « aujoud’hui Sérigne Fallou Mbacké viendra me rendre visite et je ne veux pas lui donner l’eau du robinet des blancs ». C’est ainsi qu’il l’ordonna de creuser un puits dans un endroit où il est délicat d’atteindre la nappe phréatique. Les habitants très inquiets furent cette suggestion : « vous allez fatiguer votre petit fils, il est très difficile de trouver de l’eau dans notre zone ». Après avoir écouté les habitants, Chérif dit « aujourd’hui l’eau va sortir ». Hama en tant que fidèle et petit fils continua de creuser jusqu’au niveau de son cou et l’eau commença à sortir. Par la suite, les habitants baptisèrent ce quartier Wakhinane (quartier du département de Guédiawaye). Suite à cet événement marquant, il vit Cheikh Ahmadou Bamba en apparition un jour dans sa chambre.

Ce dernier lui donna du cola mais avant qu’il le mangea, il le récupéra de nouveau, le broie pendant quelques minutes, il lui dit ouvre la bouche, Hama ouvrit il lui transmit le cola et dit : « je t’ai donné quelque chose qui ne se trouve pas dans les livres ». En 1963, il accompagna son grand père à Touba lors de l’inauguration de la grande mosquée sur invitation de son ami Sérigne Fallou Mbacké. De son retour, Chérif l’appelle et lui dit : « ma mission est terminée, le moment dont parlait ton père est venu » car il disait : « après ma mort fait un « halouwa » de sept jours dans ma chambre et tout ce que tu verras, sache que ça t’appartient ». Après ce « halouwa », il revoit Cheikh Ahmadou Bamba qui lui donna cette fois-ci un bâton et lui dit fait un sermon « houd ba ». A la fin de son sermon, il voit la grande mosquée de Sagne Bambara. En 1963, il revint définitivement à Sagne pour continuer la mission de son père. Il construisit d’abord une mosquée en paille, puis en zinc. En 1985, avec l’aide de personne il construisit une mosquée avec cinq minarets carrelés à l’intérieur. Cette mosquée sera rénovée par Cheikh MOUHIDINE avec plus de soixante dix (70) millions de francs CFA.

En outre, Alpha Hama DIALLO entretenait des relations de fraternités avec tous les foyers religieux du Sénégal Il fut rappelé à son Seigneur en 1999 un jeudi. Cette nuit là, vers 2h du matin, le chef du village de Sagne Bambara Mamadou Coulibaly déclara qu’il a vu de la lumière jaillir là où repose Alpha Samba DIALLO et de loin, il vit Alpha Hama DIALLO assis sur un tapis en train de lire le coran. Par la suite, il voit des gens venir vers lui et Mamadou trembla, Alpha Hama lui dit : « n’ayez pas peur voici le prophète (paix et salut sur lui) tenant dans sa main un livre, à sa droite c’est Cheikh Abdou Khadr Djéylani (khadasalahou sirrahou), à côté de lui en boubou blanc c’est Cheikh Ahmadou Bamba, à gauche c’est Cheikh Ahmed Tidjane Chérif (RTA) ils furent venus de la part de Dieu pour me récompenser.

En définitive, nous pouvons retenir que la famille de Sagne Bambara a un passé riche de Imam Dia’far jusqu’à Alpha Hama. En plus, nous avons montré que le coran et la sunna du prophète (paix et salut sur lui) sont deux choses auquel cette famille a donnée beaucoup d’importance. Aussi l’apport de leur soutien moral, intellectuel et social avec tous les habitants des différents contraints du pays. Les relations qu’ils entretenaient avec les familles religieuses ne sont pas en restes. C’est la raison pour la quelle le khalif de Mame Hama DIALLO, Cheikh Mouhidine Samba DIALLO continu ce crédo de : « Madj-doul islam fi-taw khidil kalam », l’unification de tous les musulmans. Le lègue de ses parents il le respecte et le poursuit c’est le coran et la sunna, que Dieu lui donne une longue vie et une santé de fer.

El Hadji FAYE et Adama SAMB ;
Commission Scientifique Dahira Baladil Amine

Source : Entretien avec Cheikh Mouhidine Alpha Samba DIALLO

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