Serigne Mboup, Pdg Ccbm : « la pandémie peut nous permettre d’avoir jusqu’à 10 à 12% de croissance »
Au moment où la plupart des observateurs prédisent des lendemains sombres voire catastrophiques sur le plan économique du fait des effets néfastes que va entraîner la pandémie du Covid-19, le Président Directeur Général du Groupe CCBM entrevoit un taux de 10 à 12% croissance pour le Sénégal. Serigne Mboup affiche son «optimiste» et lance : «Je ne dis pas que je ne suis pas d’accord. Mais, je ne suis pas d’avis avec ceux qui montrent au président qu’on va chuter, en termes de croissance». Dans l’entretien, qui suit, Serigne Mboup décortique l’actualité socio-économique et porte un regard particulier sur le secteur privé africain.
Sept Afrique : Quel est l’objectif poursuivi à travers la création de CAPE Sénégal ?
Serigne MBOUP : L’objectif premier, est de répondre à une demande des entreprises. Et c’est aussi conforme au dispositif des règles qui organisent les chambres de commerce pour qu’elles puissent être un cadre fédérateur pour rationaliser les actions des entreprises et du patronat. Et, comme vous le constatez aujourd’hui, le patronat même s’il existe, il reste très dispersé. Donc, les chambres se veulent d’être un cadre fédérateur, qui représente les intérêts des opérateurs économiques. Cela doit être accompagné par les chambres de métiers et les organisations patronales les plus représentatives.
Il n’y a pas que la Chambre de commerce qui intervient dans ce cadre, pouvez-vous nous citer les autres entités et leur rôle ?
Les chambres consulaires représentent l’ensemble des 28 chambres. Mais, comme vous le constatez, la plupart des dirigeants des organisations professionnelles sont des membres élus dans les Chambres ; c’est juste une question de précision. Je ne pense pas qu’il y ait une grande différence. Le patronat est à l’intérieur de la Chambre ; c’est comme ça que notre structure économique est organisée. L’objectif, c’est de le rendre plus opérationnel. Parce qu’avant, les Chambres ne s’occupaient pas réellement des organisations professionnelles ; elles ne s’occupaient pas du développement et des intérêts des opérateurs économiques. Mais, aujourd’hui, la Chambre est prête à offrir des dispositifs et solutions. Et par rapport à cela, je pense qu’il n’y aura pas de problème à avoir la participation et le soutien de l’ensemble des organisations professionnelles et des entreprises, comme cela se passe un peu partout dans le monde.
Dans un document que vous avez partagé le lundi 11 Mai, vous soulignez que «cette pandémie à l’avantage de mettre au grand jour l’absence de représentativité du secteur privé dans les instances de pilotage de l’appui à ce secteur et la difficulté pour l’Etat de trouver un interlocuteur légitime».
Peut-on dire qu’il y a un malaise qui se vit dans vos rangs ?
C’est l’Etat qui le dit. Parce que, comme vous le constatez, à chaque fois que le Président de la République ou les autorités en général, consultent une partie du patronat, le secteur privé de base ne se sent pas impliqué. Donc, on s’est dit que maintenant si on réussit à créer un cadre de concertation au sein duquel la personne qui dirige n’est pas importante…
Le principe, c’est que la personne soit bien entourée par des professionnelles, des opérateurs économiques représentatifs, de tel sorte que les négociations ne servent plus des intérêts personnels ; mais elles iront en direction de l’intérêt général et pour l’ensemble du secteur privé. C’est cette portion-là qui manque de représentativité. Parce que les personnes qui sont inscrites dans les Chambres de commerce et les listes électorales, on ne peut pas être plus représentatif que ces dernières. En termes de réglementation, elles sont reconnues comme des institutions pour représenter le secteur privé. Et c’est différent de ma personne. Je suis le président, certes. Mais, quand on parle des Chambres, on parle de l’institution dont tout le monde est membre. Parfois, les gens disent qu’ils ne font pas partie de la Chambre. Mais je dis qu’ils en font partie dès lors qu’ils ont un registre de commerce ; celui-ci vous donne un droit de vote, si vous avez rempli vos obligations vis-à-vis des services fiscaux. De l’autre côté, il y a le Comité de Gestion pour l’appui des entreprises. L’union en est aussi membre ; et il n’y a que l’union qui représente les acteurs du secteur privé ; et elle essaye au maximum d’exprimer la volonté des entreprises.
Après avoir porté sur les fonts baptismaux CAPE Sénégal, vous aviez annoncé une campagne de communication imminente pour dénoncer certaines pratiques… A quelles pratiques peu orthodoxes, faites-vous allusion ?
Non moi, je ne suis pas dans la dénonciation ; c’est un mot un peu lourd. Disons qu’on a juste attiré l’attention sur des pratiques qu’il faut bannir. On ne peut pas, au nom du secteur privé, réclamer la transparence alors qu’on n’est pas transparent dans nos organisations. Ou bien encore, au lieu de représenter le secteur privé dans des négociations, vous y allez pour négocier vos propres affaires. Donc, on doit bannir toutes ces pratiques. Comme par exemple, par rapport à la limitation des mandats, on ne peut pas dire au président qu’il faut limiter les mandats ou encore dire que cela fait longtemps que le ministre est là, au moment où nous, aussi, sommes là depuis belle lurette et nous ne pensons pas à céder notre fauteuil. C’est important de savoir qu’on est dans la Chambre, qu’on est dans une organisation pour représenter les entreprises et non pas pour faire marcher nos propres affaires.
Au Sénégal, on compte trop d’organisations patronales, trop d’organisations représentant le secteur privé…
comment peut-on fédérer tous ces acteurs pour qu’ils parlent d’une seule et même voix, comme en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, il y a le Patronat et la Chambre. Et c’est vrai que les dualités existent partout ; même en France, c’est le cas. Mais, le plus important est que chacun joue pleinement son rôle. Je pense que les Chambres étaient laissées en rade ; ou en tout cas, elles n’assuraient pas beaucoup de missions ou ne remplissaient pas toutes leurs prérogatives. C’est pourquoi, le patronat les a remplacés. Mais, aujourd’hui, puisque les Chambres essayent de reprendre leurs prérogatives, essayent de travailler, je pense que c’est de l’intérêt du patronat, des organisations et de l’Etat d’accompagner cette dynamique ; parce qu’eux-mêmes sont censés diriger les Chambres dans le futur. N’importe quel chef d’organisation représentative peut gagner les élections de représentativité du secteur privé en faisant inscrire ses membres. Tel est notre baromètre. Donc, c’est seulement la personne qui gagne les élections qui peut dire que je représente le secteur privé. Aujourd’hui, si vous refusez de participer aux élections, vous refusez d’inscrire vos membres, vous n’essayez pas de les impliquer, et que demain vous ne vous retrouvez pas dans la liste des représentants du secteur privé, vous ne devez pas vous plaindre. Le coup sera déjà parti. Donc, en Afrique le débat ne se pose pas partout ; ça se pose un peu en Côte d’Ivoire. Mais dans ce pays, la Chambre et le Patronat jouent leur rôle et travaillent ensemble. En Côte d’Ivoire, l’actuel ministre du Commerce était le Président de la Chambre de commerce. La définition est très claire. Si vous partez à l’UEMOA, en dehors du dialogue sur le travail, l’essentiel des discussions tourne autour des Chambres de commerce. Présentement, le Sénégal dirige la délégation sous régionale qui est habilitée à parler au nom des opérateurs économiques au niveau de l’UEMOA. Cette délégation regroupe des organisations professionnelles, des organisations de banques, entre autres.
La Chambre de commerce fait partie de l’une des plus vieilles institutions du monde. Dans les pays occidentaux et autres pays développés, l’Etat confie de grands projets structurels aux Chambres de commerce ; ce qui n’est pas le cas en Afrique. Qu’est ce qui explique cela ?
Du temps du colon, le bâtiment de la Chambre de commerce à Dakar avait un pouvoir aussi puissant que celui de l’Etat. La Chambre a construit le port de Dakar et celui de Ziguinchor. Après notre accession à l’indépendance, pendant qu’on courait derrière les postes, les Français, eux, avaient une mainmise sur la Chambre de commerce afin de conserver le pouvoir économique. En 1970, ils sont partis. Et nous, nous n’avons pas su garder le cap et maintenir la même dynamique. Mais, actuellement, nous sommes dans une phase de redynamisation ; et c’est ce que la dernière étude de l’ANSD démontre. Aujourd’hui, les chambres consulaires arrivent en tête au niveau de toutes les structures d’appui. On dit qu’on ne progresse pas ; mais je dis que c’est tout à fait le contraire. Peut-être que nous ne communiquons pas trop. Mais les Chambres restent leaders en matière d’appui, de représentativité et de présence au niveau de l’espace économique sur l’ensemble du territoire.
Avec la mise en place de Cape Sénégal, quels appuis attendez-vous de la part de l’Etat et des autres organisations patronales pour réhabiliter la Chambre de commerce ?
L’appui que j’attends, je l’ai déjà dit, c’est celui des organisations. J’attends d’elles leur engagement à bien mettre en valeur leur organisation ; mais elles doivent surtout bien mettre en évidence l’organe suprême qui est la Chambre de commerce. (…)
Donc, le fait de faire partie de n’importe quelle organisation ne vous empêche pas de rehausser votre organisation de base ; que cela soit patronat ou toute autre organisation professionnelle. Mais, en même temps, il faut accepter et utiliser les dispositifs, appuis et la crédibilité que la Chambre peut nous offrir.
Du côté de l’Etat, j’estime que l’autorité étatique a plus intérêt à pousser les opérateurs et le patronat à se regrouper afin qu’ils lui servent d’interlocuteur unique. Et, là, je ne fais que répéter les propos du président de la République qui disait que normalement les Chambres de commerce doivent être un endroit privilégié des entreprises qu’elles soient petites, grandes ou moyennes. Les lois et la réglementation aussi ont bien défini les termes. Maintenant, c’est à nous de l’incarner. Comme on dit, la responsabilité, on ne la donne pas, on la prend. Et en qui me concerne, je suis décidé à prendre toutes mes responsabilités, en collaboration avec les autres présidents. Mais, on n’empêchera pas aux autres de dire que nous sommes les représentants d’une autre organisation. Mais de grâce, la représentation du secteur privé doit être laissée aux acteurs qui ont été élus.
Ces pratiques ne favorisent-elles pas la faiblesse du secteur privé ?
Quand des gens minimisent le secteur privé aujourd’hui, c’est à cause de la faiblesse de sa représentativité. Quelle que soit la personne élue, si vous n’avez pas de personnes derrière vous, et que vous n’êtes bien représenté, vous ne vous ferez pas respecter. Mais quelle que soit notre force et notre capacité, si les représentants sont toujours les mêmes, et qu’il n’y a pas de changement ou du sang neuf, la conséquence est que, même l’Etat ne va pas nous respecter. Cela pourrait même créer des conflits de générations, dus aux nouvelles visions des jeunes. Donc, le plus important est que le Sénégal se réveille en ce sens, et qu’on fasse ce que les autres pays ont fait. L’exemple de la Gambie est patent. Depuis que je suis Président de Chambre de commerce, il y a deux collègues Présidents qui sont passés… Aujourd’hui, je souhaite qu’on tienne les élections au Sénégal ; et ça c’est le rôle de l’Etat qui doit agir afin que les jeunes prennent la relève.
Justement, où en êtes-vous avec ces élections-là ?
C’est le rôle de l’Etat, plus précisément le ministre du Commerce, qui doit définir le calendrier des élections. Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott a annoncé le secteur privé a participé à hauteur de 20 milliards au Fonds Force Covid-19 en l’espace de moins de 45 jours, cela constitue une force…
Je dis que si on évalue réellement la contribution du secteur privé, cela peut dépasser les 100 milliards. Comment ?
Tous les acteurs que vous voyez dans le secteur informel ont participé dans leur village par les transferts d’argent et autres. Si tout cela était comptabilisé, on ne parlerait pas d’un secteur privé qui n’est pas fort. Mais bon, comme on dit, ce sont les participations formelles ; et c’est ce qui tape à l’œil. Moi, je n’ai donné que 20 millions dans le Fonds Force Covid-19. Mais, aujourd’hui, par rapport à tout ce que j’ai fait, ma contribution dépasse les 100 millions.
Le président Sall a fait une sortie pour annoncer une série de décisions et d’ordonnances. Que vous inspire son discours ?
Vous savez, le Président a la responsabilité de gérer les Sénégalais. Aujourd’hui, s’il sent que dans le secteur privé, les emplois sont menacés, c’est normal qu’il prenne une ordonnance pour imposer aux entreprises de ne pas licencier. De son côté, l’Etat paye les agents de l’administration à 100%. Je suis entièrement d’accord avec le président, et je pense qu’il a proposé un bon dispositif. Le CCBM aussi a organisé une réunion avec l’ensemble du personnel, et on a pris l’engagement de payer à 100%, à l’image de ce que fait l’Etat jusqu’au mois de juin. Ainsi, avec cette mesure, le personnel est motivé ; et c’est vrai qu’on ne travaille pas comme en temps normal. On est vraiment impacté par la crise, mais on essaye de gérer, parce que quand l’entreprise a besoin du personnel, il répond présent. Aujourd’hui, c’est le personnel qui a besoin de l’entreprise, et nous devons répondre présent. Concernant les banques, cela aurait été mieux si l’Etat trouvait d’autres mécanismes. Le choix de faire des crédits aux entreprises, qui seront remboursés, et destinés uniquement à payer des salaires, n’est pas le meilleur ; même si l’Etat s’engage à garantir 20% à 50% pour que la banque accepte les dossiers de prêt, j’estime que cela ne fera pas l’affaire. Si jamais la banque rejette les dossiers, l’entreprise peut se dire être incapable de payer ses salaires, et parallèlement ne pas pouvoir licencier. Donc, l’Etat doit prévoir des mécanismes qui vont régler toutes ces failles. Si vous passez par la banque et que l’Etat vous garantisse 20%, cela veut dire que la banque va vous demander de garantir les 80% restant ; et les banques ne demandent que des garanties hypothécaires. (…) Aujourd’hui, je ne vois pas le motif pour lequel une entreprise devrait contracter ce crédit ; et je ne vois non plus pourquoi la banque devrait accepter de prêter cet argent. Les mécanismes par rapport à la politique de la Caisse de Sécurité Sociale et de l’IPRES doivent aussi être mis en place.
Il y a aussi le rôle du secteur privé. C’est le secteur qui est majoritaire dans le Conseil d’administration, et j’attends ces propositions de la part de nos amis opérateurs du Patronat.
Quelles sont les propositions de la Chambre à l’Etat pour une bonne gestion de la crise ?
Face à cette crise, si on peut sauver la masse salariale, il faudrait le faire ; et on peut trouver des moyens avec la Caisse de Sécurité Sociale (CSS). Il faut prouver aux entreprises qui n’ont pas régularisé leurs employés prestataires que la Caisse de Sécurité Sociale est importante, en ce sens qu’il sécurise leurs employés et accompagne les entreprises en temps de crise. Je pense qu’on ne doit pas rater cette occasion. Si on ne la ratez pas, les entreprises comprendront l’importance de la Caisse de Sécurité Sociale. C’est important que les Sénégalais le sachent. C’est rare de voir des personnes qui prévoient leurs retraites dans le secteur privé. Ils se disent souvent qu’il n’y a que l’administration qui est assez organisée pour le faire. La deuxième chose, c’est par rapport aux fonds qui ont été déployés. C’est bien que la première vague soit consacrée aux vivres, mais la deuxième vague doit rentrer dans le cadre de l’investissement massif dans les régions, comme le fait la Direction de l’Entreprenariat Rapide (DER). Il ne faut pas destiner ces investissements à Dakar mais aux régions, au profit de petits projets d’un à deux millions, là où il faut. Il ne faut pas privilégier une production pour exporter. Produisons pour consommer ; protégeons les industries ; protégeons les petits producteurs locaux, les petits transformateurs de jus ; et poussons les grandes entreprises qui importaient à aller vers l’industrie pour pouvoir elles-mêmes produire.
Sur le plan économique, quel enseignement tirez-vous de cette crise ?
La pandémie peut nous permettre d’avoir jusqu’à 10 à 12% de croissance. Je reste très optimiste. Je ne dis pas que je ne suis pas d’accord. Mais, je ne suis pas d’avis avec ceux qui montrent au président qu’on va chuter, en termes de croissance. Si, aujourd’hui, on change d’orientation et qu’on apprend à compter sur nous et nos croyances religieuses, nos compétences médicales, économiques et politiques, on peut s’en sortir la tête haute.
Vous avez suivi le discours du président… Que répondez-vous à ses détracteurs qui disent qu’il a fait un choix économique au détriment du choix sanitaire ?
Toutes ces personnes qui disent cela, ont un salaire ou des revenus garantis. Mais la personne qui n’a pas de revenus qui ne compte que sur elle-même pour gagner sa vie ne dira pas cela. Mais le plus important, c’est de ne pas s’engager sur un chemin suicidaire. Maintenant, chacun doit prendre ses responsabilités ; qu’on soit responsable de notre santé. Et sur ce point, tout le monde sait ce qu’il doit faire. Même les marabouts qui réclament l’ouverture des mosquées connaissent bien leur responsabilité face à cette crise. La propreté fait partie des bases de l’Islam comme l’a dit le Prophète (Psl). Dans les marchés aussi, les commerçants sont conscients de ce qui les attend. Donc, il faut engager la responsabilité individuelle et collective de toutes les parties prises.
Que peut-on savoir de vos échanges avec vos collègues présidents des Chambres de commerce de l’Uemoa, tenus le 28 avril dernier, via une visioconférence ?
Ce que je dis dans mon pays est aussi valable pour eux. Parce que l’Uemoa ne fait pas de commerce inter-régional. Mais le plus important, c’est que l’Uemoa soit beaucoup plus économique que politique. Certes on l’a appelé Union économique et monétaire de l’Ouest africaine. Mais, au regard des débats qui s’y déroulent, ça ressemble beaucoup organisation politique. Aujourd’hui, ils sont tous d’accord que c’est le bon moment pour que le commerce interrégional se développe ; et pour cela, il faut d’abord que le commerce interne se développe au niveau de chaque pays. Il y a des mangues qui pourrissent à Ziguinchor, peut-être qu’on gagnerait plus à faire acheminer ces mangues à Dakar ou à Saint-Louis. Donc, les ministres du Commerce doivent s’investir pour qu’on ait une autosuffisance en production. L’autosuffisance n’est pas qu’alimentaire. La production en tissus, c’est 350 milliards par an ; soit trois fois la consommation du riz. C’est dire que nous devons opter pour une autosuffisance dans tous les domaines.
SEPT AFRIQUE GROUPE / MAG HEBDO