Mort de Hiba Thiam : Dame Amar et Cie échappent aux chambres criminelles
La boucle est bouclée dans l’affaire Hiba Thiam. Le juge d’instruction du 8ème cabinet, qui a clôturé son enquête il y a quelques semaines, vient de rendre une ordonnance de renvoi. Dame Amar, Alya Bakhour, Jacqueline Fatima et Cie sont renvoyés en police correctionnelle. L’affaire garde ainsi l’aspect correctionnel et échappe donc à la criminalisation.
Après 5 mois d’instruction, le juge du 8ème cabinet a rendu son verdict, si l’on peut l’appeler ainsi. Le juge Mamadou Seck, qui a clôturé son enquête depuis quelques semaines, vient de rendre une ordonnance de renvoi. Le magistrat instructeur a en effet trouvé des charges suffisantes contre Dame Amar, Alya Bakhour, Jacqueline Fatima et Cie pour les renvoyer en jugement devant le juge correctionnel.
C’est dire que si certains, du côté de la défense, craignaient que le juge dans son ordonnance définitive ne donne à l’affaire un aspect criminel, ils peuvent pousser un ouf de soulagement. Les dés sont maintenant jetés, le fils de feu Ameth Amar et ses coinculpés vont répondre devant le juge correctionnel pour des faits de non-assistance à personne en danger, violation de la loi sur le couvre-feu etc.
Les clients râlent
Seulement, ce renvoi en police correctionnelle a suscité le courroux des avocats de la défense. Car, l’ordonnance est tombée au moment où les recours pour la liberté provisoire sont pendants devant la Chambre d’accusation. D’ailleurs, les dossiers, évoqués jeudi dernier, ont été joints, avant d’être renvoyés au 24 septembre prochain. C’est donc dans ces circonstances que le magistrat instructeur a renvoyé l’affaire. L’autre grief porté au juge d’instruction, c’est, selon la défense, le fait que les avocats ont été avisés par leurs clients.
Quoi qu’il en soit, Dame Amar et Cie devront aller en procès et ce sera au juge de trancher sur leur culpabilité. Mais, pour l’heure, le combat est au niveau de la Chambre d’accusation et ils espèrent convaincre les juges d‘appel pour obtenir la liberté provisoire.
Pour rappel, c’est le 9 avril dernier que Dame Amar et Cie ont été inculpés suite à la mort de Hiba Thiam par overdose. Ils avaient tous transgressé la loi en se rendant dans un appartement aux Almadies où ils avaient organisé une petite fête entre amis. Ce, en plein Covid et en plein couvre-feu.
Malheureusement, Hiba Thiam y perdra la vie. L’enquête a conclu que plusieurs d’entre eux avaient fait usage de drogue. Pire, Dame Amar et Cie n’avaient pas porté secours à Hiba Thiam au moment où elle agonisait, à l’exception de Louty Bâ sous contrôle judiciaire.
Des accusations réfutées plus tard par le fils du défunt Ameth Amar et ses amis qui seront néanmoins poursuivis pour association de malfaiteurs, non-assistance à personne en danger et violation de la loi sur le couvre-feu. De son côté, l’agent de police Lamine Diédhiou est poursuivi pour avoir aidé les amis à se rendre à la soirée. Ce dernier risque d’ailleurs gros dans cette affaire.