Migrations

Émigration clandestine : « quand vous n’avez plus d’espoir, vous n’avez plus d’oreille pour écouter »

Mamadou Diop Decroix
Mamadou Diop Decroix

Invité à la matinale d’ITV, le parlementaire, Mamadou Diop Decroix s’est prononcé sur le phénomène de l’émigration clandestine. Selon lui, c’est un phénomène qui a existé depuis quelques années mais qui a, aujourd’hui, une ampleur inquiétante.

« C’est une tragédie nationale. Ce phénomène a emporté plus de sénégalais que la pandémie du coronavirus. Donc, c’est préoccupant et sérieux », a relevé Mamadou DIOP Decroix. Il indique que les causes de ce phénomène sont liées à la paupérisation de la population et l’absence de d’espoir de la jeunesse. « Quand vous n’avez plus d’espoir, vous n’avez plus d’oreille pour écouter. C’est cette absence d’espoir et d’espérance qui posent problème », dit-il.

Même si certains refusent de l’admettre, Mamadou Diop Decroix pense que ce phénomène de l’émigration clandestine est accentué par la rareté des poissons sur les côtes sénégalaises. A son avis, comme la pêche ne rapporte plus, les jeunes prennent le large à la recherche d’une vie meilleure.

« Nos côtes n’ont pas de poissons parce qu’on ne s’en occupe pas. Il y a de très mauvaises politiques. Les licences de pêche sont vendues, il y a de la corruption. Donc, forcément, les jeunes, quand la mer ne leur rapporte plus rien, ils prennent la mer pour partir. C’est la force vive du pays qui part », regrette-t-il.

Pour lui, le Gouvernement ne s’occupe pas du phénomène. Et, prévient-t-il, tant que l’économie du pays n’est pas sur les rails, on ne le réglera pas. Donnant des pistes de solutions pour stopper ce voyage suicidaire des jeunes.

« Il faut réhabiliter l’agriculture pour régler le problème de la faim et de la malnutrition, le problème de l’exportation pour réduire la balance commerciale. Nous importons plus de 200 milliards de francs CFA de riz tous les ans. L’année dernière nous avons importé en produits alimentaires 600 milliards FCFA. Si tout cet argent était resté au Sénégal les jeunes ne prendraient pas la mer. Donc, les politiques qui sont développées ne sont pas des politiques destinées à régler les problèmes des sénégalais », a expliqué le parlementaire.

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