Serigne Mboup : « le Sénégal dépense 500 milliards dans l’importation de produits textiles chaque année »
Le président de la principale chambre consulaire a déploré ce samedi le recul de l’industrie textile au Sénégal. Selon lui cette situation participe au déséquilibre de notre balance de paiement avec 500 milliards dépensés annuellement pour l’importation de produits textiles.
Le patron des chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal était ce week-end dans la région de Kaolack .
Sergine Mboup qui préside par ailleurs l’institution consulaire de la région était sur le terrain pour s’enquérir des difficultés que rencontrent les acteurs économiques dans ce contexte de Covid 19.
La délégation s’est rendue notamment dans la zone industrielle de Kahone où est implanté l’un des fleurons de l’industrie textile du Sénégal : Domitexka. Ce complexe inauguré en 1989 par l’ancien président Abdou Diouf n’est plus l’ombre de cette infrastructure industrielle qui faisait de Kaolack la capitale du textile africain.
Aujourd’hui l’unité reprise par le groupe CCBM essaie de survivre à la crise structurelle qui affecte l’industrie textile africaine. Depuis 2012 une centaine de travailleurs tous des nationaux sans soutien de l’Etat s’évertuent à ranimer la flamme du textile made in Sénégal .
« les activities du complexe étaient à l’arrêt depuis 2002 , par la suite beaucoup de repreneurs se sont succédé au chevet de l’entreprise. Ce n’est qu’en 2012 que les travailleurs ont fait appel au président Serigne Mboup pour la relance de l’usine. Aujourd’hui même si tous les ateliers ne sont pas réouverte nous parvenons à nous en sortir avec des commandes venant des pays limitrophes notamment la Mauritanie , alors que le marché intérieur nous est fermé avec la concurrence des pays asiatiques » a indiqué le directeur de l’unité industrielle Babacar Mbaye en marge de la visite de la délégation consulaire.
Une compétitivité mise à mal à la fois par les produits textile chinois et la friperie venue d’Europe alors que la demande nationale est très fort.
Un paradoxe souligné par le patron de la CCIAK. « Chaque année 500 milliards sont dépensés pour l’importation de produits textiles au Sénégal ce qui pèse lourdement sur notre balance de paiement. Alors que l’expertise locale est là et l’esprit créatif des sénégalais.
L’industrie textile est fortement utilisatrice de main d’œuvre sans compter des dizaines de milliers de tailleurs qui se recrutent à chaque coin de rue.
Il suffisait que l’Etat soutienne le secteur par la garantie de commandes publique comme ça se fait en Europe ou aux USA pour voir le bout du tunnel » a plaidé Serigne Mboup.
Une analyse partagée par Alioune Sylla Khouma, ancien directeur du marketing et du dévellopement de l’APIX qui plaide pour un soutien public massif de l’industrie textile nationale qui en plus de l’expertise technique dispose d’infrastructures uniques en Afrique au
sud du Sahara .
Pour rappel la délégation consulaire régionale a initié une tournée de 48 h samedi et dimanche qui a permis d’échanger avec des acteurs économiques et industriels de Kaolack.
Abdoulaye Diallo (klinfos)