États Unis : les auteurs de l’incendie criminel contre la famille Diol à Denver arrêtés
Plus de six mois après l’horrible incendie criminel qui a couté la vie à toute une famille sénégalaise à Denver, la capitale de l’État du Colorado, aux Etats-Unis, la police de la ville a arrêté trois personnes. Animant hier une conférence de presse, le chef de la police Paul Pazen a dit aux journalistes que les personnes arrêtées sont trois mineurs. Les deux sont âgés de 16 ans et l’autre a 15 ans. Ils ont été arrêtés hier matin dans le quartier de Jefferson dans la ville de Denver. Ils sont détenus pour plusieurs chefs d’accusation, dont cinq de meurtre au premier degré.
C’était le 5 août dernier qu’une famille originaire du Sénégal a péri dans l’incendie de leur maison dans la ville de Denver. On croyait à un incendie accidentel. Mais quelques jours après les faits, la police de Denver a déclaré qu’il s’agit d’un acte criminel volontaire.
La police avait alors publié une photo montrant trois hommes cagoulés sortant de la maison et qui étaient soupçonnées d’avoir déclenché l’incendie ayant provoqué la mort de Djibril Diol, 29 ans, Adja Diol, 23 ans et leur fille, Khadija 2 ans, ainsi que de la sœur du père, Hassan 25 ans et de sa fille Hawa.
Hier, après plusieurs mois de recherches, la police de Denver a arrêté trois adolescents soupçonnés d’avoir commis ce crime odieux. Les deux sont âgés de 16 ans et l’autre a 15 ans. Selon la presse locale, la bande d’ados a été arrêtée hier matin dans le quartier de Jefferson dans la ville de Denver.
Les trois mineurs font face aux accusations de meurtre au premier degré ; de tentative criminelle de meurtre au premier degré ; de voies de fait au premier degré ; de cambriolage au premier degré ; de cambriolage au deuxième degré ; d’incendie criminel au premier degré et d’incendie criminel au quatrième degré.
Face aux journalistes, le chef de la police de Denver Paul Pazen a déclaré qu’il ne s’agit pas d’un crime motivé par des préjugés. Il y avait des inquiétudes dans la communauté au sujet de la famille ciblée, dira-t-il.
«Nous sommes attristés mais reconnaissants que les responsables aient été traduits en justice. Dans toute ma carrière je n’ai connu enquête aussi complexe. Au départ, on craignait qu’il s’agisse d’un crime motivé par des préjugés, mais il n’y avait aucune preuve que tel soit le cas», a déclaré Pazen.
Pazen n’a fourni aucun détail sur les motivations de la bande d’adolescents, ajoutant qu’en raison de leurs âges, il ne pouvait fournir certains détails de l’enquête. Il a dit que fournir des détails supplémentaires pourrait compromettre l’affaire.
Il a déclaré que les preuves et les circonstances du crime indiquaient que le crime n’était pas motivé par des préjugés. Des membres de la communauté sénégalaise craignaient que la famille Diol ait été prise pour cible parce que étant une famille musulmane.
Poursuivant, le policier a noté que cette affaire est l’une des enquêtes les plus complexes qu’il ait vues dans sa carrière. «Arrêter ceux qui ont commis ce crime était l’une des principales priorités de l’ensemble du département de la sécurité», a déclaré Pazen.
A son tour, le maire de Denver Michael Hancock a déclaré que c’est la première fois qu’il se présente à une conférence de presse de la police pour une arrestation. Il a dit que cette affaire est l’un des crimes les plus odieux qu’il ait vus, remerciant l’unité des homicides de police de Denver pour avoir aidé à résoudre le crime et présentant ses condoléances à la famille Diol, à communauté sénégalaise.
Porte-parole de la famille Diol, Papa Dia a remercié les populations du Colorado qui ont soutenu la communauté sénégalaise après l’incendie. «Nous savons que ces arrestations ne vont pas ramener ces belles personnes», se désole Papa Dia, invitant les gens à s’aimer et à ne pas laisser ce crime définir l’État ou le pays. Avant d’ajouter que même si c’est un soulagement, il y a encore des inquiétudes concernant le crime. «Nous ne savons toujours pas le pourquoi. Nous devons toujours protéger l’enquête pour savoir toute la vérité.»
Sidy Djimby NDAO Pour Les Échos