Espagne : expulsion d’un imam sénégalais de 43 ans accusé de djihadisme et d’incitation à l’islamisme radical
Un Sénégalais de 43 ans basé en Espagne a été expulsé d’Espagne pour « incitation à l’islamisme radical » selon les autorités espagnoles. Cet ancien imam d’une mosquée dans la ville de Calahorra, située dans le nord de l’Espagne a été renvoyé vers Dakar le 20 février dernier. Le Sénégalais dont le nom n’a pas été dévoilé aurait également manifesté son soutien à de nombreuses reprises aux moudjahidin guerre syrienne. Selon les autorités espagnoles ce prédicateur de l’idéologie salafiste-wahhabite « représentait un danger réel, actuel et suffisamment grave pour la sécurité nationale ». Son expulsion inclue également une interdiction d’entrer en Espagne.
L’Espagne a procédé samedi à l’expulsion vers Dakar d’un imam Sénégalais accusé d’incitation à l’islamisme radical. Ce Sénégalais qui était imam entre 2010 et 2017 de l’une des mosquées de Calahorra, une commune de Rioja, une province et une communauté autonome située au nord de l’Espagne, est âgé de 43 ans. Il a été expulsé d’Espagne par la police espagnole après son arrestation survenue le 15 février 2021 à Calahorra.
En effet, la Brigade des étrangers et des frontières, en collaboration avec la Brigade d’information a ouvert une enquête pour déterminer si l’activité et le comportement de l’imam constituaient « une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour la sécurité nationale, en raison de son implication dans les postulats de l’islamisme radical, de son soutien au rétablissement de la charia ou loi islamique » , indique la police dans un communiqué de presse dont une copie est parvenu à Les Echos.
À l’arrivée, les enquêteur qui suivaient depuis un certain temps l’imam radicalisé ont conclu que le Sénégalais, « représentait un danger réel, actuel et suffisamment grave pour la sécurité nationale de l’Espagne ». c’est ainsi qu’après avoir pris les mesures juridiques appropriées, que le secrétaire d’État à la sécurité a émis une résolution d’expulsion pour le citoyen sénégalais. Une expulsion imposant également une interdiction d’entrer en Espagne.
Selon la police espagnole, l’imam a défendu la lutte armée pour la défense de l’islam à plusieurs reprises. « En 2014 pendant la guerre syrienne, il a déclaré qu’il a prié pour les moudjahidin à de nombreuses reprises. ». Suffisant pour faire retourner le Sénégalais vers son pays. Et comme pour montrer qu’il représente effectivement un danger, les autorités espagnoles ont sorti le grand jeux pour son expulsion. En effet, l’imam accusé d’incitation à l’islamisme radical a été transféré à l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas, où son expulsion a eu lieu, par des agents de la Brigade des étrangers et des frontières qui l’ont escorté jusqu’à Dakar.
Selon la presse espagnole le Sénégalais est un « djihadiste dangereux » qui résidait entre Calahorra et le Sénégal et était une référence religieuse et un prédicateur de l’idéologie salafiste-wahhabite, en particulier parmi les jeunes. D’ailleurs, il est accusé d’avoir transmis ladite idéologie à bien des jeunes de la cette partie de l’Espagne.
Selon le communiqué, entre 2013 et 2014, le Sénégalais a effectué plusieurs expéditions de collecte dans les mosquées des pays européens, et en 2019, il s’est rendu au Koweït pour obtenir des dons de l’organisation salafiste, Revival of Islamic Heritage Society (Rihs), dans le but de construire un grand centre islamique à Calahorra.
Il faut dire que selon l’agence de renseignement espagnole (Cni), le Koweït a fourni des fonds et une aide aux associations et congrégations islamiques en Espagne par l’intermédiaire de sa filiale de Rihs. L’Espagne accuse ainsi le Koweït de financer dans sur son territoire, des mosquées qui diffusaient une idéologie contraire à l’intégration des musulmans dans la société espagnole et encourageant la haine des non-musulmans.
« Le Rihs est considéré comme la première organisation salafiste structurée au monde à subventionner les activités de l’idéologie salafiste wahhabite, et certains de ses partisans justifient la lutte armée au nom de l’islam. Son but est la mise en place du califat régi par la charia ou la loi islamique, ainsi que la réduction de l’ingérence de l’Occident dans les pays musulmans. Il a été interdit en 2002 au Pakistan et en Afghanistan, pour son soutien aux talibans, et en 2008, j’ai été inclus par le département américain du Trésor dans une liste d’associations qui financent les activités d’Al-Qaïda. Il est considéré, actuellement, comme le plus extrême de tous les courants fondamentalistes de l’islam », accuse les autorités espagnoles dans leur communiqué.