Suspension de sa participation au dialogue politique : le Frn met les acteurs devant le fait
Pas question, pour le Front de résistance national (Frn) d’accepter que les élections se tiennent l’année prochaine. L’opposition, pour prouver son intransigeance, n’a même pas assisté à la réunion du dialogue politique hier. C’est Aldiouma Sow, membre de Pastef et plénipotentiaire du Frn qui a été envoyé pour informer les membres de leur décision de se retirer du dialogue politique. Après avoir délivré l’information, il a claqué la porte.
Sauf si les évaluateurs qui rencontrent aujourd’hui les différents pôles (société civile, non alignés, opposition et pouvoir) en réunion donnent la recette miracle, le dialogue politique est parti pour prendre fin de la pire des manières. Hier, ce ne sont pas tous les plénipotentiaires comme Sagar Diouf Traoré, Saliou Sarr etc. qui étaient de la partie.
C’est Adiouma Sow de Pastef (un seul plénipotentiaire) qui a délivré le message de l’opposition. Et quand il a fini d’informer l’assistance de la décision de l’opposition de suspendre sa participation aux travaux du dialogue jusqu’à nouvel ordre, il est parti. Il a quitté la salle, laissant Mazid Ndiaye et les autres plénipotentiaires continuer leurs travaux. De leur côté, même si la société civile et les non-alignés n’ont pas quitté la salle, leur position n’a pas varié.
Les non-alignés sont pour l’organisation des élections locales en décembre 2021. Et ils l’ont réaffirmé hier. Ils avaient fait une proposition qui consiste à dire que dès l’instant qu’il est prévu quatre mois pour l’évaluation, les délais pouvaient être ramenés à deux mois. Ce, en prenant en considération un certain nombre de délais dans le code électoral.
Pour, par exemple, le dépôt des candidatures de 85 jours ; les non-alignés estiment que si la situation l’exige, la classe politique doit faire un sacrifice en réduisant le délai. «Si ce délai est réduit d’une vingtaine de jours, ça va nous ramener à la première décade de décembre. Donc, permettre l’organisation des élections en décembre. Malheureusement, dans les discussions, certains plénipotentiaires ont souvent des positions un peu crispées. Ils n’ont même pas la sérénité pour analyser et écouter les propositions», regrette notre interlocuteur.
Mais selon nos informations, les crispations peuvent être levées. Une rencontre avec les experts pour l’évaluation est prévue aujourd’hui.
«Certains délais peuvent être raccourcis et sur la base d’éléments fiables, le dialogue politique peut indiquer au gouvernement une date convenable pour toutes les parties. Mais il faudrait d’abord que les uns et les autres soient ouverts aux discussions. Qu’elles ne se focalisent pas sur une période, comme le fait le pouvoir. Il faut accepter ce qui est techniquement possible», a laissé entendre notre interlocuteur, qui ajoute aussi que c’est seul le pouvoir qui est actuellement dans une dynamique de repousser les élections jusqu’en février 2022.