Ousmane Sonko tacle la France : « nous ne sommes plus disposés à être sous la coupe de personne… Soit on est indépendant, soit on ne l’est pas »
Interdit de quitter le territoire sénégalais alors qu’il devait se rendre à Lomé pour participer aux Etats généraux de l’Eco, qui doivent se tenir du 26 au 28 mai, Ousmane Sonko n’a toute de même complétement raté son rendez-vous. Usant de la magie de la technologie et de l’internet, le leader de Pastef-Les Patriotes a pu faire son intervention lors duquel il a tenté de répondre à la question « du FCfa à l’Eco : quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’ouest ». Sonko en a profité pour réitérer sa position sur la « France-Afrique » en disant à qui veut l’entendre que « nous ne sommes plus disposés à être sous la coupe de personne, de qui que ce soit ».
Le colloque international de Lomé sur la future monnaie ouest-africaine communément appelé les états généraux de l’Eco s’est ouvert hier dans la capitale togolaise sans le Sénégalais Ousmane Sonko. Du moins de manière présentielle. En effet, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire de viol présumé s’est vu interdit de sortir du territoire nationale. C’est vendredi dernier, que l’avis a été communiqué à Me Bamba Cissé, membre du pool des avocats du leader de Pastef, qui avait introduit la requête au niveau du juge.
Ainsi, l’opposant au régime du président Macky Sall n’a pas pu faire le déplacement pour ce colloque organisé par la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (Faseg) de l’Université de Lomé. Pourtant, interdit de sortie du territoire national, Ousmane Sonko a finalement participé, ce 26 mai, au Forum des États généraux de l’Eco via l’application Zoom. Au cours de son intervention d’une quarantaine de minutes, le leader du Pastef-Les Patriotes a maintenu ses convictions dans le débat sur l’Eco et le FCFA.
« Nous sommes avec vous à Lomé pour dire que nous ne sommes plus disposés à être sous la coupe de personne, de qui que ce soit. Ce n’est pas de l’orgueil mal placé, c’est de la dignité patriotique, adossé à un examen lucide et documenté des facteurs », a lancé le leader de Pastef. Avant de poursuivre pour ajouter à l’endroit des dirigeants actuels et futurs du continent qu’il n’y pas plusieurs voie pour le continent en ce qui concerne la politique monétaire. « Soit on est indépendant, soit on ne l’est pas. Soit on marche par nous-mêmes, soit on ne mérite pas d’être indépendant », ajoute-t-il, faisant allusion à ce manque de confiance de la France vis-à-vis des états africains utilisant le FCfa quant à leur capacité de bien gérer leur propre monnaie.
Rappelons que le colloque international de Lomé sur la future monnaie ouest-africaine est prévu du 26 au 28 mai à Lomé avec plus de 200 participants. Désigné parmi les orateurs de à l’occasion de cette rencontre, Ousmane Sonko devait faire le déplacement, mais le juge du 2ème cabinet d’instruction a pris, vendredi dernier, une ordonnance pour s’opposer à la sortie du territoire national de l’ancien inspecteur des impôts et des domaines. Ce, au motif que le concerné est placé sous contrôle judiciaire depuis le 8 mars dernier. Ousmane Sonko est accusé de viols et de menaces de mort sur la masseuse Adji Sarr.