G5 Sahel : « le Sénégal doit intégrer le groupe » selon l’Anthropologue Pierre Amath Ba
Le Sénégal doit intégrer le G5 Sahel et même le diriger. C’est la position défendue par l’Anthropologue, expert en intelligence et des systèmes complexes, Pierre Amath Ba.
Analysant la situation qui prévaut au Mali et d’une manière générale dans la sous-région, M. Ba note que le Sénégal ne devrait pas attendre de connaître une situation d’instabilité pour agir. La présence des forces de sécurité du Sénégal devrait être, selon lui, une réalité palpable pour parer à toute éventualité.
« Aujourd’hui, nous devons nous rendre compte que ce qui se passe au Mali peut avoir des répercussions ici. Le Sénégal doit prendre le leadership en termes de lutte contre le terrorisme dans la zone. Dans le G5 Sahel, si on n’a pas intégré le Sénégal, c’est parce que, jusque-là, on ignore le rôle qu’il pourrait jouer sur la stabilité dans la sous-région », a fait savoir M. Ba.
Implication des populations
Le Sénégal est toujours considéré comme un îlot de stabilité dans un océan d’insécurité et d’instabilité ouest africaine. Pour qu’il parvienne à s’en sortir, le directeur de Timbuktu Institut, Bakary Samb exhorte les autorités sénégalaises à accentuer la sensibilisation surtout au niveau des populations vivant dans les zones frontalières.
« Les paradigmes ont changé. Il y a ce que l’on appelle le débordement des épicentres qui doit nous pousser à plus de vigilance. Nous avons encore le temps de développer des politiques préventives, des stratégies de prévention. N’attendons pas d’être dans le temps de l’intervention. Le Sénégal a le temps de prendre les dispositions nécessaires avec une conscience collective de la sécurité qui doit être la préoccupation de toutes les populations », a déclaré Bakary Samb.
L’enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) estime qu’un maillon essentiel dans la lutte contre les terroristes est laissé en rade. Il s’agit de l’implication des populations. « Quelqu’un disait que la sécurité est tellement importante qu’il ne faudrait pas la laisser seulement aux militaires. Mais c’est tout une alliance nationale entre la recherche, le monde de la décision mais également les forces de défense et de sécurité. Mais surtout les populations si seulement ces populations prennent conscience des menaces », renseigne M. Samb.