Insécurité au Sénégal : « il faut une réponse politique » selon Thierno Alassane Sall
Le niveau d’insécurité au Sénégal grimpe de jour en jour avec des agressions les uns plus violents que les autres et des vols de plus en plus rocambolesques qui se soldent parfois par des pertes en vie humaines. Toute cette violence émane, selon Thierno Alassane Sall, du manque d’occupation des jeunes et pour y remédier, il propose d’abord de commencer par réorganiser la répartition des ressources publiques.
L’opération de sécurisation de la gendarmerie de Dakar menée ce dimanche au quartier de Mermoz avec 800 personnes arrêtées, bien que saluée par la quasi-totalité des Sénégalais, ne semble pas être convaincante pour l’ancien ministre de l’Energie, pour résoudre dans le fond la question de l’insécurité au Sénégal.
Thierno Alassane Sall, après avoir constaté l’état préoccupant d’insécurité dans lequel nous vivons, estime que la question ne se réglera pas avec les grandes opérations de communication des forces de l’ordre. Pour le leader du parti République des valeurs, l’insécurité est devenue préoccupante dans notre pays.
«Elle angoisse nos concitoyens qui sont excédés par les agressions et les atteintes aux biens», soutient-il. Ce dernier croit que les causes de la délinquance de masse sont la corruption généralisée et le néo-patrimonialisme. «Le chômage endémique de la jeunesse favorise la criminalité. Mobiliser nos forces de l’ordre dans des campagnes de communication ne résout pas la question de fond. Il faut une réponse politique : s’attaquer, d’abord, à la mauvaise répartition des ressources communes», suggère Thierno Alassane Sall.
«Nous devons rester vigilants face aux crispations identitaires»
Poursuivant, l’ancien ministre de l’Energie pense qu’il faudra aussi «réparer les organes de l’État et de la nation, profondément abîmés par les logiques clientélistes et le népotisme». Sans cela, dit-il, aucune justice n’est possible, aucune démocratie ne peut être pérenne, et la construction républicaine restera inachevée.
Le leader de la République des valeurs met par ailleurs en garde contre les crispations identitaires. «Nous devons rester vigilants face aux crispations identitaires. Ce sont nos concitoyens les plus démunis qui habitent ces nouveaux ghettos. Il faut refuser d’épingler et de stigmatiser les étrangers. Cela peut nourrir des préjugés et un discours de haine», conclut-il.