Opération Ironside : 800 criminels arrêtés dans la plus grande opération d’application de la loi jamais menée au monde
Le Federal Bureau of Investigation (FBI), la police nationale néerlandaise (Politie) et l’autorité de police suédoise (Polisen), en coopération avec la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis et 16 autres pays, ont mené avec le soutien d’Europol l’une des opérations répressives les plus importantes et les plus sophistiquées à ce jour dans la lutte contre les activités criminelles cryptées.
Depuis 2019, le Federal Bureau of Investigation des États-Unis, en étroite coordination avec la police fédérale australienne, a développé de manière stratégique et exploité secrètement une société d’appareils cryptés, appelée ANOM, qui s’est développée pour servir plus de 12 000 appareils cryptés à plus de 300 syndicats criminels opérant dans plus de de 100 pays, y compris le crime organisé italien, les gangs de motards hors-la-loi et les organisations internationales de trafic de drogue.
L’objectif de la nouvelle plate-forme était de cibler les organisations mondiales du crime organisé, du trafic de drogue et du blanchiment d’argent, quel que soit l’endroit où elles opéraient, et d’offrir un appareil crypté doté des fonctionnalités recherchées par les réseaux du crime organisé, telles que l’effacement à distance et les mots de passe sous la contrainte, pour persuader les réseaux criminels de se tourner vers l’appareil.
THREAD: AFP-led Operation IRONSIDE is a long-term, international, covert investigation into serious organised crime and outlaw motorcycle gangs allegedly responsible for large-scale drug importations, drug manufacturing and attempts to kill. pic.twitter.com/wZFQreMpQp
— AFP (@AusFedPolice) June 8, 2021
Le FBI et les 16 autres pays de la coalition internationale, soutenus par Europol et en coordination avec la Drug Enforcement Administration américaine, ont ensuite exploité les renseignements des 27 millions de messages obtenus et les ont examinés pendant 18 mois tandis que les utilisateurs criminels de l’ANOM discutaient de leurs activités criminelles.
Cette opération, connue sous le nom de OTF Greenlight/Trojan Shield, est l’une des opérations d’application de la loi les plus importantes et les plus sophistiquées à ce jour dans la lutte contre les activités criminelles cryptées. Une série d’actions d’application de la loi à grande échelle ont été exécutées ces derniers jours dans 16 pays, entraînant plus de 700 perquisitions domiciliaires, plus de 800 arrestations et la saisie de plus de 8 tonnes de cocaïne, 22 tonnes de cannabis et de résine de cannabis, 2 tonnes de drogues synthétiques (amphétamine et méthamphétamine), 6 tonnes de précurseurs de drogues synthétiques, 250 armes à feu, 55 véhicules de luxe et plus de 48 millions de dollars dans diverses devises et crypto-monnaies mondiales.
We thank @Europol for their partnership in fighting transnational organized crime. #FBI #OpereationTrojanShield #Partnerships
Stay tuned for the final FBI press conference in San Diego, June 8th, at 9:00 a.m. PST. pic.twitter.com/Lc9DSkfkYb
— FBI San Diego (@FBISanDiego) June 8, 2021
D’innombrables opérations de spin-off seront réalisées dans les semaines à venir. L’opération Trojan Shield/Greenlight permettra à Europol d’améliorer encore le tableau des renseignements sur la criminalité organisée affectant l’UE grâce à la qualité des informations recueillies. Cette image améliorée du renseignement soutiendra les efforts continus visant à identifier des cibles criminelles de grande valeur à l’échelle mondiale.
DEMANDE CRIMINELLE DE PLATES-FORMES CRYPTÉES ET RETRAITS ANTÉRIEURS
Les réseaux criminels ont une énorme demande de plateformes de communication cryptées pour faciliter leurs activités criminelles. Cependant, le marché des plateformes cryptées est considéré comme volatile. En juillet 2020, la plateforme cryptée EncroChat a été démantelée par l’Operational Taskforce EMMA (France, Pays-Bas). Cette opération internationale a envoyé des ondes de choc dans la pègre criminelle à travers l’Europe et a été suivie en 2021 d’un autre démontage de même nature : un groupe international d’autorités judiciaires et répressives (Belgique, France, Pays-Bas) a réussi à bloquer l’utilisation ultérieure de communications cryptées en réseaux criminels organisés via l’outil de service de communication Sky ECC (Operational Task Force Limit).
Les deux opérations ont fourni des informations inestimables sur une quantité sans précédent d’informations échangées entre criminels. Après le démantèlement de Sky ECC en mars 2021, de nombreux réseaux du crime organisé ont cherché un remplacement crypté rapide pour une plate-forme de communication qui leur permettrait d’échapper à la détection des forces de l’ordre. Il s’agissait d’un aspect délibéré et stratégique de l’OTF Greenlight / Operation Trojan Shield, qui a entraîné la migration d’une partie de la clientèle criminelle de Sky ECC vers la plate-forme Anom gérée par le FBI.
🚨Operation Trojan Shield delivers a major blow to organised crime worldwide 🚨#Europol supported 🇺🇸 @FBISanDiego @DEAHQ 🇳🇱 @Politie 🇸🇪 @Polisen_Sverige 🇦🇺 @AusFedPolice
🌏+16 countries involved in this international, multi-agency effort: https://t.co/HApkAkr4V3 #TrojanShield pic.twitter.com/hE20AFPcox
— Europol (@Europol) June 8, 2021
RÔLE ET CONTRIBUTION D’EUROPOL
Europol a mis en place une task force opérationnelle (OTF) pour l’opération Trojan Shield / Greenlight et a fourni un soutien opérationnel aux pays participants en agissant comme une plaque tournante du renseignement criminel, en facilitant l’échange d’informations et en se coordonnant avec d’autres enquêtes soutenues par Europol. Au total, 16 pays ont participé à cette OTF et envoyé des représentants à Europol à La Haye, aux Pays-Bas, pour coordonner leurs activités aux niveaux national et international. Le vaste système d’officiers de liaison internationaux d’Europol garantit que les intérêts des services répressifs des États membres de l’UE et des partenaires non membres de l’UE sont représentés au siège d’Europol. Europol a soutenu l’OTF Greenlight / Operation Trojan Shield, qui était dirigée par le FBI américain, la Suède, les Pays-Bas et l’Australie.
Les pays suivants ont participé à la coalition internationale : Australie, Autriche, Canada, Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Hongrie, Lituanie, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Norvège, Suède, Royaume-Uni incl. l’Écosse et les États-Unis.
