Politique

[Tribune] Le 23 juin : une révolution ou une révolte contre la modification du mode d’élection – Par Ndiaga Sylla

Manifestation à Dakar, le 23 juin 2011
Manifestation à Dakar, le 23 juin 2011

Le 23 juin 2011 a été non pas une révolution pour imposer la Refondation mais une révolte contre une supposée dévolution monarchique du pouvoir par le biais de la modification du mode d’élection du Président de la République…

Or, une fois au pouvoir, les principales parties prenantes de ce mouvement ont tourné le dos à leur engagement pour la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales, gages d’une véritable Refondation.

Toutefois, un tri a été opéré lors du référendum. Pendant ce temps, le peuple a été sensibilisé sur des détails. Même la clause sur le mandat n’eut été sécurisée au point que les destinataires ne l’ont toujours pas réceptionné. Le DrCheikh Guèye a bien raison d’affirmer que le 23 juin fut une fausse révolution.

Hélas, les forces vives n’ont pas jusque-là mené ce combat primordial !

En tout état de cause, quelques rares patriotes ont su se faire entendre sans l’échos attendu !

Voilà pourquoi, il y a 7 ans, j’ai décidé de quitter le champ politique pour me retrouver dans la société civile. Mais celle-ci peine encore à imposer la refondation même si elle contribue à la médiation avec quelquefois des revers face au jeu de pouvoir et à l’agenda caché des politiques.

La vraie révolution ne saurait passer par des slogans, non plus elle ne devrait être incarnée par un mouvement hétéroclite avec des objectifs diffus. Elle devra provenir d’une prise de conscience de l’ensemble des segments du Peuple.

La société civile, tout comme les intellectuels engagés, qu’ils soient universitaires ou autres, a un rôle primordial pour proposer une alternative ancrée à nos réalités socio-culturelles.

Oui, il faut changer le système pour instaurer de manière inclusive un nouveau système basé sur nos valeurs fondamentales.

Il est temps que ceux qui incarnent ces mouvements cessent de suivre leurs propres intérêts ou plan de carrière le plus souvent en déphasage avec les aspirations des populations qui souffrent de tous les maux et continuent de vivre une misère grandissante.

Ce système devra être incarné par tout Africain. Sinon, la nouvelle forme de domination serait continuellement subie quel qu’en soit l’auteur : l’Europe, les USA, la Chine, la Turquie, l’Inde et la Russie…

Pendant ce temps, l’Eco vient d’être renvoyé aux calendes grecques sans la moindre réaction, du moins pour l’heure.

Finalement, le 23 juin n’a été ni une révolution ni une révolte mais une une contestation populaire à l’image des événements de mars dernier.

PS: En lieu et place des rassemblements annoncés de part et d’autre, il ne fallait-il pas organiser un colloque pour réfléchir sur le devenir du Sénégal et de l’Afrique après le printemps arabe et le 23 juin…?

Par Ndiaga Sylla, expert électoral

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