Culture

Édito – Au-delà de l’évidence : laissez notre «Tajabon» en paix !

Achoura : la distraction nous éloigne-t-elle de l’essentiel ?
Des jeunes font le tadjabon

Ngir Yalla , au nom du Miséricordieux, Le Tout-Puissant laissez notre Tajabon en paix ! Véritable cri du cœur devant ces tirs groupés de prétendus prêcheurs-détracteurs de cette tradition séculaire, survivance de pratiques ancestrales, legs des anciens et fondatrice de cohésion sociale, d’une nation qui se fond et s’imbrique traduisant et raffermissant notre fameuse devise : « un peuple, un but ,une foi ».Comment une telle opportunité et une telle symbolique peut-elle s’attirer les foudres de prédicateurs de la 25 ème heure jusqu’à déclarer une fatwa contre notre Tajabon national.

National oui ,car telle une colonne vertébrale, le « WOLEY » est scandé partout dans le pays et est logé au niveau du panthéon des us et coutumes énormes de ce beau pays et nous rappelle ce qui nous unit n’en déplaise à ces barbus qui peuplent la TV et la FM et convoquant la Charia pour des rapprochements et des interdictions.

Qu’est-ce que notre Tajabon ? Le prétexte, c’est la Achoura,le nouvel an musulman même si 10éme jour : Occasion donc naturelle de rendre grâce et d‘émettre vœux et prières sur fond culturel à la couleur locale mais vite gâchée et noircie par ces mollahs et ayatollahs du SUNUGAL. Profitant de la crise, il est même entendu de déconseiller le couscous –tajabon ! Tajabone ne serait plus sans ce couscous dans un pays où le mil est céréale reine avec cette floraison de mets induits et vous pensez que nos illustres anciens et érudits n’auraient pas corrigé si le « cere »… !

Mais au gré des saisons et du fait des évolutions médico-scientifiques ( à ne pas nier !),des interdits fusent de partout avec nos profs-experts en nutrition et diététique pour un enterrement du couscous-tajabon qui ne peut être ordinaire en raison de la Achoura(jour de l’an). Le relais des pourfendeurs avec les prêcheurs en quête de nouveautés ou d’adeptes s’attaquant aux tenues carnavalesques la nuit après le « cere » : Et pourtant que d’intelligence ! Après ce repas gargantuesque , gras, huilé et coloré, (nutritionnistes de tous …unissez-vous !), le conseil ce sont les 100m de marche pour une meilleure digestion : Conseil pas d’aujourd’hui donc et que traduit parfaitement le tajabon nocturne pour faire santé avec cette vaste randonnée pédestre, sonnante et bruyante.

Et vous y ajoutez les déguisements de carnaval : garçons et filles, grands et petits dans une parfaite symbiose de frères et de sœurs, de parents et proches, de voisins et amis, jubilant ensemble, notre touche locale pour des déclenchements de joie et d’allégresse dans une forte ferveur familiale, le Tajabon tel que célébré et annuellement dans notre pays n’a pas d’égal et est à fortifier. De vastes moments de partage avec toute cette charité développée tout au long de la nuit et le reçu converti en plat commun le lendemain ou à un autre jour, autres séquences de brassage pour des rappels dans l’hilarité de bons moments consolidant davantage les liens de la communauté.

C’est cela qu’on veut nous priver mais peine perdue, des formes de résistance et de survivance resteront toujours (retour dans votre royaume d’enfance : Qui n’a pas tajaboné ?!) en dépit des plongeons dans la charia pour amalgamer et impressionner mais Dieu est là pour tout le monde et combien de traditions accompagnent l’Islam et participent à son ancrage interne et intime. Et même au berceau de l’Islam (Arabie et Proche Orient), certains us sont tolérés et sont vécus intensément lors de cette Achoura (Karbala ) jusqu’au sang avec force gestuelles que nous ignorons ici sous les tropiques.

Laissez notre Tajabon en paix Ngir Yalla ! C’est l’un de nos patrimoines religio-culturels à sauvegarder, une identité à pérenniser et à institutionnaliser, sorte de cotisation pour être présent au banquet du donner et du savoir en dépit de déviations notées mais très marginales pour des conclusions hâtives et englobantes allant dans le sens de diaboliser pour terrasser ce Tajabon.

Cette année, pandémie oblige, le Tajabon…national sera forcément « virussé » par Covid avec des célébrations en berne à tous points de vue.

A bon entendeur, salut !

NESE

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