Politique

Gestion catastrophique des inondations : Pastef déplore le laxisme déconcertant du régime

Gestion catastrophique des inondations : Pastef déplore le laxisme déconcertant du régime
Des leaders du Moncap du Pastef

Le Mouvement national des Cadres Patriotes (MONCAP), dans une note parvenue à Senego, dit avoir constaté, avec une grande désolation, la récurrence du phénomène des inondations au Sénégal, particulièrement à Dakar et sa banlieue. Non sans déplorer, “comme il est de coutume, que les citoyens continuent à subir les conséquences de l’incompétence et de l’irresponsabilité du régime de Macky SALL“.

Les “Patriotes” ont, par ailleurs proposé des stratégies de gestion, prenant en compte, à la fois des mesures à court, moyen et long terme.

Texte in extenso :

Les précipitations enregistrées ces derniers jours au Sénégal ont causé des dégâts énormes dans beaucoup de localités : des routes coupées, des quartiers entiers sous les eaux et de la souffrance de populations piégées et laissées à elles-mêmes face à la furie des eaux.

PASTEF-LES PATRIOTES, par la voix du MONCAP tient, dans ces moments de douleur et de désespoir, à manifester toute sa solidarité et sa compassion aux victimes des inondations. Le Mouvement national des Cadres Patriotes déplore encore une fois, comme il est de coutume, que les citoyens continuent à subir les conséquences de l’incompétence et de l’irresponsabilité du régime de Macky SALL. Un régime d’un laxisme déconcertant, caractérisé par l’art du mensonge, la manipulation, la démagogie et les mauvais choix politiques aux conséquences dommageables pour les populations.

LES INONDATIONS : RÉSULTAT DE MAUVAIS CHOIX POLITIQUES PERSISTANTS

Après près d’une décennie passée au pouvoir, le constat unanime est que Macky SALL et son régime sont incapables de trouver des solutions au problème toujours lancinant des inondations. Les images désolantes des populations désemparées et piégées par les eaux de pluies sont l’illustration la plus parfaite de l’échec, mais aussi des promesses sans lendemain d’un régime aux abois.

Faut-il rappeler que le Gouvernement du Sénégal a adopté le 18 septembre 2012 le Programme Décennal de Lutte contre les Inondations (PDLI) pour un budget prévisionnel de 766,988 milliards de FCFA ? Selon le rapport de la mission d’information parlementaire 2020 sur la mise en œuvre de ce programme, un montant de 511,231 milliards de francs CFA est déjà dépensé, soit 66.65% de taux d’exécution du budget prévisionnel. Cependant, ce taux d’exécution financière ne traduit pas les réalités sur le terrain en termes de baisse des risques liés aux inondations.

Déjà en 2016, le Président Macky SALL, comme à ses habitudes, avait annoncé la fin des inondations, alors que le même rapport de la mission d’information parlementaire nous révèle quatre ans après que le volet restructuration urbaine et relogement n’était qu’à 11.76 % de taux d’exécution. Mieux, il avait vendu à la population de Keur Massar la solution démagogique de la départementalisation de cette commune comme réponse à l’épineuse question des inondations : une fausse et farfelue solution face à un vrai problème. Cela révèle le niveau d’incompétence et la mauvaise appréciation des enjeux liés à la question des inondations au plus haut sommet de l’Etat.

Un laxisme sans précédent sur l’entretien des réseaux d’assainissement est noté. Les réseaux de drainage des eaux ne sont pas entretenues et ne sont pas aux normes de façon à mettre fin aux solutions de bricolage comme nous le constatons pratiquement dans tous les sites inondés. Nous remarquons avec peine, l’absence de vision stratégique en matière d’aménagement urbain et d’assainissement ainsi que le déficit de mise en place d’outils de planification opérationnelle permettant de garantir une prise en charge globale et systémique des défis urbains.

Nous observons aussi un non-respect caractérisé des exigences environnementales et sociales au moment de la réalisation d’ouvrages et d’infrastructures d’envergure qui perturbe l’organisation spatiale et les bassins versants, dont les impacts sur les quartiers riverains sont énormes. Nous déplorons également l’absence d’une territorialisation des politiques et des moyens de gestion
des problématiques d’hydraulique et d’assainissement, et particulièrement de prévention d’inondation.

La mauvaise gouvernance financière, qui est le label du régime de Macky SALL, n’épargne pas un secteur aussi sensible que l’assainissement et la gestion des inondations. Nous rappelons à Monsieur Oumar GUEYE, un habitué des affirmations gratuites et ridicules, que l’ampleur des ressources financières du PDLI n’autorise aucune explication tirée par les cheveux et qui pointerait du doigt un défaut de calibrage. Cette explication loufoque et malhonnête est une insulte à la qualité des ressources humaines dont dispose notre pays.

La responsabilité devrait lui commander, devant la gravité d’une telle affirmation, d’annoncer une enquête pour situer les responsabilités. Par ailleurs, créer un faux parallélisme entre les inondations à Dakar et celles qu’a subi récemment l’Allemagne est une honteuse opération de manipulation qui en dit beaucoup sur le niveau de ridicule atteint par ce ministre qui aime se vautrer dans le mensonge pour défendre l’indéfendable.

La vision très limitée du Président Macky SALL qui ne dépasse pas Diamniadio nous enferme dans Dakar et sa banlieue sans aucune forme de prise en charge des fléaux que cela engendre (surpopulation, insécurité, habitat spontané, inondation, chômage, problème d’accès à l’eau potable…), avec un manque criard d’infrastructures d’accueil et d’assainissement, sans compter le tâtonnement et le flou autour de la gestion de l’habitat et du cadre de vie. Nous constatons avec amertume l’absence d’une réelle politique d’urbanisation dont les conséquences en termes de dégradation du cadre de vie, de manque d’infrastructures et d’équipements sociaux de base rendent la vie cauchemardesque dans nos villes.

DÉPENSES DE PRESTIGE ET INDIFFÉRENCE DEVANT LA SOUFFRANCE DU PEUPLE

Le MONCAP partage la souffrance des populations frappées depuis des décennies par le fléau des inondations. La vérité c’est que le Président Macky SALL se moque royalement de ce qu’elles
dorment ou mangent sous les eaux. Devant une situation qu’il connaissait déjà avant d’être porté à la magistrature suprême (au regard des postes qu’il a eu à occuper dans les gouvernements successifs), il a préféré se payer un TER à près de 1500 milliards pour lequel il a signé des avenants juste pour l’inaugurer et le garer depuis bientôt 3 ans.

Dans un contexte de COVID 19 dont la gestion par le gouvernement est calamiteuse, nous sommes soucieux des risques sanitaires potentiels que peuvent engendrer la cohabitation des populations avec les eaux stagnantes. Les structures de santé déjà débordées, en manque d’effectifs et de moyens appropriés pour faire face à la pandémie, seraient difficilement capables de répondre à une nouvelle situation sanitaire résultant de la stagnation des eaux pluviales.

Face à la déroute caractérisée de la gestion des finances publiques et malgré un plan de relance dont les résultats sont toujours attendus, nous constatons une mauvaise orientation des priorités du gouvernement. En effet, malgré la situation difficile que traverse le pays, le Président Macky SALL a eu la cruauté de se taper un avion flambant neuf à plus de 60 milliards, un bateau de plaisance à hauteur de 07 milliards, de se promener avec son troupeau électoral à coût de milliards sous le manteau fallacieux d’une tournée économique. Il se permet également de distribuer des honorariats de complaisance à sa caste de reliques politiques.

Ce bilan traduit l’insouciance et l’incompétence de ceux qui nous gouvernent et a fini de nous prouver qu’il ne faut plus attendre d’eux des solutions aux problèmes multiples que vivent les Sénégalais et plus particulièrement les inondations. Hélas !

Face à ces inondations répétitives qui rendent la vie des sénégalais encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà, le régime de Macky SALL nous a habitué au pilotage à vue en réagissant toujours tardivement plutôt que d’anticiper sur les décisions. Une solution définitive à la question des inondations exige une réelle volonté et un courage politique qui font cruellement défaut au Président Macky SALL et à son régime. Elle exige une approche proactive plaçant la planification urbaine et l’aménagement du territoire au cœur de la stratégie de lutte. En effet, au regard des quantités de précipitations à l’origine des inondations actuelles, il est évident que le phénomène ne résulte pas forcément des changements climatiques, souvent évoqués par nos gouvernements pour se justifier ; mais plus d’une mauvaise planification de l’aménagement du territoire.

La gestion des risques d’inondation exige une stratégie globale planifiée prenant en compte à la fois des mesures à court, moyen et long terme.

Mesures à court terme :

– Augmenter l’enveloppe dérisoire du plan ORSEC en ponctionnant sur le budget des institutions clientélistes et budgétivores ;
– Faire l’évaluation des pertes et dommages dans toutes les zones sinistrées ;
– Indemniser toutes les familles sinistrées ;
– Déployer des moyens suffisants pour le pompage des eaux dans les zones inondées ;
– Déplacer certaines familles sinistrées pour les loger dans des sites provisoires, dans les zones où le pompage des eaux ne permettra pas de garantir un cadre de vie adéquat ;
– Faire l’audit du Programme Décennal de Lutte contre les inondations ;
– Évaluer la gestion des plans ORSEC antérieurs ;
– Rationaliser les interventions dans la gestion des inondations, car le secteur enregistre une multitude d’acteurs sans aucune articulation ;

Mesures à moyen et long terme Pour les mesures à moyen terme, il s’agira de :

– Promouvoir une véritable politique d’aménagement du territoire en mettant en œuvre le nouveau Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (PNADT) dont la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable des Territoires (LOADT) est promulguée en janvier 2021 ;
– Mettre la planification urbaine au cœur des politiques publiques afin de garantir aux populations un meilleur cadre de vie ;
– Veillez à faire appliquer les règles d’urbanisme et d’assainissement gage d’un aménagement efficient ;
– Procéder à la restructuration urbaine ;
– Reloger les populations situées dans les zones non aedificandi, en leur proposant des sites bien aménagés, mais en les accompagnant dans l’acquisition de leurs propriétés ;

– Revenir sur une réelle politique d’habitat social en recentrant la SH HLM et la SICAP dans leur véritable mission de production massive d’habitat social ;
– Mettre l’assainissement au centre des priorités urbaines en réalisant de vrais systèmes de drainage des eaux pluviales ;
– Veiller à une bonne analyse des impacts potentiels des projets d’infrastructures ;
– Conduire des audits sur la gestion des impacts environnementaux du TER et de l’Autoroute à péage et particulièrement sur les questions liées au drainage des eaux pluviales des quartiers de la banlieue dakaroise et mettre en œuvre de véritables mesures de mitigation ;

Conscient de la gravité de la situation, le MONCAP invite les sénégalais, en ces moments difficiles, à faire preuve de solidarité et d’apporter leur assistance et leur soutien à nos compatriotes sinistrés. Le MONCAP invite également nos militants, sympathisants et tous les sénégalais sensibles à notre appel, à se joindre à nous pour une mobilisation de soutien aux victimes des inondations.

Face aux menaces sanitaires liées aux inondations, le MONCAP invite la vigilance par la mise en place d’une cellule de veille et de prévention des maladies infectieuses tel que le choléra ou autres…

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