Mali – France : après la sorti de Macron contre Choguel Maïga, la réponse musclée de Bamako à Paris
Le président français était hors de lui. Emmanuel Macron a chargé « lourdement » le premier ministre, coupable d’avoir accusé Paris de lâcher Bamako en « plein vol ».
Dans une sortie fracassante, le chef de l’Etat français n’y est pas allé avec le dos d’une cuillère et a qualifié de « honte » les propos de Choguel Maïga à l’occasion de la 76e Assemblée générale des Nations unies.
« J’ai été choqué. Ces propos sont inadmissibles (…) qu’hier, nous avons présidé l’hommage national au sergent Maxime Blasco (mort au Mali dans un accrochage avec un groupe djihadiste). C’est inadmissible. C’est une honte et ça déshonore qui n’est même pas un gouvernement », s’est lâché le président français qui remet en question la légitimité du gouvernement de transition.
La réponse de Bamako ne s’est pas fait attendre. Sauf qu’en lieu et place de paroles, les autorités maliennes ont posé des actes.
Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a réceptionné à l’aéroport Modibo Keita quatre hélicoptères de type Mi-171.
Selon Sadio Camara, c’est la concrétisation d’un contrat signé en décembre 2020. Il a salué la « fiabilité et le sérieux » du partenaire russe qui « nous a toujours donné satisfaction ». Interviewé par France 24, Choguel Maiga a qualifié l’intervention française au Mali insatisfaisante et qu’il fallait se tourner vers des solutions alternatives.
En plus de ces hélicoptères qui seront mis à la disposition de l’armée de l’air dans la lutte contre les groupes armés terroristes, les russes ont offert des armes et des munitions au Mali. Pas sûr que ça arrange les choses entre Paris et Bamako.
Ce qui n’est pas contre l’intérêt de la Russie et de la compagnie privée militaire Wagner. Le groupe paramilitaire qui n’aurait aucune existence légale serait pourtant en train de recruter son personnel pour le Mali. Le service russe de BBC affirme avoir appris de deux « wagnériens » que le « recrutement se fait parmi une grande variété de spécialistes ».
Le Groupe serait à la recherche d’interprètes, de personnels sanitaires, de cuisiniers, de chauffeurs en plus de toutes les spécialités militaires. Concernant l’âge, la tranche de 23 à 45 ans serait privilégiée alors que des citoyens de la Géorgie et de la Crimée sont déclarés inéligibles. Les réseaux sociaux russes dégoulinent de propagande en faveur de la société privée de sécurité qui fait parler d’elle à cause de ses méthodes peu conventionnelles dans certains pays africains comme la Libye, le Mozambique et dernièrement la Centrafrique.