Cleaning days, embellissement des villes, aménagement paysagers… : Macky chope la «fièvre» de Dubaï
Le séjour à Dubaï a fait des effets au Président Macky Sall. Après son réquisitoire contre l’incivisme et la saleté des rues et villes du Sénégal, il a décidé de joindre l’acte à la parole avec une batterie de mesures pour améliorer le cadre de vie des Sénégalais. Entre aménagement paysager, embellissement et reprise des cleaning days, Macky veut des villes vertes et propres.
Par la magie, la beauté et la propreté de sa ville, Dubaï est devenu le paradis des touristes, le nirvana des investisseurs du monde… mais surtout, le rêve du Président de la République, Macky Sall. Ébloui par cette oasis en terre hostile d’Emirat Arabe, lors de la cérémonie officielle d’ouverture du pavillon du Sénégal à l’expo de Dubaï, le Chef de l’Etat avait fait un réquisitoire de feu contre l’incivisme, la saleté et l’anarchie dans les villes et rues du Sénégal.
Une sortie… «de piste » qui avait créé une vive polémique. Prenant la balle au bond, son ancien chef de cabinet, Moustapha Diakhaté lui rappelle que « l’amenuisement du civisme, la saleté des rues de nos villes, l’occupation anarchique de l’espace urbain sénégalais sont la résultante de plusieurs décennies de laisser-aller et de faillite de l’Etat ».
De retour à Dakar, après un bref crochet en Arabie Saoudite, piqué par la fièvre de Dubaï, le chef de l’Etat a montré sa détermination à joindre l’acte à la parole à travers des décisions « importantes » pour l’amélioration du cadre de vie et la modernisation des villes du Sénégal. En conseil des ministres ce mercredi, il a, en effet, rappelé à son gouvernement « la priorité qu’il accorde à la propreté dans toutes les collectivités territoriales du pays ».
Cleaning Days, une initiative plombée par la politisation
C’est ainsi qu’il a décidé de relancer le projet mort-né, Cleaning days. Ce concept institutionnalisé au lendemain de sa réélection en 2019, a vite été rangé dans les lugubres tiroirs de l’oubli comme bon nombre de slogans d’ailleurs. Plombé par l’absence d’adhésion des populations à cause d’une politisation à outrance et par la Covid-19, ce qui était parti pour être un projet de transformation sociale à l’image des fameux set-setal des années 1990, a fait flop.
Pour la relance, le président de la République, qui, comme tout le monde, a constaté le défaut d’adhésion des populations, veut donner un nouveau souffle de vie au concept en insistant sur « l’implication au premier plan, des collectivités territoriales et des forces vives de la Nation ». Encore faudrait-il d’abord mettre fin à la récupération politique autour de cette initiative.
Modernisation de la gestion des déchets, un chantier titanesque
Toujours dans le sillage de la matérialisation de sa déclaration de Dubaï, le président a aussi signalé « l’urgence d’accentuer la mise en œuvre du Programme de Modernisation de la Gestion des déchets (PROMOGED) ». Lancé en grande pompe le 24 juin 2021, le Promoged est un instrument stratégique d’exécution du programme Sénégal « zéro déchet », dont la finalité est de favoriser la création de meilleures conditions de vie pour les populations sénégalaises, dans un environnement assaini et accueillant, avait-il déclaré.
Doté de ressources conséquentes, le Promoged, selon Macky Sall, « doit intégrer des volets prioritaires « sensibilisation des populations » et appropriation durable de la stratégie nationale de gestion des déchets, par les acteurs de l’écosystème de l’hygiène publique, du nettoiement et de la propreté ». Un chantier titanesque pour la réussite duquel l’Etat, qui a d’ores et déjà du pain sur la planche, est appelé à éduquer les ménages au tri des déchets dans les maisons d’abord, afin de permettre le recyclage et le réemploi de certains objets.
Aménagement paysager, pavage…
Le Chef de l’Etat a également demandé au ministre en charge de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique de poursuivre le projet d’embellissement et d’équipement en mobiliers urbains des villes et communes.
Mais aussi « d’assurer un aménagement paysager adapté (plantations d’arbres, entretien et réalisation de parcs et jardins), des espaces publics ; d’améliorer la fluidité de la circulation des personnes et des biens sur les boulevards et axes routiers, qui doivent être aménagés (pavage) et libérés, à terme, de tout encombrement et de toute installation irrégulière ».
En d’autres termes, le Chef de l’Etat sénégalais veut des villes futuristes, vertes avec tous les standards de modernités comme Dubaï.