La lettre salée de Adama Faye à Macky Sall : «si vous bloquez nos listes, demandez aux régisseurs d’ouvrir les prisons… car cette bataille sera épique, fatale et sans concession aucune »
C’est à un véritable règlement de compte que s’est livré le beau frère du président de la République. Adama Faye qui n’a visiblement pas aimé la vague de rejet dont ses listes ont fait objet, ne s’y trompe pas. Pour lui, Macky Sall est le seul responsable de la situation dans laquelle se trouve la Coalition Defar Sa Gokh dont il est le plénipotentiaire. Ainsi, à travers une lettre on ne peut plus salée, le candidat à la mairie de Grand Yoff indique à l’endroit du président de Benno Bokk Yaakaar que rien n’apparait comme une ressemblance entre la liste de sa coalition et celle de Benno Bokk Yaakaar. Adama Faye en profite pour s’attaquer frontalement au chef de l’Etat, disant comprendre qu’après que Dieu vous l’ait hissé au sommet, qu’il voudrait descendre aussi bas en vous immisçant dans des histoires de collectivités locales. Il a également annoncé des pour poursuites contre les préfets et sous-préfets impliqués pour « faute grave ».
Le divorce est donc consommé le président de la République et son beau frère et désormais ancien souteneur, Adama Faye. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est l’adage qui dit « le linge sale se lave en famille » qui a pris un sacré coup. Et même s’il est interdit de dire jamais en politique, il faut croire que cette fois les choses sont allées très loin. En effet, suite à la cascade de rejets des listes de la coalition « Défar sa gokh » dans plusieurs circonscriptions électorales, sur la base de couleurs avec celles de la coalition Benno Bokk Yaakaar, le plénipotentiaire de Defar Sa Gokh qui n’est autre que le petit frère de la première dame a écrit au président de la République. Dans sa missive on ne peut plus salé, Amada Faye apostrophe directement le président.
« Monsieur le Président, prenez vos couleurs Marron Beige, qui surement doivent vous rappeler le fameux pain-chocolat de votre enfance et de grâce laissez-moi avec mes couleurs rouge-bordeaux et jaune du soleil qui brille au zénith pour éclairer nos pas et notre démarche afin de ne pas commettre les erreurs que vous faites et continuez de faire », indique à l’endroit du président de la République. Et d’ajouter toujours à l’endroit de Macky Sall : « Monsieur le Président, prenez votre ‘tête de cheval’ qui vacille et est souvent, pour ne pas dire trop souvent, dans les vapes et laissez-moi avec mon mulet ailé et sur pied, solide tel Albourakh, qui inexorablement nous permettra d’atteindre nos objectifs inclusifs et fixes pour ce pays, notre pays, et ce à une vitesse exponentielle ».
Allant plus loin dans ses diatribes, Adama Faye invite Macky Sall à savoir que la séparation momentanée ou définitive , ainsi que le divorce sont hélas des réalités dans cette vie. « Le savoir est une acceptation de la volonté divine. Il faut donc avoir le courage et tourner la page et regarder l’avenir sous un autre prisme », invite-t-il, stoïque.
Ne comprenant pas que le chef de l’Etat ait décidé de s’immiscer dans les élections locales, Adama Faye attaque encore. « Je ne peux comprendre, après que Dieu vous ait hissé au sommet, que vous vouliez descendre aussi bas en vous immisçant dans des histoires de collectivités locales. Surtout que celles-ci ne peuvent en aucune manière influencer le déroulement de votre programme », note-t-il encore, rappelant à son interlocuteur qu’en 2012 il n’avait qu’une seule mairie dans son escarcelle et pourtant cela ne l’a pas empêché d’accéder à la magistrature suprême.
« De quoi aujourd’hui avez-vous peur Monsieur le Président de la république ? Vous savez très pertinemment que l’objectif que nous nous sommes fixés sera atteint! Vous avez peur au point d’ordonner à votre ministre de l’intérieur d’ordonner à ses préfets et sous-préfets de procéder à des notifications de rejet de nos dossiers de candidature de notre coalition Defar Sa Gokh sous le fallacieux prétexte de ressemblance avec les couleurs et sigles de votre parti . Ce qui au passage n’est pas, et ne peut être, un motif de rejet (conférez-vous à l’article 285/287 du code électoral sénégalais) », tacle-t-il encore.
Avant de se demander « comment peut-on ordonner à une autorité administrative de violer la loi, qu’elle est sensée défendre et connaitre, au point de lui faire raser les murs devant le regard honteux de ses collègues ».
Décidément très remonté par le sort qui lui a été reversé par les autorités, Amada Faye annonce des pour poursuites contre les préfets et sous-préfets impliqués pour « faute grave ». « Vous les préfets et sous-préfets qui faites semblants d’être atteints de la maladie du daltonisme, sachez qu’au-delà des recours en annulation de vos décisions honteuses, qui seront défendu par notre pool d’avocats, des poursuites judiciaires seront engagées pour faute grave. Et ce même au-delà du mandat de vos donneurs d’ordre », prévient-il, disant au président de la République qu’il ne compte pas croiser les bras devant une injustice les frappant.
« Si Monsieur le président vous parvenez à vos fins en bloquant nos listes de la coalition Defar Sa Gokh, alors demandez aux régisseurs de vos prisons partout au Sénégal d’aménager des cellules et de prévoir notre séjour carcérale car cette bataille sera épique, fatale et sans concession aucune », fustige-t-il encore, réaffirmant sa gratitude pour le soutient qu’il a reçu durant ces épreuves.