Kaolack

En visite à Dakar : Antony Blinken salue la démocratie sénégalaise et «finance» 4 projets d’un coût global de 581 milliards F Cfa

En visite à Dakar : Antony Blinken salue la démocratie sénégalaise et «finance» 4 projets d’un coût global de 581 milliards F Cfa
Antony Blinken s'entretenant avec le ministre Aissata Tall Sall avant de quitter Dakar

Lors de son périple qui l’a conduit au Kenya, au Nigeria et au Sénégal, le secrétaire d’Etat américain a promu l’idée d’une coopération plus étroite entre Washington et le continent. À Dakar où il a été reçu par le président de la République, Antony Blinken a eu des séances de travail avec son homologue sénégalais des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall et procédé à la signature de protocoles d’accord portant sur plus d’un milliard de dollars d’investissements américains au Sénégal avec le ministre de l’Économie Amadou Hott. Le chef de la diplomatie américaine qui a effectué une visite à l’institut Pasteur de Dakar a annoncé le soutien des États-Unis pour produire des vaccins.

C’est une tournée qui vient renouveler la volonté des nouvelles autorités département d’État de définitivement tourner la page des années Trump. Et l’effet est immédiat. En effet, loin des discours empreints de condescendance de l’administration Trump incarnée par Mike Pompéo notamment, c’est à un véritable diplomate, respectueux des règles de la diplomatie et soucieux du politiquement correct, que les dirigeants africains ont eu à faire. Évidemment, toutes les relations semblent plus simples quand elles ne sont pas soumises aux insultes et aux vexations, quand plutôt que de vous considérer comme des «pays de m…», votre vis-à-vis, première puissance mondiale en l’occurrence, vous qualifie de «partenaire stratégique».

Pour son premier déplacement sur le continent africain, achevé samedi 20 novembre à Dakar, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est montré délibérément humble dans le ton et modeste sur les capacités de son pays, après les outrances de Donald Trump et le mépris manifeste qu’il affichait. Et comme une preuve de ce nouvel élan des relations entre le continent et le pays de l’oncle Sam, lors de son périple qui l’a conduit au Kenya, au Nigeria et enfin au Sénégal, le secrétaire d’Etat américain a promu l’idée d’une coopération plus étroite entre Washington et le continent.

À Dakar, sur le plan économique, le Sénégal et les États-Unis ont conclu un protocole d’accord en vue de l’exécution de quatre projets qui seront financés par Washington dans les infrastructures routières et la sécurité publique. Le protocole d’accord a été paraphé par des sociétés américaines (Cubic Transportation System, groupe ABD, Bechtel et Motorola Solutions) et l’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute) et le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). Ce, en présence du ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott et du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui achève sa tournée africaine par une étape dakaroise.

D’un montant total d’un milliard de dollars, soit 581 milliards F Cfa, ces projets dans le détail porte sur la construction de ponts, à Ziguinchor et Tobor (sud), d’une autoroute reliant Dakar à Saint-Louis, l’installation de 375 feux à travers la région de Dakar et le déploiement de services de réseaux critiques pour la sécurité publique. Toutefois, aucune information n’a été donnée sur la nature du financement.

Le Sénégal est «une démocratie forte»

Sur le plan politique, Antony Blinken a reconnu que le Sénégal est «une démocratie forte», tout en demandant aux autorités du pays de «continuer à protéger les libertés» et de laisser s’exprimer toutes les opinions. «Le Sénégal est une démocratie forte en Afrique subsaharienne, un pays qui connaît les transitions pacifiques et le respect des droits de l’homme, des valeurs que nous partageons. Toutes les démocraties les partagent», a dit Antony Blinken qui s’exprimait lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall.

Pour Antony Blinken, «on ne peut pas prendre ces valeurs comme des acquis». «Il faut continuer à protéger les libertés et à offrir des espaces d’expression aux différentes opinions», a-t-il ajouté, décrivant le Président sénégalais, Macky Sall, comme un «leader fort» et saluant l’exercice prochaine de la présidence tournante de l’Union africaine par le Sénégal, en 2022-2023.«La bonne gouvernance et l’État de droit sont en fait payants pour les citoyens de manière concrète, comme par exemple une économie résiliente et inclusive, ou une société pacifique et pluraliste. Étant donné le leadership du Sénégal dans l’Union africaine dont il aura la présidence l’année prochaine, dans la Cedeao. Le Sénégal est dans une très bonne position pour aider à faire progresser la démocratie et la sécurité en Afrique de l’Ouest et à travers tout le continent», a déclaré l’Américain.

Avant de quitter la capitale sénégalaise, le secrétaire d’État américain a visité l’Institut Pasteur de Dakar. Ce dernier va produire des vaccins anti-Covid-19 avec le soutien des États-Unis, grâce à un investissement de trois millions de dollars.

«Nous sommes aussi engagés à aider et à travailler étroitement avec le Sénégal pour augmenter les capacités à produire des vaccins, parce qu’augmenter les capacités de production locales permet de distribuer plus facilement les vaccins et de sauver des vies. Même si nous travaillons sur le Covid-19, nous savons qu’il y aura d’autres pandémies dans le futur. Nous devons trouver des moyens de travailler ensemble à un système mondialisé de sécurité sanitaire renforcé et ainsi prévenir plus efficacement le risque d’une nouvelle pandémie», a déclaré Antony Blinken à ce propos.

Top 10 de l'info

Haut