Gambie : Présidentielle, Barrow affiche sa confiance et fait un clin d’oeil à Macky Sall
Les dernières escarmouches ! La campagne électorale se termine ce jeudi 2 décembre, en Gambie. La présidentielle aura lieu samedi. Pour son avant dernier meeting, le président sortant Adama Barrow s’est rendu à Serrekunda West, en compagnie de sa vice-présidente, Aïssatou Touré, de quelques uns de ses ministres, entre autres collaborateurs. Le stade de la localité a été pris d’assaut par les inconditionnels du successeur de Yahya Jammeh et leader du Parti national du peuple (National People’s Party en anglais, abrégé en NPP).
Le ministre du Tourisme et de la Culture, Hamat Bah, a ouvert les hostilités, flinguant l’opposant historique gambien, Ousainou Darboe. « Attention à ne pas élire quelqu’un comme Bouteflika, avec un président sur une chaise roulante, qui ne sait même pas ce qui se passe dans le pays. Un président doit être opérationnel. Se tenir debout quand il le faut », a égratigné Bah, en référence à l’âge de Darboe, 73 ans.
Acclamé par un public acquis à sa cause, le président sortant n’a pas également raté l’opposition. « On peut tout me reprocher sauf que je ne suis pas démocrate. Par ailleurs, ceux qui disent que je n’ai rien réalisé en Gambie, racontent des contre-vérités. Quand j’écoute certains, je doute de leur patriotisme. C’est comme s’ils voulaient brûler le pays. Mais, on ne les laissera pas faire. Ils n’auront jamais gain de cause. Déjà, je leur donne rendez-vous au soir du 4 décembre prochain pour essuyer leur première défaite. Je sais qu’un jour, je devrais céder le fauteuil présidentiel. J’ai eu à succéder à mon prédécesseur (il ne prononce pas le nom de Yahya Jammeh). Donc, le temps viendra où je devrais en faire autant. Mais, je veux d’abord marquer mon empreinte. Je veux qu’on se rappelle de moi, à travers mes réalisations. Je fais mon possible pour ça. Je peux compter sur l’équipe qui m’accompagne. L’opposition saura de quel bois on se chauffe, samedi. Ils savent que le combat est perdu d’avance mais ils n’osent pas le dire. Ils ne font que parler. Un vieux n’a pas la capacité de diriger un pays. Il faut choisir d’avancer et non reculer. »
Poursuivant, il a promis de changer le visage de Serrekunda West. « J’ai entamé des chantiers à Banjul pour une capitale digne de ce nom. Il en sera ainsi à Serrekunda, dès que les travaux seront achevés. Je ferai construire des routes », entre autres infrastructures. Il a aussi annoncé la gratuité des soins.
Une enveloppe d’une cinquante de millions de dollars sera réservée à l’emploi des jeunes, a-t-il renchéri. « Je fais de la politique de développement telle que me l’a conseillé mon grand-frère Macky Sall. »
Les billets ont coulé à flot, lors du meeting. Selon la communauté touchée (pulaar, diola, socé et soninké, etc), les artistes ont été bien servis. Baba Maal – Gambie ne dira pas le contraire.
En revanche, « je ne suis pas dans ces histoires d’ethnicisme. Je suis avec les travailleurs », a souligné le président sortant, tout en lançant cet appel : « je ne suis pas un politicien mais un businessman. Je suis au service des Gambiens. Mais, l’étape de l’élection passée, nous devrons tous, retourner au travail. Je ne suis pas un dictateur mais il y a des choses sur lesquelles il faut être intransigeant. »
Adama Barrow est très confiant. C’est peut-être parce qu’un récent sondage, mené par the Center for Policy, Research and Strategic Studies (Centre d’études politiques, de recherche et de stratégies) de l’Université de Gambie, l’a donné vainqueur dès le premier tour.
En face, l’opposition minimise, parlant de « non événement ».
Avec Emedia