Camp militaire de Thiaroye : un policier interpellé, malmené, humilié et désarmé par des soldats
De chaudes empoignades ponctuées d’échanges de propos durs entre un agent de police et des soldats ont éclaté aux abords du camp militaire des parachutistes de Thiaroye gare. Les soldats ont violemment pris à partie le policier et l’ont dépouillé de force de son arme de service. Ils reprochaient au flic de garer son véhicule dans la zone interdite des parages du camp.
Le pire a failli se produire au cours d’une violente dispute, mardi dernier, vers 20h, entre un policier en service au commissariat d’arrondissement de Rebeuss et des soldats, aux alentours du camp militaire des parachutistes de la commune de Thiaroye gare.
Le flic en civil se gare aux abords du camp, un lieutenant de l’armée en civil lui ordonne de dégager la zone interdite
Tout a commencé quand, après une journée de travail, l’agent de police embarque à bord de son véhicule et prend la direction de son domicile, sis au quartier Diacksao 2. Mais, arrivé devant le collège dénommé «Cem 44», il éprouve le besoin de se soulager, ralentit, monte sur le bas-côté de la chaussée et se gare.
Il profite ensuite de l’occasion, se paie un verre de café auprès d’un vendeur et se la coule douce, non loin de son véhicule. Mais, alors que le policier sirote tranquillement son café, il se fait interpeller par un individu identifié plus tard comme un lieutenant de l’armée. Et sans décliner son identité, l’officier militaire le somme de dégager le plancher avec son véhicule, car les alentours du camp militaire sont formellement interdits au stationnement.
Le policier traîne les pieds, le militaire s’emporte et appelle des renforts, qui dégonflent les pneus du véhicule
Le policier bat sa coulpe et déclare être sur le point de partir. Il tient cependant à finir son café, temporise et continue à déguster quelques gorgées. Piqué au vif, le gradé de l’armée se met dans tous ses états, considère l’attitude du flic comme du mépris à son encontre et appelle en renfort des militaires.
Qui débarquent séance tenante et se tiennent au garde à vous devant leur supérieur hiérarchique. Celui-ci leur ordonne de dégonfler les pneus du véhicule du policer. Les soldats exécutent aussitôt les ordres de l’officier de l’armée sous les yeux éberlués du limier. Qui, choqué, sort son téléphone portable et tente d’immortaliser la scène.
L’agent filme la scène avec son téléphone, les soldats confisquent son portable, le désarment et le conduisent au camp
L’officier de la grande muette devine les intentions de l’agent, l’interpelle et lui arrache le cellulaire. Le flic réclame son téléphone portable et engage l’épreuve de force avec le militaire. Mais, celui-ci reste de marbre et l’empoigne fortement. Un caporal-chef de l’armée, en uniforme, tombe sur la scène, accourt et prête main-forte à son supérieur, qui ordonne à son collègue de s’emparer de l’arme de service du policier.
Mais, celui-ci prend les devants et s’agrippe de toutes ses forces à son pistolet automatique (Pa). Il sera toutefois pris à partie, maîtrisé et conduit de force au camp militaire par le lieutenant, le caporal-chef et un militaire en tenue civile.
Un colonel de l’armée ordonne la libération du policier et la restitution de son téléphone et de son arme de service
Alerté, un colonel de l’armée est vite monté au créneau et a câblé le commissaire d’arrondissement de Thiaroye, avant de regretter l’incident. Ainsi, il a loué les relations cordiales des deux corporations (police et armée) et ordonné au chef de corps de relâcher sans délai l’agent de police nommé B. Gaye.
Il a instruit également au commandant du camp militaire de restituer illico-presto les biens matériels du flic en question et de les mettre à la disposition du commissaire de Thiaroye. Ce qui sera aussitôt fait. Le policier débarque au commissariat de police et sacrifie au rituel d’audition sur procès-verbal. Il prend ensuite possession de son téléphone portable et de son arme de service.