Changement des couleurs de la coalition Defar Sa Gokh : Adama Faye déchire la décision de Antoine Diome et menace
L’histoire de la prétendue ressemblance entre les couleurs de la coalition Defar sa Gokh et celles de Benno Bokk Yakaar n’est pas définitivement tranchée. Chargés de trancher, les services d’Antoine Felix Diome ont tranché en faveur de la coalition au pouvoir. La raison : les couleurs de la coalition dirigée par Adama Faye ont déjà été choisies par la coalition Benno Bokk Yakaar. Faux, rétorque Adama Faye, plénipotentiaire national de la coalition Defar Sa Gokh. En réponse au ministre de l’Intérieur, le beau-frère du président de la République informe Antoine Felix Diome qu’ils n’accepteront pas son arbitrage et qu’ils vont se référer aux juridictions compétentes. Mais déjà, le frère de la Première dame d’avertir que chaque être humain a une attitude bestiale qui dort en son sein, qu’il ne faut pas réveiller. Adama Faye demande ainsi au ministre de revenir sur sa décision et sollicite la mise en place d’une commission paritaire plus réaliste et juste.
Si Macky Sall et ses ministres ont leurs décrets, arrêtés et autres décisions, le plénipotentiaire national de la coalition Defar Sa Gokh lui a ses «lettres». Après sa très salée lettre adressée au président de la République, Adama Faye a une nouvelle fois trempé sa plume, cette fois, en direction du ministre de l’Intérieur.
En effet, ayant décidé de rendre coup pour coup dans la bataille qui, selon lui, l’oppose en réalité à l’appareil d’Etat, Adama Faye a répondu au ministre Antoine Diome qui a tranché en faveur de la coalition Benno BokkYaakar dans le différend de couleurs et de symbole qui l’oppose à la coalaitionDéfar Sa Gokh. Dans la note, le ministère en charge des élections indique que les couleurs et le symbole choisis par la coalition dirigée par Adama Faye l’ont déjà été par la coalition Benno Bokk Yakaar.
La réponse salée de Adama Faye
Dans sa réponse au ministre de l’Intérieur, le beau-frère du président de la République refuge l’arbitrage de Antoine Felix Diome et dit à qui veut l’entendre qu’ils vont se référer aux juridictions compétentes.«Nous ne sommes pas surpris du contenu de votre lettre N°3378 du 1er décembre 2021, dans laquelle vous nous enlevez de force nos couleurs et nos symboles sans raisons objectives et sans bases juridiques valables. Dans cette dernière, vous insinuez que les couleurs et symboles de notre coalition Defar Sa Gokh ressemblent à ceux de votre coalition Benno Bokk Yakaar. En clair, vous signifiez que notre jaune soleil imite votre marron, que notre rouge bordeaux ressemble à votre beige et que notre mulet ailé ressemble à votre tête de cheval», regrette Adama Faye.
Avant d’ajouter que si la charge d’arbitrer en cas de ressemblance de couleur revient au ministre, il devrait s’agir d’un jugement propre, honnête, objectif et légal.«Nous n’acceptons pas votre arbitrage et nous allons nous référer aux juridictions compétentes», assure-t-il.
Pour lui, si le problème de ressemblance se pose entre deux partis politiques, alors la solution sera simple, la loi de la priorité revient de droit au parti le plus ancien parmi les deux. Mais, dit-il au ministre de l’Intérieur, vous savez autant que nous que la durée d’existence légale d’une coalition de partis est bien définie et qu’elle est bornée, que la borne inférieure coïncide au jour de notification de cette dernière auprès du préfet ou sous-préfet et que la borne supérieure est le jour du vote des élections auxquelles la notification est relative.«Vous savez aussi que dans toute l’étendue du pays, notre coalition Defar Sa Gokh a fait notifier son existence auprès de l’autorité bien avant votre coalition Benno Bokk Yakaar. Par conséquent, si vous constatez qu’il y a ressemblance de couleurs et de symboles entre nos deux coalitions alors vous, Benno Bokk Yakaar,changez-les vôtres car la loi de priorité nous revient de droit», écrit-il.
Adama Faye de révéler que depuis que le 25 octobre 2021, après que sa coalition Defar Sa Gokh avait presque fini de notifier son existence, la machine destructrice du pouvoir a été mise en branle. Selon lui, le président de la République et deux de ses collaborateurs qu’il cite nommément ont entrepris de contacter«plus de 300 de ses mandataires à travers le Sénégal leur demandant de trahir la liste de la coalition Defar Sa Gokh moyennant des sommes d’argent ou des postes de privilèges ou même allant jusqu’à proférer des menaces pour les récalcitrants», accuse-t-il.
Plus loin dans sa missive, le petit-frère de la Première dame avertit le régime quant aux conséquences qui pourraient découler de leur décision.
«Chaque être humain a une attitude bestiale qui dort en son sein, donc ne la réveillez pas. La paix et la stabilité d’un pays réside en grande partie dans le comportement honnête, objectif, inclusif et patriotique de ses dirigeants. Compte tenu de tous ces faits, je vous demande de revenir sur votre décision et sollicite la mise en place d’une commission paritaire plus réaliste et juste», termine-t-il, invitant le ministre de l’Intérieur à penser au jour où tout sera fini, «au jour où vous ne serez plus aux commandes sans protection étatique et que vous vous retrouvez seul face aux hommes à qui vous avez causé du tort».
Avec Les Echos