Afrique de l’Ouest : une poussée pour l’électroménager éco-responsable
Francis Hughes, 48 ans, fait partie d’une vague de Ghanéens et de Sénégalais qui achètent des appareils de refroidissement plus respectueux de l’environnement.
Hughes, un professeur de sciences de Cape Coast au Ghana, a bénéficié d’un programme d’achat d’un nouveau réfrigérateur et d’un climatiseur à haut rendement énergétique soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
« Auparavant, je m’inquiétais de l’utilisation d’appareils non économes en énergie qui étaient mauvais pour l’environnement et coûteux à faire fonctionner », a déclaré Hughes. « Maintenant, les appareils que j’ai durent plus longtemps, réduisent le changement climatique, sont meilleurs pour l’environnement et me permettent d’économiser de l’argent sur les factures d’électricité. »
L’Initiative de la CEDEAO sur les réfrigérateurs et les climatiseurs (ECOFRIDGES) a été lancée au Ghana en octobre 2020, suivie peu de temps après par le Sénégal. L’initiative a été lancée pour aider à rendre les nouveaux réfrigérateurs et climatiseurs économes en énergie abordables pour les consommateurs et pour lutter contre le dumping de produits énergivores en Afrique.
Depuis le lancement d’ECOFRIDGES, plus de 1 000 nouveaux réfrigérateurs et climatiseurs économes en énergie ont été vendus au Ghana et une montée en puissance similaire est prévue au Sénégal. Une phase pilote débutera au Rwanda au cours de la nouvelle année et des opportunités supplémentaires sont explorées à travers l’Afrique.
« La domination du marché des appareils de refroidissement obsolètes coûte cher aux Africains en termes de factures d’électricité, de sécurité énergétique, de sûreté et d’impacts plus larges sur la planète », a déclaré Brian Holuj, responsable de la gestion des programmes au PNUE United for Efficiency (U4E). « Nous travaillons dur aux côtés des responsables, des fournisseurs et des banques au Ghana et au Sénégal pour rendre les meilleures nouvelles technologies abordables et accessibles tout en offrant des incitations qui soutiennent la collecte et le recyclage des produits usagés. »
Non seulement les appareils plus anciens peuvent être dangereux, avec des pièces non authentiques utilisées dans les réparations, mais ils sont inefficaces, les réfrigérateurs et les climatiseurs consommant souvent trois fois plus d’électricité que les appareils facilement disponibles sur les marchés matures.
L’inefficacité des produits de refroidissement ajoute une pression supplémentaire aux réseaux électriques étirés et, lorsque l’électricité est fournie par des centrales thermiques, augmente la pollution de l’air et de l’eau et les émissions de gaz à effet de serre.
Les réfrigérateurs et climatiseurs anciens ou de qualité inférieure contiennent des gaz qui peuvent être libérés pendant les réparations ou après l’élimination. Certains d’entre eux sont des gaz à effet de serre qui sont des milliers de fois plus puissants que les réfrigérants utilisés dans les produits plus récents et plus économes en énergie.
Le dumping d’appareils de refroidissement obsolètes coûte cher aux Africains en termes de factures d’électricité, de sécurité énergétique, de sûreté et d’impacts plus larges sur la planète.
Cooling Emissions and Policy Synthesis , un rapport du PNUE et de l’Agence internationale de l’énergie (AIEA), a révélé qu’en combinant des améliorations de l’efficacité énergétique et en s’éloignant des réfrigérants super-polluants, des émissions de gaz à effet de serre comprises entre 210 et 460 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone pourraient être évitées sur les quatre décennies suivantes. Sur la base des niveaux de 2018, cela équivaut à entre quatre et huit ans d’émissions mondiales annuelles totales de gaz à effet de serre.
Des données fiables sont difficiles à trouver sur de nombreux marchés africains, de sorte que l’ampleur de ces défis est difficile à quantifier. Cependant, un rapport de l’ Institut pour la gouvernance et le développement durable et de CLASP a révélé que sur un échantillon de 650 000 nouveaux climatiseurs importés vendus en Afrique, 170 000 ne répondraient pas aux normes d’efficacité énergétique des pays d’origine.
Grâce à une subvention du Clean Cooling Collaborative , le PNUE et l’ Agence de Bâle pour l’énergie durable s’associent avec des agences gouvernementales, des banques locales et des fournisseurs pour offrir des prêts sans intérêt afin de garantir que les salariés peuvent acheter les réfrigérateurs les plus écoénergétiques et les plus respectueux de l’environnement et climatiseurs.
« Traditionnellement, l’un des principaux obstacles empêchant les acheteurs d’Afrique subsaharienne d’acheter de nouveaux produits de refroidissement efficaces était la prime de prix initiale, et avec des taux d’intérêt supérieurs à 20 %, le financement à la consommation n’était pas une option convaincante », a déclaré Holuj. « Nous avons vu que si nous mettons à disposition un financement abordable et qu’une surveillance et une sensibilisation appropriées sont menées, nous pouvons transformer ces marchés. »
Dans le cadre de l’offre, les acheteurs de nouveaux appareils électroménagers peuvent échanger leur ancien réfrigérateur ou climatiseur contre un bon valable pour de futurs achats. Cela garantit que les produits potentiellement nocifs pour l’environnement sont éliminés en toute sécurité et retirés du marché.
La convention de Bâle et la directive de l’Union européenne sur le transfert des déchets interdisent toutes deux l’exportation de produits réfrigérants d’occasion non fonctionnels et le Ghana a interdit l’importation de produits d’occasion nocifs pour l’environnement en 2013. Cependant, de nombreux pays autorisent toujours cette pratique et même dans certains pays. là où il est interdit, certains produits passent par des canaux informels.
La Cool Coalition dirigée par le PNUE a récemment publié une note d’orientation pour souligner les défis et les opportunités des dispositifs de refroidissement en Afrique.
