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Anniversaire de la prise du Capitole : il y’a un an vacillait la démocratie américaine

prise du Capitole
prise du Capitole

Des centaines de manifestants favorables au président Donald Trump avaient envahi mercredi 6 janvier 2021 le Capitole, à Washington, dans un climat insurrectionnel, interrompant la session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden. Un après, retour sur cet évènement qui a fait vaciller la démocratie américaine.

Il y a un an, les États-Unis allaient connaître des violences et la prise du Capitole par les partisans de Donald Trump. En dépit de ces événements, l’ancien président continue à avoir la cote auprès de très nombreux Américains. « Il a renforcé son emprise sur le Parti républicain, sur les élus républicains et sur les électeurs républicains en dépit de l’insurrection du Capitole. C’est tout le paradoxe, analyse Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis. D’une part, parce qu’il ne faut pas oublier qu’il a été acquitté pour l’incitation à l’insurrection lors du procès en impeachment en février 2021 et que, fort de cet acquittement, il a poursuivi son récit d’élection volée. (…) Aujourd’hui, pour être républicain, il faut accepter ce récit de Trump sur l’élection volée ou ne plus être républicain.

« Ce qui est certain, c’est que si la primaire républicaine avait lieu aujourd’hui, il écraserait la concurrence, donc serait désigné dans son parti. Il serait désigné dans son parti. C’est incontestable. Tout le problème, c’est de surmonter l’opposition viscérale de tout le reste de la population contre lui et une opposition qui a été évidemment renforcée par ce qui s’est passé le 6 janvier dernier. C’est-à-dire que c’est vraiment un paradoxe. Il est très, très fort chez les Républicains, c’est incontestable, mais il est toujours autant rejeté par le reste l’autre partie de la population. Donc, c’est compliqué à dire. Il est, il est grand favori pour devenir aujourd’hui le candidat en 2024 pour les républicains. Mais est-ce qu’il pourrait gagner ? Ça, c’est une autre question. », tempère le spécialiste.

« Tous les sondages montrent que le Parti démocrate a baissé dans tous les domaines et je pense qu’il faut se focaliser sur la situation aujourd’hui aux États-Unis. L’économie est en baisse. Le prix de l’électricité a explosé, le chômage a augmenté, on a une détérioration du pouvoir d’achat. Et pour les Américains, même les démocrates, Biden est un problème. Il a baissé dans tous les sondages, note Randy Yalows, avocat franco-américain et président des Republicans Overseas France.

Des affaires en cours

Une déception qui continue d’ouvrir un espace pour Donald Trump. « Tout le défi des Républicains, c’est d’utiliser l’impopularité des démocrates, de prendre ce qu’il y avait de bon, selon eux, chez Trump. Mais sans revenir à tous les excès de Trump et en particulier, cette insurrection du 6 janvier qui gêne beaucoup les élus républicains, argumente le professeur. D’ailleurs, on l’a vu puisqu’aujourd’hui, Trump voulait faire une conférence de presse pour marquer le premier anniversaire de l’insurrection sur le Capitole. Il y a finalement renoncé. »

Pendant ce temps, la justice américaine continue de travailler sur Donald Trump. Des dossiers concernant des soupçons de fraude fiscale et surtout l’assaut du Capitole. Ces affaires constituent-elles un frein alors que 75 millions d’Américains ont malgré tout voté pour lui lors du dernier scrutin ? « L’enquête du procureur de Manhattan avance sur la fraude fiscale. On a appris cette semaine d’ailleurs que les enfants de Trump étaient cités à témoigner. C’est très difficile à savoir car il y a vraiment une grande confidentialité sur ces enquêtes. Ça, c’est à suivre. Sur l’incitation à l’insurrection, le problème, c’est qu’il faut arriver à établir de manière certaine que c’était une incitation à l’insurrection… C’est tout le travail de la commission d’enquête parlementaire qui a été mise en place et qui pourrait ensuite éventuellement en référer à la justice fédérale. Mais le problème, c’est qu’elle est obstruée. Elle est empêchée par Trump qui a, rappelons-le, déconseillé à tous ses anciens collaborateurs et d’aller témoigner et de coopérer avec cette commission ».

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