Élections

Campagne électorale : à Kaolack, conducteurs de Jakarta et griots se frottent les mains

Mairie de Kaolack - Moto - rond point - Hotel de ville
hôtel de ville de Kaolack

Les revenus des conducteurs des moto-taxis dites ‘’Jakarta’’ et des griots de la commune de Kaolack (centre) ont été boostés par la campagne électorale pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain.

Alors que d’ordinaire les motos-toxis assuraient le transport intra-urbain, l’ouverture de la campagne leur a ouvert d’autres opportunités. Beaucoup de candidats aux élections territoriales ont recours à leurs services pour aller à la conquête des électeurs kaolackois. Ainsi, ils se font escorter par les motos-Jakarta dans leurs différents déplacements à l’intérieur de la ville.

En effet, pour mettre de l’ambiance et attirer les foules, rien de mieux que leurs klaxons.

Pour certains conducteurs de ces deux roues, cette campagne électorale pour les locales du 23 janvier constitue une véritable aubaine.

‘’Cette campagne est notre traite. En un seul jour, je peux accompagner deux à trois candidats. Et chacun de ces candidats propose depuis l’ouverture de la campagne un service de location moyennant 5.000 ou 7.000 francs CFA. Donc, en seulement quelques heures, je peux me retrouver avec 15.000 francs CFA ou plus avant de continuer avec les passagers’’, se réjouit Djiby Gaye.

‘’Nous participons activement aux caravanes des candidats. Et on s’en sort. Cette campagne constitue une source de revenus pour nous. Nous gagnons au moins 15.000 francs CFA par jour et le tee-shirt du candidat est un bonus’’, avoue Dame Boye.

Pour lui, les conducteurs des motos-taxis de Kaolack ne se plaignent pas en cette période de campagne électorale.

‘’Les décideurs doivent toujours organiser des élections. Cela serait une aubaine pour nous motos-taxis. Durant ces périodes, on ne se plaint pas’’, poursuit-il, un sourire aux lèvres.

Comme les conducteurs des motos-taxis, les griots de la commune de Kaolack se frottent également les mains, avec des gains en hausse.

En effet, en cette période de campagne électorale, presque aucune manifestation politique ne se tient dans les quartiers sans la présence des griots et communicateurs traditionnels, très doués pour faire passer des messages.

‘’La campagne est un fonds de commerce pour nous. On ne se plaint pas durant cette période. Nous remercions Dieu’’, déclare Ablaye Diabaye, un communicateur traditionnel.

Il confie que ‘’les candidats qu’ils ont l’habitude d’accompagner leur remettent des sommes d’argent non négligeables’’ à la fin des manifestations.

‘’Il y a certes des griots qui ne récoltent aucun sous durant cette campagne, parce qu’ils sont avec des candidats avares. D’ailleurs, certains candidats ne voient même pas de griots’’, fait observer le président des communicateurs traditionnels de la région de Kaolack, El Hadji Gouye Guèye.

Par contre, il y a d’autres candidats qui, chaque jour, ‘’sont entourés par des griots’’.

‘’Le candidats que je fréquente est généreux. Depuis le premier jour de la campagne, je repars chez moi avec une importante somme. Notre candidat nous a bien fait vivre cette campagne. Il distribue de l’argent chaque jour aux griots’’, se réjouit El Hadji Gouye Guèye.

‘’Même si j’ai gagné un peu d’argent durant ces quelques jours de campagne électorale, les choses marchaient davantage avant. Aujourd’hui, nous sommes concurrencés par les jeunes musiciens’’ a, pour sa part, déploré Modou Mbaye, un jeune batteur de tam-tam.

Il explique que ‘’beaucoup de politiciens misent sur la musique moderne. Ils sont maintenant avares’’.

Fatou Niang dite ‘’Bour Guéwel’’, assure que ‘’le candidat qu’elle accompagne traite bien les griots’’, qu’il récompense largement avec de l’argent.

Avec APS

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