Procédures judiciaires l’opposant à Souleymane Téliko : Madiambal Diagne accuse un juge et demande une enquête
L’affaire opposant le magistrat Souleymane Teliko et Madiambal Diagne et pour laquelle le Journaliste a été condamné est donc loin d’être définitivement vidée. Et pour cause, vingt jour après la décision de la Cour suprême, « blanchissant » le juge Téliko, le journaliste, patron du Groupe Avenir Communication S.A revient à la charge. Madiambal Diagne, dans une lettre à l’inspecteur général de l’Administration de la Justice demande qu’un enquête soit faite sur des procédures judicaires l’opposant au magistrat Souleymane Téliko. Dans le document dont une copie est parvenue à Kaolack Infos, Madiambal Diagne, même s’il assure garder confiance en la Justice de son pays, note que « le déroulement du procès en première instance ne m’a pas semblé équitable ». Puisqu’il accuse le juge Ndary Diop d’avoir eu une posture favorable au plaignant.
Ceux qui pensent que l’affaire Souleymane Téliko-Madiambal Diagne appartient au passé suite à l’ordonnance de non-lieu de la Commission d’instruction blanchissant le magistrat, ancien patron de l’Union des Magistrats du Sénégal (ums) vont donc vite déchanter, le journaliste Madiambal Diagne ne compte pas baisser les bras. Le patron du Groupe Avenir Communication S.A a, en effet, saisi l’inspecteur général de l’Administration de la Justice pour demander qu’un enquête soit faite sur des procédures judiciaires dans le cadre cette affaire.
Dans le cadre d’une procédure judiciaire l’opposant au magistrat Souleymane Téliko qui l’avait attrait devant le Tribunal correctionnel de Dakar pour diffamation, Madiambal Diagne avais été reconnu coupable des faits et condamné à une peine d’emprisonnement de trois (3) mois ferme. Par la suite il a interjeté appel du jugement.
« Il se trouve que le déroulement du procès en première instance ne m’a pas semblé équitable. En effet, un parti-pris flagrant au profit de la partie civile avait été observé à l’audience du 3 juin 2021 », a d’emblée accusé Madiambal Diagne. Avant d’enfoncer le clou pour citer nommément le juge. « Le président du tribunal Ndary Diop n’avait de cesse de me rabrouer et par de nombreuses réactions, a révélé sa posture favorable au plaignant. Plus grave, j’avais demandé avec insistance que des propos tenus à mon endroit par le magistrat Souleymane Téliko furent consignés dans le plumitif d’audience afin de me permettre d’en tirer toutes les conséquences de droit », fustige-t-il.
Rappelant les propos de Souleymane Téliko qui avait affirmé le journaliste avait été poursuivi pour viol et pour escroquerie, Madiambal Diagne écrit que « de tels propos, du reste mensongers, ont pu ternir ma réputation et la qualité de magistrat de Souleymane Téliko a pu leur donner du crédit ».
« J’ai malheureusement constaté que le tribunal n’avait pas accédé à mes demandes et celles de mes avocats de mentionner les déclarations dans le plumitif d’audience. Plus de dix comptes rendus de journaux qui avaient couvert le procès ont relayé ces propos dans leurs livraisons du 4 juin 2021. J’ai tenté de servir une sommation interpellative à Souleymane Téliko pour lui demander de confirmer ses propos mais il a systématiquement refusé de recevoir les huissiers de Justice. Il ne s’est donc pas trouvé un huissier de Justice pour pouvoir servir au magistrat Souleymane Téliko une sommation ni à son domicile ni à son bureau », regrette Madiambal Diagne, chargeant encore le Président Ndary Diop qui, dit-il, s’est aussi permis, après l’audience, d’aller à une émission de la radio Rfm pour justifier sa décision. « Cette attitude me semble être une première dans les annales judiciaires au Sénégal et de surcroit, cette tribune a été une autre occasion de tenir des propos désobligeants à mon endroit. Je considère qu’un tel comportement est en porte-à-faux avec les règles fixées par le Statut de la magistrature », plaide encore le journaliste.
Poursuivant, Madiambal rappelle qu’il a eu à saisir la Cour suprême pour des poursuites contre Souleymane Téliko après avoir obtenu du Ministre de la Justice une autorisation de poursuites pénales contre un magistrat. « La commission d’instruction, mise en place et présidée par le magistrat Moustapha Ba, a eu à m’entendre, le 28 décembre 2021, pour la confirmation de ma plainte ‘’pour diffamation et dénonciation calomnieuse’’ contre Souleymane Téliko et recueillir ma constitution de partie civile. Seulement, la commission d’instruction a finalement estimé devoir refuser de poursuivre les investigations et se serait même gardée d’entendre le magistrat Souleymane Téliko mis en cause », regrette encore le journaliste.
Rappelant qu’il a saisi la commission d’instruction, le 3 mars 2022, d’une demande de communication de la procédure dès qu’il a appris par la presse qu’elle a rendu une décision de «refus de plus ample informer », Madiambal dénonce que sa demande de communication de la procédure ainsi que ma demande de notification de l’Arrêt rendu soit restées sans suite.
« Ce traitement inéquitable ne me semble pas aussi être conforme au bon fonctionnement de l’Administration de la Justice encore moins aux règles statutaires de la Magistrature. Au demeurant, je rappelle que quand Souleymane Téliko m’avait attrait devant la Justice, j’ai eu du respect et de la considération à l’endroit de la Justice pour déferrer sans aucune difficulté et je resterai conforme à cette attitude, quelle que pourrait être la tournure de la procédure judiciaire », assure-t-il, demandant à l’inspecteur général de l’Administration de la Justice à l’ouverture d’une enquête administrative pour situer les fautes et manquements que le traitement de ces différentes affaires a pu révéler.
Pour finir cette note qui a pour ampliation le Président de la république, en sa qualité dé Président du Conseil supérieur de la Magistrature ; le Ministre de la Justice, Garde des sceaux ; le Premier Président de la Cour suprême, en sa qualité d’Inspecteur général de l’Administration des Cours et Tribunaux et le procureur général, près la Cour suprême, en sa qualité d’Inspecteur général de l’Administration des parquets, Madiambal Diagne dit faire confiance à la justice. « Je garde confiance en la Justice de mon pays », assure-t-il.
Abdoulaye NDIAYE