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[Tribune] «Jog leen waadj» : Svp jeunes gens, arrêtez ce vacarme étourdissant et inutile ! – Par Coumba Ndoffène Diouf

[Tribune] Le consommer local, seul moyen de sortir le Sénégal du sous-développement - Par Coumba Ndoffène DIOUF
Coumba Ndoffène Diouf

Durant le mois de Ramadan, des jeunes sillonnent les rues des quartiers de Dakar (et peut-être ailleurs au Sénégal) à l’aube, entre 4h et 5h du matin. Armés de bidons, de bols, de pots en métal et autres objets qu’ils battent, ils appellent les gens à se lever pour le «Suhûr» (repas de l’aube ou kheude), dans un bruit étourdissant de «Jog leen waadj». Même si l’intention est de faire une «bonne action», cette manière de procéder n’est ni nécessaire ni utile et n’a pas d’ailleurs de fondement en islam. Pour plusieurs raisons, ils devraient arrêter cette pratique.

D’abord, il est très rare voire impossible que dans une maison, il n’y ait pas une personne (le père, la mère, le voisin, etc.) qui puisse s’adonner à cette tâche-là. Chaque jour, il y a forcément quelqu’un qui se lève le premier et qui réveille les autres. Il y a aussi les téléphones portables avec leur réveil.

Ensuite, il y a le muezzin de la mosquée du quartier, qui fait l’«adhan» (appel à la prière) à l’aube et qui prononce le «Jogg leen waadj» (levez-vous vous préparer) pour finir son appel ; certains muezzins rappellent même l’heure qu’il fait.

Enfin, il faut penser à ces personnes qui travaillent la nuit et qui commencent leur repos à l’aube ; aux malades dont la situation sanitaire demande de la quiétude ; à la communauté chrétienne, ces frères et sœurs de religion différente et à qui nous devons respect et considération…

Donc jeunes gens, pour toutes ces raisons et pour d’autres que nous n’avons peut-être pas citées, arrêtez s’il vous plaît votre «Jog leen waadj» qui n’est rien d’autre qu’un tapage nocturne, un vacarme étourdissant et inutile. Si cet appel est vraiment nécessaire, une seule voix peut le faire sans tambour ni trompette.

Nous jugeons nécessaire que les autorités compétentes interviennent pour faire cesser cette déviance que l’on vit depuis des années.

Coumba Ndoffène Diouf, journaliste

 

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