Ciment, fer, béton… : quand les prix des matériaux de construction prennent l’ascenseur
La fermeture des frontières avec le Mali et la crise en Russie ne sont pas étrangères à la hausse constatée sur ces produits. De quoi rendre moroses les chantiers. En effet, le prix du ciment qui était d’environ 55 000 F CFA/T il y a un mois, est passé de 63 000 FCFA la semaine dernière à 70 000 FCFA cette semaine. Parallèlement au ciment, le prix du fer a aussi connu une hausse. En effet, de 69 000 F la semaine dernière, les 100 kg sont aujourd’hui vendus à 70 000 f.
Selon nos confrères de Dakaractu, dans différentes régions du pays en passant par le centre, l’Est et le Sud du Sénégal, les prix semblent avoir tous pris l’ascenseur. En Casamance, entre Ziguinchor et Kolda, les prix varient. En effet, selon nos informations dans le chef-lieu régional, la tonne de ciment qui coûtait 75.000 Francs CFA est désormais vendue à 80.000 francs CFA. Une augmentation de 5000 francs sur le coût. Il en est de même pour le fer, qui passe pour les 100 kg de 63.000 francs CFA à 75.000 francs.
En haute Casamance, il y a un mois nous informe notre correspondant sur place, la tonne de ciment était à 78. 000 francs, elle est maintenant à 80.000 francs. Pour le fer le paquet de 100 kg qui coûtait il y a 2 semaines 65.000 francs (fer de 6) se retrouve sur le marché maintenant à 73.000 francs, et pour le fer de 10 les 100 kg sont passés de 62.000 f à 65. 000 f.
En plus de la hausse du prix du ciment, certaines catégories de fer de construction restent introuvables sur le marché. Dans le Baol à Mbacké, Touba ou encore Diourbel la tonne de ciment, de 66.000 francs CFA passe à 72.000 francs. Les 100 kg de fer de 10 qui coûtaient 52.000 francs CFA, s’achètent désormais à 65.000 frs. Celui de 06 coûte 80 000 francs alors qu’il y’a un mois le prix était de 55.000 frs et, en plus, il est introuvable sur le marché, nous informe-t-on.
Une augmentation de 2.000 francs a été constatée sur le prix du ciment et 4.000 francs sur celui du fer dans le Saloum. En effet, à Kaolack, la tonne de ciment qui coûtait 66.000 FCFA est passée à 68.000 francs. Les 100 kg de fer de 6 montant de 66.000 FCFA à 70.000fcfa, le Fer de 10 et 8 de 62.000 FCFA à 65.000 FCFA.
À Thiès qui abrite pourtant une industrie de ciment et Mbour les différentes crises citées plus haut ne les épargnent pas de la situation. En effet, dans la Cité du rail, avant la guerre ukrainienne, la tonne de ciment revenait à 65.000 FCFA, pour 68.000 francs depuis un mois. Les 100 kg de fer importés de 62.000 FCFA passent à 65.000 FCFA, le Fer local 100 de kg entre 55.000 FCFA et 58.000 FCFA est à 63.000 FCFA depuis le début de la crise. À Mbour, la tonne de ciment de 65.000 passe à 68.000, tandis que le fer de 06 cavalcade de 55.000 à 82.000 francs CFA.
Comme indiqué plus haut, cette situation est liée à la crise qui prévaut actuellement dans la région eurasienne. Mais comment ?
Le Sénégal fait partie des pays qui importent plus qu’ils exportent. Le dernier bulletin de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) évalue les importations du mois de janvier à 556 milliards de francs CFA contre 528 milliards FCFA au mois précédent soit une hausse de 5,3%. Ces chiffres précèdent le début de l’offensive russe en Ukraine mais éclairent notre lanterne sur la dépendance du Sénégal de l’extérieur pour plusieurs produits.
L’ANSD renseigne à ce propos que les principaux produits importés, au cours de la période sous revue, ont été les produits pétroliers finis (107,7 milliards de FCFA), les autres machines et appareils (50,3 milliards de FCFA), les métaux communs (43,2 milliards de FCFA), le riz (33,6 milliards de FCFA) et les machines et appareils pour autres industries (22,8 milliards de FCFA). »
« Les principaux pays fournisseurs du Sénégal ont été la Chine (19,9%), la France (8,3%), la Russie (7,3%), l’Espagne (6,4%) et l’Inde (4,9%) », précise l’ANSD. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ces principaux fournisseurs du Sénégal privilégient leur marché national pour éviter d’épuiser leurs stocks. La chaîne d’approvisionnement se retrouve fortement impactée d’où les répercussions ressenties par les pays du sud.
Abdoulaye NDIAYE