Rapport sur les législatives de 2022 : les électeurs de moins de 20 ans n’ont presque pas voté
Le rapport de la Commission électorale nationale autonome (CENA) relatif aux élections législatives du 31 juillet 2022, a fait état d’une forte présence des électeurs âgés de 31 à 40 ans. Les primo-votants, réputés être des opposants, sont minoritaires dans le fichier.
Comme le veut la tradition, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a publié son rapport à l’issue des élections législatives du 31 juillet 2022. Ce rapport, qui concerne tout le processus électoral (inscription des électeurs, distribution des cartes, dépôt des candidatures, déroulement du scrutin…), a révélé une faible représentativité des électeurs âgés de moins de 20 ans.
Selon le document, cette catégorie constitue 1 % de fichier national arrêté à 6 7277 59 électeurs. Elle est devancée par les personnes du troisième âge (+61 ans) qui représente les 13 % du total national des électeurs. Les adultes (31 à 40 ans) sont plus nombreux, avec un pourcentage de 26 %.
Le rapport de la CENA sur les Législatives du 31 juillet 2022 a aussi indiqué que la moyenne d’âge des électeurs est de 42 ans.
Le président de la CENA, Doudou Ndir, et son équipe ont aussi fait le point sur le genre. À ce niveau, les femmes sont plus représentatives au plan national, avec un effectif de 3 426 947 femmes, soit 51 %, contre 3 330 785 hommes, soit 49 %. Mais les hommes dominent à l’étranger, avec 226 689, soit 73 %, contre 82 018 femmes, soit 27 %. Cette domination de la gent masculine dans la diaspora a basculé au total général, puisque les hommes représentent 3 527 474 électeurs des 7 036 466, contre 3 508 992 pour les femmes, soit un écart de 18 482.
En dehors de la représentativité par âge et par sexe, le rapport de la CENA s’est aussi appesanti sur l’évolution de la carte électorale, en faisant une comparaison entre le fichier de 2017 et celui de 2022. Cette analogie a fait état de l’augmentation d’un département (Keur Massar) et de deux communes (Keur Massar Nord et Keur Massar Sud).
Concernant les lieux de vote, 249 ont été créés. Ce qui fait un total de 6 641 en juillet 2022, contre 6 392 en 2017. Les bureaux de vote, aussi, ont connu une augmentation de 1 029 durant les cinq dernières années. Le document a fait état total de 15 196 bureaux en 2022, contre 13 987 en 2017.
Concernant la diaspora, six nouvelles juridictions ont été érigées : Brésil, Congo, Émirats arabes unis, Pays-Bas, RD Congo et Turquie. Pour les pays, 10 ont été ajoutés. Il s’agit de l’Argentine, du Brésil, du Danemark, des Émirats arabes unis, de la Finlande, du Koweït, de la Norvège, de la Sierra Leone, de la Suède et de la Turquie. Le fichier des Sénégalais de l’extérieur a aussi enregistré 54 nouveaux lieux de vote et 113 nouveaux bureaux de vote.
Dans son rapport des Législatives de 2022, la Cena a mentionné le rôle important des contrôleurs et des superviseurs. C’est pourquoi elle a mobilisé 6 798 superviseurs et 15 196 contrôleurs, en plus de 659 éléments de réserve au niveau national et 758 contrôleurs à l’étranger, soit un total de 23 411 agents.
L’autre fait marquant du rapport de la CENA sur les élections du 31 juillet 2022, c’est la faiblesse du taux de retrait des cartes. Le document révèle qu’il existe encore 212 076 cartes d’électeur sur les 233 433, soit 90,86 % de cartes restant à distribuer dans les commissions nationales et 15 945 sur les 16 282 cartes d’électeur reçues par les commissions de distribution de la diaspora, soit (97,93 %) de cartes restant à distribuer.
L’innovation de ce rapport est la mission d’observation de la Russie envoyée au Sénégal. Les rapporteurs ont indiqué qu’elle est une première au Sénégal et qu’elle a été présente à Dakar et dans sa banlieue. Ils ont aussi rappelé que les missionnaires russes ont assisté au dépouillement de deux bureaux de vote.
Dans son rapport, la CENA a soulevé des difficultés liées aux parrainages, avec le rejet de 7 coalitions sur les 15 ayant déposé. C’est pourquoi elle n’a pas manqué de formuler des recommandations, comme l’invite aux autorités de revoir le nombre de parrains à la baisse, en réduisant le pourcentage des parrains calculé à partir du fichier et exigible à l’élection présidentielle et aux élections législatives. Les autres recommandations sur le parrainage concernent les doublons externes, en limitant les parrains au nombre exigé, faire respecter aux candidats le jour et l’heure de dépôt, codifier le principe du tirage au sort pour le dépôt des parrains et des listes de candidatures.
Babacar SALL