« Macky Sall face à l’histoire… » : Cheikh Yérim Seck détaille le « besoin humain d’histoire » du président et le compare
Si les Sénégalais sont impatients de parcourir le nouveau livre « Macky Sall face à l’histoire passage sous scanner d’un pouvoir africain », édition l’Harmatan du journaliste Cheikh Yérim Seck, c’est qu’ils le savent bien notre confrère déçoit rarement. Mais en attendant, l’auteur avertit : Il a écrit ce nouveau livre pour tenter à son niveau, de sauver son pays, le Sénégal et non pour le mettre à terre, sélectionnant ce qui pouvait être publié et ce qui ne devait pas l’être, fidèle à l’idée qu’il se fait de l’éthique son métier de journaliste, soucieux de ne pas casser le Sénégal, ce bien que nous avons tous en commun. En faisant ainsi, Cheikh Yérim Seck confirme plus que jamais que publier, c’est d’abord et avant choisir. Dans ce livre, Cheikh Yérim Seck par la méthode d’une enquête ou investigation journalistique, revient sur le parcours politique de Macky Sall, sur ses atouts et les frasques qui en atténuent la portée, sur ses 10 années passées à la tête du Sénégal. Ce livre qui est divisé en 22 chapitres parmi lesquels « l’entrée au palais par effraction », « Marième Faye Sall, atout ou boulet ?» ou encore « Macky Sall et la pratique du pouvoir » tient sur 259 pages. Mais pour aujourd’hui, scannons le chapitre 1 : « Ce besoin humain d’histoire ».
Depuis l’annonce sa sortie prochaine, le livre « Macky Sall face à l’histoire passage sous scanner d’un pouvoir africain » n’en finissent plus de provoquer des réactions. Des réactions surtout à propos du titre mais également de l’auteur, la plupart de ceux qui parlent n’ayant pas encore lu le livre. De toute façon, Cheikh Yérim Seck avait averti « quand ce livre paraîtra, ceux qui n’ont pas d’arguments s’attaqueront à ma personne, à ma famille ou à ma vie privée. Parce que les arguments que je tiens dans le livre personne ne peut les discuter», a déclaré le journaliste dans une bande annonce sur la sortie du livre.
En tout états de cause, en parcourant ce livre, vous découvrirez, que c’est une œuvre responsable, mais ferme, constructive mais véridique, consciencieuse mais animée par la volonté de son auteur, sans doute à cause de ses réflexes de journaliste, de dire aux Sénégalais ce qu’on leur cache et ce qu’ils ont le droit de savoir.
Le livre est en fait une enquête, une investigation journalistique, sur le parcours politique de Macky Sall, sur ses atouts et les frasques qui en atténuent la portée, sur ce qui a constitué l’histoire de ces 10 années de pouvoir. C’est aussi un scanne des affaires politiques qui ont jalonnées « les années Macky », mais également une enquête sur « cet affairisme de mauvais goût qui a transformé le vœu jadis exprimé de gouvernance vertueuse en gouvernance tortueuse et souvent ‘’scandaleusement scandaleuse’’ ».
Ce livre vous plonger au cœur des véritables enjeux qui vont dessiner l’avenir du pays. L’auteur laisse entendre que ses écrits vont soit propulser le pays vers un futur enthousiasmant, soit le déposer dans les méandres d’une société dangereuse pour tous ses citoyens, dont le génie ne demande qu’à éclore pour reproduire en mieux les miracles réussis ailleurs.
Mais puisque le train de l’histoire ne passe qu’une seule fois, Cheikh Yérim Seck invite ses compatriotes à entrer donc dans cette histoire. Et ça commence avec le chapitre 1 « ce besoin humain d’histoire ».
Ce chapitre ouvre donc ce livre et pose d’emblée une perspective et un cap de ce Président de la République « qu’on n’avait pas vu venir ». Cheikh Yérim Seck a souvent, à l’occasion de ses diverses analyses politiques, donné crédit et foi à Macky Sall, de « vouloir graver son nom en lettres d’or dans le marbre de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, et à même transcender cette Histoire, pour entrer dans la légende ».
Le symbole de la réussite par le mérite républicain, l’alignement des planètes ayant concouru à en faire le président le mieux élu de l’histoire du Sénégal, comme un décret divin, sont évoqués pour marquer l’environnement de la prise du pouvoir par Macky Sall en 2012, victoire dont l’auteur montre qu’il n’y croyait guère, malgré une campagne originale et audacieuse, il est démontré qu’il n’espérait pas plus que de peser d’un poids qui lui aurait permis de participer aux arrangements politiques post-électoraux, mais l’éclatement de Benno Siggil Sénégal, expliqué dans ces lignes, lui auront ouvert le second tour et les portes du Palais.
Ce « besoin d’histoire » qui l’anime, va pousser selon Cheikh Yérim Seck le nouveau président, à la tête de « Dekkal Ngor, Ressusciter l’honneur » à proclamer « une gouvernance sobre et vertueuse », à poser des actes comme la réduction du Gouvernement, mais les habitudes ayant la vie dure et le clientélisme demeurant tenace, ce livre raconte comment Macky Sall va rentrer dans le rang des présidents sans audace, expliquer pourquoi ses gouvernements deviennent pléthoriques et truffés de politiciens incompétents et de transhumants à protéger des foudres de l’Ofnac qu’il aura contribué à créer et auquel il ne soumettra jamais personne de son camp, alors que les scandales de corruption se succèdent.
Cependant, mû par sa fibre sociale, que dépeint si bien l’auteur, il s’est attaqué aux problèmes de la ruralité, de l’école, de la santé, des infrastructures et de l’énergie. Pour l’auteur, en ces premières pages de son livre, on ne peut pas dire qu’il a, de ce point de vue, démérité. « Si Macky Sall n’a pas l’épaisseur humaine, le prestige intellectuel et la dimension historique de Léopold Sédar Senghor, il est plus grand bâtisseur que lui, et il va laisser dans la pierre, le goudron, le béton armé et le fer, une empreinte de loin plus forte que celle du 1er président du Sénégal indépendant », écrit-il en comparant le premier et l’actuel président du Sénégal.
Le comparant tour à tour à Diouf et à Wade, Cheikh Yérim Seck fait de Macky Sall un homme qui fera dans le standard, mais n’arrivera pas à opérer les vraies ruptures dont son pays a besoin pour sa définitive émergence. Il dira par la suite qu’il lui reste à franchir la dernière marche : celle de laisser une bonne image aux yeux de la postérité, et il aura de grands comptes à rendre devant l’Histoire. C’est à lui de savoir lesquels le feront sortir des petites histoires pour lui ouvrir les portes de la Grande. Sera-t-il du bon ou du mauvais côté de l’histoire ?
Abdoulaye NDAO