Nucléaire iranien : Macron salue la « fermeté » de l’UE face aux États-Unis
©Klinfos.com-Jeudi 17 Mai 2018 – Les menaces, proférées par Donald Trump, de sanctionner les entreprises européennes commerçant avec l’Iran, ainsi que les taxes douanières américaines sont « des tests de souveraineté pour l’Europe », a averti Emmanuel Macron, jeudi à Sofia.
Emmanuel Macron a salué jeudi 17 mai l’unité et la fermeté de l’Union européenne sur les réponses à apporter aux menaces américaines concernant l’Iran ainsi que l’acier et l’aluminium européens. « Ces sujets sont des tests de souveraineté pour l’Europe », a dit le président français, à l’issue d’un sommet européen à Sofia, la capitale de la Bulgarie.
Aucune discussion sur les questions commerciales ne pourra avoir lieu avec les États-Unis sans obtention préalable d’une exemption permanente pour l’acier et l’aluminium, a-t-il dit.
Protéger les intérêts de l’UE
Sur l’Iran, les Européens ont confirmé leur volonté de préserver les bénéfices de l’accord sur le nucléaire de 2015, désormais dénoncé par Washington, et de protéger les intérêts de leurs entreprises. « Notre intérêt premier n’est pas un intérêt commercial ou d’entreprises, il n’est pas de prendre parti pour tel ou tel camp, il est d’assurer la stabilité », a insisté le président français. « Nous avons collectivement confirmé la volonté européenne de préserver les bénéfices de l’accord, y compris pour l’Iran, et de protéger les intérêts légitimes de nos entreprises », a-t-il ajouté.
La volonté française d’élargir l’accord de 2015 pour traiter la question du nucléaire après 2025, le programme balistique et l’influence régionale de l’Iran « en particulier en Irak, en Syrie, au Yémen et au Liban » est partagée par les Européens, a-t-il ajouté. « Nous n’allons pas enclencher une guerre stratégico-commerciale avec les États-Unis sur le cas de l’Iran », a prévenu Emmanuel Macron. « L’objectif final est quand même d’avoir cet accord large. »
Le président français a dans le même temps reconnu que les décisions américaines vis-à-vis de l’Iran et des entreprises européennes qui y opèrent « vont favoriser la position russe et chinoise dans la région ».
Mise en place vendredi de la « loi de blocage »
La Commission européenne va entreprendre vendredi l’activation de la « loi de blocage », censée protéger les entreprises européennes des sanctions que les États-Unis s’apprêtent à réinstaurer contre l’Iran. Ce mécanisme, datant de 1996 et jamais employé, permet aux entreprises et tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations relatives à des sanctions prises par des pays tiers. Les gouvernements de l’Union considèrent toutefois la loi de blocage plus comme une arme politique que comme un instrument juridique pratique car elle est assez vague et difficile à mettre en œuvre.
« Nous avons également décidé d’autoriser la Banque européenne d’investissement (BEI) à faciliter les investissements des entreprises européennes en Iran. La Commission elle-même va poursuivre sa coopération avec l’Iran », a annoncé le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lors de sa conférence de clôture du sommet.
Le vice-président de la Commission européenne chargé des services financiers, Valdis Dombrovskis, a estimé que ce dispositif n’aurait qu’une efficacité limitée « étant donné la nature internationale du système bancaire et en particulier l’exposition des grandes banques au système financier américain et aux transactions en dollars américains ».
Quant aux grandes entreprises, dont certaines, comme Total, envisagent de se retirer d’Iran : « elles évaluent leurs risques, nous voulons qu’elles puissent maintenir leurs contrats en Iran mais ne pouvons pas les obliger à rester », selon un conseiller de l’Élysée.
Avec Reuters et AFP
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