Kaolack

Laylatoul Katmya 2018 : retour sur la vie et l’œuvre de Cheikh Assane Déme

Cheikh Assane Deme
Cheikh Assane Déme

La nuit du Laylatoul Katmya ou  »Goudi Cheikh » marque l’entrée de Cheikhou Tijane, fondateur de la confrérie Tijanya, au rend suprême (Pôle Caché). Cette nuit a été célébrée pour la première fois au Sénégal par Cheikh Assane Déme. Retour sur la vie et l’œuvre de ce fervent disciple de Elhadj Ibrahima Niass Baye.

Selon son fils Cheikh Abdoul Bahi Déme  » il est né à Sinthiou Dagndé dans le Fouta en 1920, 20 ans aprés la naissance de Baye Niass. C’est Thierno Seydou Chahara qui lui a enseigné le Saint Coran et la science « Xam Xam » durant 14 ans ».

Sa rencontre et sa relation avec Baye…

Un jour, Thierno Seydou Chuharâ partit à la Mecque en pèlerinage et laissa à Cheikh al-Hassan Dème la charge des siens. Il s’occupa de ses affaires pendant des années.

Alors qu’il revenait du pèlerinage, il rendit l’âme dans un village appelé Umudurman au Sudan. La nouvelle de son décès attrista profondément Cheikh al-Hassan Dème. Il passa la première nuit après ce décès à méditer sur la situation en se demandant où il pourrait bien trouver un maître semblable qui excellait dans la science, dans le noble caractère, dans la religion et dans la sincérité envers la reconnaissance de Dieu.

Le sommeil le trouva dans cette expectative. Il vit alors en songe Cherif Mohamed Al Mokhtar, un saint vertueux, qui lui donna trois poignées de mil. Il lui donna une première poignée et lui demanda de la manger ; ce qu’il fit. Il trouva que le mil était comme du sucre.

Il lui donna une deuxième poignée et la même scène se répéta. Quand il lui donna une troisième poignée et lui demanda de manger, Cheikh Assane se dit en son for intérieur : « Ce grand saint me donne du mil, au lieu de prier pour moi ». Il finit par lui dire :« Ô Chérif prie pour moi, seule la science et la connaissance de Dieu m’importe ».

Le Cherif commença alors à prier sans que Cheikh Assane n’entende ce qu’il disait. Ensuite il cracha sur ses mains jusqu’à ce qu’elles se soient mouillées et blanches de ses crachats. A peine Cherif Mohammad Mokhtar s’est-il retourné, qu’apparut Thierno Seydou Chuharâ, dans le même rêve, dans des habits verts dans un âge très jeune. Il lui dit en souriant : « as-tu vu Mohammad Al Mokhtar ? ».

A la suite d’une réponse positive, il lui dit encore : « va-t-il prié pour toi ? ». Il répondit par l’affirmative. Il lui dit alors : « Moi aussi j’ai prié pour toi, pour que tu obtiennes tous les bienfaits ; celui que tu cherches se trouve dans l’Ouest ». Cheikh lui demanda des précisions et il lui dit : « Vas à Kaolack pour y trouver Cheikh El Hadj Ibrahima Niass ; il n’y a pas sur la terre quelqu’un plus connaissant Dieu que lui ».

Quand il se réveilla, il écrivit une lettre adressée à El Hadj Ibrahima Niass, avec pour toute adresse : Kaolack. Il n’avait jamais entendu son nom auparavant et ne le connaissait pas du tout. Celui-ci répondit en lui envoyant dans la lettre les litanies à réciter (zikr) avant leur rencontre. Il lui annonça dans la lettre beaucoup de choses que Dieu a réalisées par la suite. » souligne Cheikh Abdoul Bahi

Il poursuit » Cheikh Assane Déme (rta) quitta alors le Fouta pour Kaolack pour y rencontrer le Cheikh accompli, Cheikh al Islam Elhadji Ibrahim Niass. Il resta avec lui et fut son compagnon durant vingt-huit années. Il reçut de sa part des connaissances, des secrets et des lumières qui comblent tout pèlerin et le dispensent de toutes autres recherches. Il le servit de toutes les servitudes par la plume et par le chapelet. Particulièrement, il s’occupait de retraites spirituelles (Khalwa et riyâdhiyât).

Il lui fit d’abord une retraite spirituelle de huit (8) jours appelée khâsatul-ulyâ (La particulière des plus grandes), ensuite une retraite spirituelle de soixante-douze (72) jours appelée khalwatul al-samdhaniyya al-kubrâ (La plus grande retraite éternelle). Ensuite il lui fît régulièrement des retraites spirituelles de quarante (40) jours durant sept (7) ans. Il répétait ces retraites au point qu’il était devenu comme un chameau libre se promenant dans les khalwas comme le chameau se promène dans les prairies.

Il obtint de ces retraites des visions que sa langue ne peut prononcer et que sa plume refuse d’écrire bien que son esprit ait voulu les dicter. Dieu lui a gratifié de la grande ouverture (al-fath) et lui a ouvert les sciences et les gnoses, les secrets, les lumières, les profusions, les parfums divins. Louange et remerciement à Dieu. Dieu lui a fait comprendre la profondeur du Coran et les sous-entendus des traditions du Prophète (SAS) et le sens profond des paroles des soufis qu’il entendait et comprenait comme si c’est lui qui les avait énoncées.

« Notre maître Cheikh Ibrahim nous a donné l’autorisation suprême (Ijâza mutlaq châmila) englobant toutes les sortes d’autorisation dans la voie Tijaniyya. Son autorisation à mon égard englobe toutes celles dont nous venons de parler. Louange soient rendus à Allah, tous ses maîtres sont accomplis et il n’a jamais servi un maître non complet. Il etait trés dévouer à Baye Niass. Il allait jusqu’a dire que personnes n’a plus des bienfaits de Baye que moi. Il disait aussi que tous ce qu’il voulait savoir sur Dieu, il l’a eu grâce à Baye.

Il était aussi très dévoué sur la recherche du savoir. Durant sa vie, il était très proche des jeunes, il n’a jamais raté le  »Wazifa », il se levait aussi tôt le matin. Il a disparu en 1990, mais il reste toujours dans le même des talibés même ceux qui ne le connaissent pas ont un amour pour lui grâce à son immense travail et sa dévotion à Baye Niass » termine Cheikh Abdoul Bahi Assane Déme.

Fallou Sylla

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