Nouveau gouvernement, suppression du poste de PM, situation du pays : le mutisme inquiétant des leaders de l’opposition
Après sa victoire à la présidentielle du 24 février dernier, Macky Sall a enchainé les annonces quant à la manière dont il compte désormais gérer le pays. Mais depuis lors, jamais l’opposition n’a pris la parole à ce propos. Une posture d’ Idrissa Seck et compagnie qui inquiète plus d’un, comme constaté.
Au Sénégal, on se demande où est passée l’opposition sénégalaise ? En effet, Idrissa Seck , Madické Niang, Issa Sall, Malick Gakou, Pape Diop, Mamadou Lamine Diallo, Mamadou Diop Decroix, Ousmane Sonko … qui, il y a juste deux mois, faisait le tour du pays et des populations, pour solliciter leurs suffrages sont, aujourd’hui, dans un silence quasi-total alors que le pays s’apprête à engager un virage décisif.
En effet, juste après sa victoire à la présidentielle du 24 février dernier, Macky Sall a enchainé les annonces quant à la manière dont il compte désormais gérer le pays. Parmi les mesures annoncés, la suppression du poste de Premier ministre. Une décision du chef de l’État qui engage donc tout le pays. Mais qui ne fait pas réagir les gens de l’opposition, à l’exception de quelque uns.
Dans ce cadre, il est annoncé la suppression du poste de Premier ministre. Une réforme majeure, avec des conséquences directes sur le système politique et le mode de gestion de l’Etat. On va vers un régime présidentiel renforcé, alors que les opposants n’ont jamais cessé de dénoncer les pouvoirs déjà exorbitants du chef de l’Etat. Mais l’opposition est toujours silencieuse.
Un silence d’autant plus inquiétant que les gens de l’opposition avaient plaidé pour le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée nationale, pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale et de contre-pouvoir vis-à-vis de l’exécutif.
Or, la réforme en vue va remettre en cause tout cela. L’Assemblée nationale n’aura plus un chef de gouvernement responsable devant elle. Elle ne pourra plus censurer le gouvernement ou le contrôler, encore moins contrôler l’action du chef de l’Etat, qui devient de facto, après la disparition du Premier ministre, le patron direct de l’équipe gouvernementale.
« C’est à croire que l’ opposition n’a que faire du pays et des Sénégalais », commente le journal les Échos. Qui enchaine, se demandant, sinon, comment comprendre le silence d’ Idrissa Seck et Cie sur la situation actuelle, marquée par la formation d’un nouveau gouvernement, mais aussi et surtout l’annonce de réformes constitutionnelles, visant la suppression du poste de Premier ministre qui aura un impact certain sur la vie démocratique et institutionnelle du pays.