Togo : Gervais Koffi Djondo publie l’ouvrage « L’Afrique d’abord, Africa First »
L’ouvrage « L’Afrique d’abord, Africa first » est paru le jeudi 4 juillet dernier aux éditions « Présence africaine ». Il est préfacé par Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement et par Arnold Ekpe, qui a notamment été Directeur général du groupe Ecobank,
« L’Afrique d’abord, Africa First », ouvrage dense et documenté, explique la maison d’édition, vise à démontrer que le regroupement des États d’Afrique en entités plus grandes, allié au développement du commerce interafricain, favorise la réussite et suscite le respect. En outre, l’ouvrage invite les jeunes en quête de modèles, à s’inspirer des idées de Gervais Koffi Djondo et de sa riche expérience, pour construire l’Afrique de demain.
Le discret, tenace et rigoureux, Gervais Koffi Djondo, l’une des grandes figures de la réussite africaine et du panafricanisme économique, s’est confié à l’historien congolais Elikya Mbokolo afin de partager son expérience avec la jeune génération. L’ouvrage relate ainsi les premiers pas d’entrepreneur opiniâtre de Gervais Koffi Djondo, inspiré par ses parents, puis suit son évolution depuis l’initiation de la fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Afrique de l’Ouest, qu’il a présidée de 1978 à 1984, jusqu’à la création de la plus grande banque privée panafricaine.
Pionnier dans l’entrepreneuriat
En effet, pionnier de l’entrepreneuriat africain et capitaine d’industrie, Gervais Koffi Djondo, 85 ans, a commencé sa carrière dans les années 1950 à Niamey, au Niger comme expert-comptable à la régie générale des chemins de fer et travaux publics du Niger. Puis il est devenu directeur administratif et financier de la société française Sotra.
Après avoir découvert la situation déplorable des travailleurs nigériens, Gervais Koffi Djondo, bien que cadre, s’inscrit au syndicat CFTC, avec pour objectif d’aider ses frères africains qui, selon lui, étaient maltraités dans l’entreprise. C’est ainsi qu’en 1956 est signée la première convention collective de l’Afrique de l’Ouest.
A la suite de tensions politique au Niger, Gervais Koffi Djondo décide de rentrer au Togo, son pays. Mais l’administrateur de la ville de Niamey lui propose de s’inscrire à l’école nationale de la France d’outre- mer, à Paris, alors que le Togo a acquis son indépendance.
A la fin des ses études, il intègre l’entreprise aérienne UTA mais n’y reste pas longtemps car l’ancien président togolais Grunitzky, au cours d’un séjour à Paris, le ramène au Togo et le nomme, en 1964, Directeur général de compensation, des prestations familiales et des accidents du travail du Togo, actuelle Caisse nationale de sécurité Sociale (CNSS).
A l’arrivée du général Eyadema au pouvoir, Gervais Koffi Djondo est nommé préfet de Lomé, fonction qu’il cumule avec celle de directeur général de la CNSS.
En 1973, il devient brièvement président du conseil économique et social, puis directeur général de la filiale togolaise du groupe français SCOA, avant d’être nommé à la tête de la Chambre du commerce, d’agriculture et d’industrie du Togo en 1978. Il a ensuite initié la création de la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie de l’Afrique de l’Ouest, qu’il a présidée de 1978 à 1984. C’est là qu’il rencontre Adeyemi Lawson, dirigeant de la chambre de commerce du Nigeria. Les deux hommes vont co-fonder Ecobank en 1985 à Lomé.
Deux success stories africaines
Par la suite, Gervais Koffi Djondo est devenu ministre de l’industrie et des sociétés d’État en 1984, sous la présidence de Gnassingbé Eyadema. C’est après avoir quitté le gouvernement qu’il a créé ses deux entreprises panafricaines au succès retentissant : Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le premier groupe bancaire privé panafricain, dont il est aujourd’hui le président d’honneur et en a été président du Conseil d’administration de la fondation ainsi que la compagnie aérienne Asky, créée en 2010 et dont il est l’actuel président du conseil d’administration. Deux success stories africaines imaginées et mises en oeuvre par l’entrepreneur togolais qui a toujours fait le pari de l’Afrique.
Gervais Koffi Djondo est également fondateur de « Djondo Fellowship » qui vise à entretenir la dynamique de l’émergence de multinationales panafricaines. Ainsi, « Djondo Fellowship » se veut un programme de management prestigieux destiné à soutenir les entreprises les plus ambitieuses d’Afrique à s’étendre au-delà de leurs frontières et devenir des champions multinationaux de l’intégration africaine. En alliant formations en management, mentorat et assistance technique, le programme encourage les sociétés africaines à mettre en œuvre des projets panafricains rentables et étendre des projets déjà existants.
Gervais Koffi Djondo est lauréat de nombreux prix internationaux.En 2013, lors de l’assemblée générale de l’ONU à New-York, il a reçu le Prix Carrière exemplaire (Lifetime Achievement Award). Il est Commandeur de l’Ordre du Mono, Commandeur de l’Ordre national du Bénin et Commandeur de la Légion d’honneur.