Politique

Rapport des élections municipales au Sénégal : aussitôt décidé, aussitôt contesté par une bonne partie de l’opposition

Kaolack-Mairie-
Hôtel de ville de Kaolack

Les membres de la Commission cellulaire du dialogue politique ont décidé, mardi 16 juillet, sur la base d’un « consensus », de reporter l’élection municipale prévue pour ce 1er décembre au mois de Juin 2020. Une décision déjà fortement contestée par plusieurs partis et coalitions de l’opposition, comme constaté par KLINFOS.COM.

En effet, au cours de la réunion de la commission du dialogue politique, tenue ce 16 juillet, il a été décidé, à l’unanimité des participants, que les élections locales, qui devaient se tenir en décembre 2019, ont été reportées.

Sur les raisons dudit consensus, Moctar Sorang , coordonnateur du Front démocratique de résistance nationale (Frn), explique que les différents pôles ont estimé que le travail d’évaluation du processus électoral de la présidentielle, tout comme l’audit du fichier par un cabinet indépendant nécessiteraient du temps. Un report gagnant-gagnant pour les pôles de l’opposition et de la majorité.

Une décision déjà fortement contestée par plusieurs partis et coalitions de l’opposition, comme le Congrès de la Renaissance Démocratique qui, dans un communiqué parvenu à KLINFOS.COM, indique qu’acceptez un deuxième report revient à ouvrir un boulevard au régime pour reporter les élections législatives de 2022 de même que la présidentielle de 2024.

« Le Congrès de la Renaissance Démocratique rejette catégoriquement et sans concession une telle proposition et exige la tenue des élections municipales et départementales à la date du premier décembre 2019 », écrit le Congrès de la Renaissance Démocratique qui appelle à l’intensification et à l’amplification de la mobilisation et à la lutte pour le respect du calendrier républicain, et plus généralement, pour respect des lois et de l’Etat de droit.

Celui-ci, dit-il, doivent se situer au dessus des agendas des uns et des autres et des ambitions personnelles y compris même du Président de la République qui a juré de les respecter et de les faire respecter.

« Dans cette perspective, le Congrès de la Renaissance Démocratique considère qu’il n’y a rien qui s’oppose objectivement à la tenue des élections municipales et départementales à date échue qui ne soit l’œuvre unilatérale de Macky Sall qui a violé et tripatouillé la loi électorale. S’il le veut bien, et en mode fast track, il n’a qu’à revenir à la version du code électoral qui a permis son élection, lui – l’opposant contre Maitre Abdoulaye Wade – Président de la République d’alors. Et d’adopter le bulletin unique comme bulletin de vote ! », lit-on sur le communiqué.

Poursuivant, le document rapporte que reporter encore les élections municipales et départementales n’est ni juste, ni légale et ne peut de toute façon faire l’objet d’aucun consensus.

« Un second report des élections municipales et départementales n’est pas non plus l’intérêt des populations trop fatiguées de supporter des maires dont la plupart n’arrivent pas à prendre en charge leurs préoccupations élémentaires.

En vérité, un second report des élections municipales et départementales n’a d’intérêt que pour Macky Sall , son frère Aliou Sall et son ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye éclaboussés par le scandale de l’Affaire PetroTim, très affaiblis pour aller à des élections, d’une part. D’autre part, il permettra à Macky Sall de se donner le temps d’introduire dans la loi électorale des réformes qui lui permettront de nommer lui-même les maires du Sénégal », estime le Congrès de la Renaissance Démocratique.

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