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Assassinat du journaliste Deyda Hydara en Gambie : un lieutenant l’armée gambienne raconte et mouille Yahya Jammeh

Deyda Hydara
Un portrait de Deyda Hydara, défunt directeur du quotidien "The Point"

On en sait un peu plus sur l’assassinat du journaliste gambien Deyda Hydara. Le lieutenant Malick Jatta , interrogé par la Commission vérité, réconciliation et réparations de la Gambie (TRRC), a mis en cause l’ancien chef de l’Etat gambien vivant aujourd’hui en exil.

Le journaliste gambien Deyda Hydara, tué le 16 décembre 2004, sous le règne du Président Yaya Jammeh. C’est d’ailleurs un des anciens membres des Forces spéciales gambiennes, Malick Jatta , qui avoue avoir participé au meurtre , même s’il dit ignorer l’identité de la victime, au moment des faits.

Le lieutenant Malick Jatta l’a fait savoir, ce lundi, Devant la Commission vérité, réconciliation et réparations de la Gambie (TRRC).

«Moi-même j’ai tiré sur lui, ainsi que d’autres membres des forces spéciales. Après, on a reçu des enveloppes, des cadeaux et de l’argent venant de Yahya Jammeh , d’une valeur de 50 000 dalasis », révèle Malick Jatta .
Il faut dire que cette déclaration, conforte l’Ong article 19, dans sa position selon laquelle, «le régime de Yahya Jammeh était répressif ».

« C’est une importante étape dans la recherche de la vérité. Parce que tout le monde savait plus ou moins que le régime y était mêlé, mais à l’époque, il avait joué à dénigrer la victime. C’est dramatique. Je pense que cette commission nous réserve encore d’autres surprises », soutient Fatou Diagne Senghor , sur la radio privée sénégalaise Sud Fm .

Deyda Hydara dirigeait le quotidien privé gambien « The Point » et était correspondant de l’AFP. Il a été abattu en décembre 2004 à Banjul, capitale de la Gambie .

Pap Babucarr Saine , rédacteur en chef de « The Point », a dit à la Commission vérité, réconciliation et réparations que son collègue a été tué à cause de ses articles sur la corruption dans le pays, au cours de la présidence de Yahya Jammeh.

Ce dernier a déclaré à la télévision publique gambienne, pendant qu’il était encore au pouvoir, que le gouvernement n’avait « aucun intérêt » dans le meurtre de Deyda Hydara.

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